Ce grand artisan des débuts puis de l'age d'or (les années 50) du cinéma japonais a signé des réussites majeures du cinéma social et du cinéma historique japonais.
Né à Okayama en 1898, Uchida Tomu part à 16 ans à Yokohama et y trouve un travail dans une fabrique de pianos. Après un bref passage dans l'armée, il retourne à ce travail qui lui permet de sympathiser avec des clients occidentaux ou appartenant à la haute société du Japon. Son groupe d'amis de l'époque est fasciné par la mode et la langue anglaise. Il passe aussi à cette époque beaucoup de temps avec l'écrivain Tanizaki Junichiro qui lui trouve un travail d'acteur dans sa compagnie cinématographique Taisho Katsuei. Lors de la faillite de cette compagnie, Uchida emménage avec Inoue Kintaro. Suite au tremblement de terre, Uchida est obligé de s'enroler dans une troupe d'acteurs aux conditions de vie modestes. Mais lorsqu'il apprend qu'Inoue tourne son second film à Tokyo, il emprunte de l'argent, s'y rend et commence en 1926 à travailler pour la Nikkatsu. Après un bref transfert à Kyoto, il réalise de grandes réussites du cinéma social japonais: le Théâtre de la ville (1936), Progrès éternel en 1937, La Terre en 1939.
Dans les années 40, Uchida Tomu sympathise avec le nationalisme militaire japonais et souhaite réaliser un film de propagande en Mandchourie. Mais une autre raison de son départ pour cette région sera aussi la facilité plus grande à y tourner qu'au Japon où la guerre fait tourner l'industrie au ralenti. Meme s'il ne tourne pas, il est hypnotisé par le charisme du général Akamasu, directeur de la Coopérative cinématographique de Mandchourie, un homme fasciné par le bushido. Il décide de rester en Chine après 1945. Si les luttes nationalistes/communistes l'obligent à travailler à la mine plutot qu'à filmer, il trouve dans le maoisme une vision de la société fondée sur le conflit qui imprègnera son cinéma.
De retour au Japon en 1953, il trouve du travail à la DAIEI dans un contexte d'industrie cinématographique florissante. La mode est alors aux chambaras et aux drames historiques et il fait un come back fracassant avec Le Mont Fuji et la lance ensanglantée produit par Ozu Yasujiro et Mizoguchi Kenji. Il réalise ensuite une adaptation en 3 parties du Passage du Grand Bouddha (1957-1959), Meurtre à Yoshiwara (1960) et une version de Musashi Miyamoto composée de cinq parties (1961-1965) et d'une sixième, Miyamoto Musashi : Duel à mort, qu'il laisse inachevée à sa mort en 1970 à Tokyo. Mais outre ses films historiques, il aura aussi réalisé la superbe fresque sociale Le Détroit de la faim (1964).
source: Bright Lights Film Journal
Son cinéma se caractérise par sa lenteur héritée du théatre classique japonais et un sens du silence provenant de ses débuts dans le muet.
Ordell Robbie
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