Cet acteur à la filmographie ultraprolifique aura porté le premier les couleurs du cinéma hongkongais hors Asie vu que La Main de Fer où il incarne Zao Ziao, campagnard naif entrainé dans une lutte engtre écoles rivales, aura été la première production chinoise à bénéficier d'une distribution internationale d'envergure grace aux bons soins de la Warner. Mais on l'aura aussi vu sous la direction de grands du cinéma hongkongais tels que Chang Cheh, Chu Yuan, Ho Meng Hua, Liu Chia Liang, Tsui Hark et Ann Hui.
Né en 1939 en Indonésie dans une famille d'origine cantonnaise qui s'établit à Hong Kong à la fin des années 50, Lo Lieh se fait très vite remarquer lors des cours de l'école de la Shaw Brothers. Ses capacités martiales avérées et son charisme lui valent des roles d'escrimeur maléfique dans Tiger Boy en 1964 et dans Temple of the Red Lotus en 1965. On le voit chez Chang Cheh (Le trio magnifique (1966), Golden Swallow (1968)) et surtout dans un role anthologique de Bad Guy japonais aux cheveux roux effectuant des bonds de 6 mètres dans le succès The Chinese Boxer (1970). On le retrouve ensuite comme amoureux éconduit de Shih Szu dans le mythique Les Griffes de Jade (1970) de Ho Meng Hua , chez Chu Yuan ( Duel for Gold (1970)) puis c'est l'explosion mondiale avec La Main de Fer (1972), un sommet du cinéma d'arts martiaux. A cette époque Lo Lieh crée sa société de production et travaille en free lance à Hong Kong et Taiwan. C'est sous cette bannière qu'il réalise en 1973 Le Jugement du Karaté racontant l'histoire d'un gangster partant aux cotés de sa fiancée à sa sortie de prison à la recherche des complices qui l'ont trahi. L'ambiance et les montages nerveux du film posent les bases du polar urbain hongkongais années 80. En 1974, on voit Lo Lieh acteur dans Superman Against the Orient aux cotés de Shin Szu et Jacques Dufilho et surtout en 1975 aux cotés de Lee Van Cleef sous la direction du talentueux artisan Antonio Margheritti dans La Brute, le Colt et le Karaté, Kung Fu Western commandité par le grand producteur italien Carlo Ponti en coproduction avec Run Run Shaw et le producteur allemand Gustave Berne (au départ Ponti revait d'associer sa femme Sophia Loren et Bruce Lee). Sans etre une référence du western spaghetti, cet OVNI incongru aura anticipé des années avant Shangai Kid et le personnage du pasteur taré récitant des versets de la Bible à chacun de ses forfaits pourrait etre l'inspiration du personnage de Jules Whinfield chez Tarantino. De retour à Hong Kong, il apparait dans des chefs d'oeuvre signés Chu Yuan, La Guerre des clans et Le Sabre Infernal en 1976, puis Death Duel toujours signé Chu Yuan en 1977. En 1978, sa collaboration avec Liu Chia Liang sur La 36ème chambre de Shaolin fait date dans le cinéma d'arts martiaux. En 1980, il réalise un bon remake de Executioners from Shaolin, the Clan of the White Lotus en collaboration avec Liu Chia Liang. La meme année, il est époustouflant en flic usé dans la bombe L' Enfer des Armes signée Tsui Hark et on le retrouve aux cotés d'un Chow Yun Fat débutant en 1981 dans The Story of Woo Viet d'Ann Hui. Durant les années 80 et 90, il continue à touner frénétiquement et fait des apparitions sous la direction de Alfred Cheung (On the Run (1987)), Jackie Chan ( Big Brother (1989)), Poon Man Kit (Le Parrain de Hong-Kong (1991)), Stanley Tong (Police Story III: Supercop (1992)). A partir du milieu des années 90, son ryhtme de travail se ralentit et Glass Tears (2001), film de Carol Lai présenté à la Quinzaine des Réalisateurs à Cannes, sera son dernier film avant sa mort d'une crise cardiaque à Hong Kong le 2 Novembre 2002. Il aura plus que tout incarné la polyvalence des grands acteurs hongkongais.
sources: Tigres et Dragons éditions Trédaniel, kungfucinema
Ordell Robbie
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