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The Wicked City

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Xavier Chanoine 3 Une comédie idiote vraiment allumée!
drélium 2.75 la gueule du film
classer par notes | date | rédacteur    longueurs: toutes longueurs moyen et long seulement long seulement


Une comédie idiote vraiment allumée!

Les lois de l'apesanteur sont défiées toutes les 36 secondes dans The Wicked city, étrange objet filmique, pas identifiable, tout juste marrant à regarder malgré son ambiance délirante bien chanmée du ciboulot. Adaptation d'un animé, adapté d'un manga lui même adapté d'un roman, l'oeuvre de Peter Mak n'inspire pas vraiment à la sympathie malgré la bonne humeur constante et les méchants efforts fournis dans l'optique de proposer un divertissement singulier malgré son côté bricolé hilarant, rappelant les grandes heures d'un Zu, le charme et le côté ostentatoire laissé au placard. Tout le monde n'est pas Tsui Hark, même si ce dernier a sûrement participé activement à The Wicked city, conaissant son implication parfois "gênante" dans les métrages qu'il ne réalise pourtant pas.

Pur condensé du délire Film Workshop, à qui l'on doit tout un tas de perles inestimables que l'on ne citera pas tellement cela respire l'évidence, ce métrage aux fausses allures cyberpunk est une comédie délirante, aux doux accents bisseux ringardos et attachants dans son approche du fantastique (décapitations et arrachements de membres laissant apparaître des geysers d'hémoglobine), laissant transparaître de temps à autres quelques moments à l'eau de rose (sous une bien belle musique) avec en rôles titres Leon Lai, Michelle Reis et Jackie Cheung. The Wicked city est donc un bon vieux film de genre, à la démarche hésitante certes (trop d'hésitations entre le polar, le SF et la comédie), mais souvent sincère dans le délire qu'il propose malgré un scénario simplement catastrophique. Passons sur les personnages ultra saturés comme celui de Nakadai Tatsuya (mais comment...!?) ou encore celui de Roy Cheung (super niqueur humanoïde) vraiment pas piqués des hannetons. Ca fait d'ailleurs tout drôle de voir l'acteur fétiche d'Hideo Gosha et de Kobayashi se marrer dans la peau d'un mec qui joue avec son ombre, sous une quantité de néons agressifs lui déformant le visage.

Un étrange delirium à réserver uniquement à ceux et celles qui jubilent devant un festival de couleurs écoeurantes et une mise en scène déglinguée à faire pâlir les meilleurs tâcherons du genre, usant et abusant de ce procédé pour masquer la faiblesse des moyens, et c'est bien légitime!



09 janvier 2007
par Xavier Chanoine




la gueule du film

Grand film malade que les afficionados se sont arrachés lors de sa sortie restreinte en dvd US, seul support épuisé depuis belle lurette, Wicked City pour résumer, c'est la Workshop qui fait du Nam Lai Choi. La compagnie de Tsui Hark est alors au summum avec les OUATIC, les Syndicat du crime et autres Histoires de fantômes chinois et voilà que Tsui entreprend une idée aussi saugrenue que dangereuse, adapter l'excellent animé La cité interdite de Kawajiri en film live. Adapter de la SF fantastique n'a jamais été synonyme de grande réussite à HK et il semblait improbable de retranscrire l'ambiance oppressante et les mutants démoniaques de l'animé. Au final, certains y voient un film bourré d'allusions à la rétrocession comme l'attaque du monstre horloge, celle de l'immeuble de la banque de Chine, repère des envahisseurs mutants, ou la perte d'identité des hongkongais via les transformations des humains en monstres. Peut-être, en attendant, on assiste plutôt à un gros nanar à la Nam Lai Choi relevé par la griffe de la Workshop.

On y retrouve les éclairages bleu c'est bleu en masse (plus de 90% du film), et le goût de la firme pour les caméras distordues et dynamiques qui crédibilisent tant bien que mal l'ambiance qui se devait d'être très étrange. Elle l'est bien, mais plutôt pour son côté fiction bisseuse d'outre tombe que par une véritable réussite artistique. Le scénario suit en gros l'animé (l'invasion secrète de la ville par des mutants des enfers dissimulés en humains et contré par un super killer cop) mais les verrues sont massives.

Niveau action et délires, les moments d'anthologie deviennent forcément cultes par l'ingéniosité et l'audace qui n'est plus à démontrer des artistes de la Workshop en matière de trucages à deux balles généreux. Oui mais ici plus qu'ailleurs, les effets spéciaux bas de gamme couplés à un montage d'aliéné offrent un résultat très inégal. En plus de la femme araignée de l'intro tirée de l'animé, vous prendrez une montagne de films plastiques qui fera bien l'affaire pour simuler un slime recouvrant une voiture, du polystyrène en masse pour faire bonne mesure d'une substance organique, métaphore vaginale envahissant un ascenseur, un avion en plastique filmé devant un GI Joe pour une illusion du 11 septembre en live, une "Majorette" filmée devant une vraie voiture qui nous montre Jacky usant de ses pouvoirs de remodelage de la matière, ici la miniaturisation, et pas mal d'autres machins encore comme l'une des décapitations les plus naze jamais pondue. Avec ses éclairages saturés et une nuit omniprésents, un montage sans peur et non sans reproche fait de trois tonnes de plans n'excédant pas la demi seconde et des mouvements de caméras dans les summums de l'épileptique imbuvable, le résultat palie presque au cheap énorme, passe en force pour laisser une impression de foumoila assez unique (à part The Cat de Nam Lai Choi, je vois pas qui d'autre). Un personnage quant à lui est particulièrement bien senti et vaudra d'ailleurs la couv du dvd US, une gweilo mutante protéiforme qui fusionne avec un ascenseur, une moto et un flipper (flipper qui est d'ailleurs une référence direct au "The Machine" de Williams, un des flips le plus culte des 90's).

Problème majeur, aux côtés de l'ambiance et des scènes de cinglé promises, un cast à l'ouest, des enjeux personnels sans intérêt et une double romance neuneu surtout pas crédible envahissent le métrage de dialogues insipides et interminables. En voulant adapter la noirceur et l'oppression constante de l'animé, le film live s'enterre dans un récit mal construit aussi étrange que peu fidèle dans son approche et totalement foireux.

Niveau cast improbable plus ou moins fidèle à l'animé, Jacky Cheung pour jouer le super flic désabusé déjà, c'est plus que bizarre. Il faut ajouter les tout aussi improbables Yuen Woo Ping en commissaire, Tatsuya Nakadai, le gigantesque acteur nippon, en roi des mutants qui joue avec son ombre comme il l'entend, Michelle Reis en mutante amoureuse aux ongles sabre laser, très souvent à poil (et on ne voit jamais rien en effet, c'est un scandale !), Leon Lai en second super cop invisible, Roy Cheung en master bad mutant gratifié d'une panoplie de maquillages aussi cheap que cinglés. Hors mis Nakadai, Woo Ping et la gweilo mutante évoquée précédemment, le reste des acteurs est complètement à la ramasse (Roy Cheung first) ou pas à sa place (Jacky).

Mal construit, mal joué, mal adapté et malade tout court, Wicked city a ce quelque chose d'unique et d'épileptique qui le rend culte mais reste sans aucun doute largement surestimé tant sa générosité et son extravagance ne rattrapent jamais sa terrible médiocrité générale.

26 août 2005
par drélium


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