What Price Honesty fait partie de ces productions Shaw Brothers ayant, avec une efficacité certaine, alliée un fond narratif agréablement plus fouillé que bien d'autres films d'action et des combats pas vilains à l'oeil. Le haut degré dramaturgique de évènements plaident également en la faveur du métrage, le casting et le scénario irriguanf avec brio toute l'histoire.
Sombre et cruel: un classique !
Film d'une très grande noirceur, où la corruption se tapie dans tout les coins de la ville. Les trois héros se montrent braves et tentent de rester honnêtes, mais on sent que l'impuissance les gagne peu à peu face aux hauts fonctionnaires corrompus.
L'un des personnages finira d'ailleurs par céder, plus par peur qu'autre chose; ce qui rend le film très intéressant à suivre, nous éloignant de l'image d'un trio de flics invincibles.
Pas mal de scènes d'action, une action très brutale et violente. Balancé injustement en prison, le héros va être torturé et battu à moult reprises; confortant le métrage dans la noirceur. D'ailleurs une scène très glauque de tentative de viol fait définitivement basculer le film dans le sordide.
Bien réalisé et ambitieux, What Price Honesty? se hisse dans le haut du panier du genre, se démarquant par sa noirceur et sa brutalité, dépeignant un monde corrompu, où le danger guette à chaque coin de rue.
Une réussite totale.
D'une noirceur incroyable
Contrairement à ce qu'on pourrait croire, "what price honesty" n'est pas un film d'action. Il s'agit d'un drame social matiné d'action. On assiste en effet plus à des passages à tabac qu'à des affrontements chorégraphiés. Les quelques combats sont en revanche magnifiques, très techniques, mais aussi extrêmement brutaux, sans acrobaties superflus qui viendraient détourner l'attention de la violence. On compte moins de dix câbles utilisés sur l'ensemble du métrage, ce qui apporte un sentiment de réalisme appréciable.
Mais l'action, même si elle est d'une qualité irréprochable et place le film dans les incontournables de ce point de vue, n'est pas ce qui rend "what price honesty" si puissant. C'est le sentiment de menace permanente, l'impuissance palpable des héros, et la noirceur générale qui font decet émule hong kongais de "serpico" un film unique.
Ecrit avec intelligence, le film nous fait ressentir les dilemmes des personnages. On est dans le vrai, là où l'espoir n'a pas sa place. Les vrais ennemis ne sont pas tant les criminels que ceux qui détiennent le pouvoir. Les lois n'ont plus de rapport avec la justice et ne sont là que pour servir les intérêt des corrompus et de ceux qui les servent. Comment lutter contre l'ennemi quand ce dernier est votre supérieur?
Comment rester honnête face à une pression constante, qui met même votre famille en danger?
Car le réalisateur évite le piège facile du trio indestructible, absolument incorruptible, qui restera droit u début àla fin. Bien moyen manichéen, le récit nous fait comprendre les motivations de chacun, et les difficultés de rester rigide dans ses convictions. Ceux qui ne s'adaptent pas ne sont pas les seuls à en souffrir, ils mettent également en danger leurs proches. Et ceux qui sont prêt à faire des compromis, peuvent-ils préserver leur conscience? Jusqu'où peut on suivre les ordres sans vendre son âme.
Le questionnement est permanent, le drame omniprésent... la réalisation est sans concession et livre des scènes d'une violence q'on voit rarement dans les films de la Shaw Brothers, sans jamais céder au bis. Les tentatives de viol sont bien plus crues que dans tout ce qu'on peut voir à l'école, ici on a même droit à des nus frontaux qui viennent renforcer le malaise. "What price honesty" ne fait pas dans le cinéma d'exploitation, la violence n'est pas là pour être fun, mais pour dénoncer une société gangrénée par le pouvoir.
Si certains aspects du scénario sont prévisibles, l'histoire réserve quelques surprises impossibles à prévoir, sans jamais céder aux coups de théâtre gratuits. Non, l'équipe met un poitn d'honneur à rester dans le réalisme, dans le vrai, pour donenr plus de force à un récit nihiliste, dont le final est inéluctable. Un seul élement aurait pu être poussé plus loin encore, mais si cela avait été fait, le public serait sorti en dépression du cinéma. En l'état, "what price honesty" reste l'un des films les plus dépressifs de la shaw, moins graphique qu'un "eight diagram pole fighter", mais aussi plus ancré dans la réalité, et donc plus marquant.
Mais un grand film avec de mauvais acteurs n'est qu'un grand film. Par chance, tous les acteurs sont irréprochables, même si Sun Chien est un peu moins convaincant que les autres. Danny Lee trouve le rôle de sa vie: celui du flic intègre et droit, qui ne fera jamais de compromis. Il se montre également très convaincant dans les combats. Jason Pai Piao nous prouve une fois de plus qu'il aurait mérité une carrière plus importante, tant il est capable de porter un film à bout de bras (même si ce n'est pas nécessaire ici). Son interprétation est d'une intensité incroyable,et il arrive à faire passer une palette d'émotions conséquente sans jamais surjouer ou tomber dans la caricature. C'est lui qui se taille la part du monstre dans les combats, et il le fait très bien. Lo Lieh est quant à lui plus effrayant que jamais, et les officiers corrompus sont détestbles à souhait.
Contrairement à ce qu'on pourrait croire, "what price honesty" n'est pas une version wu xia des "incorruptibles", il est beaucoup moins manichéen et propose des questionnements vraiment intéressant, tout en restant d'une noirceur terrifiante. L'intensité ne retombe jamais, la tension est palpable du début à la fin, et la violence explose à chaque scène.
Un diamant brut à découvrir absolument, et en priorité, qu'on aime les films de la Shaw ou non, qu'on soit fan de wu xia pian ou non, qu'on aime Lo Lieh, sun Chien ,Danny Lee ou Pai Piao.... Immanquable!