Une série B prometteuse
A War named Desire est une assez bonne surprise de l'année 2000. A l'instar de Blood Rules sorti cette année-là, le film ne fait que faire du neuf avec une histoire archi-rebattue de Hero Movie. Même si, à l'instar de Marco MAK, Alan MAK n'évite malheureusement pas toujours les effets clippeux (les mouvements ultrarapides de caméra pour faire les transitions d'une scène à l'autre). Le film souffre également par moments d'un excès de stylisation (la caméra qui tourne autour de Francis Ng sans que cela reflète ses émotions et qui tourne autour des voitures lors des scènes de route) mais on mettra ça sur le compte des péchés de jeunesse.
Au positif, la caméra crée remarquablement la durée, laisse le temps à l'intrigue, aux personnages de s'installer, la photographie est remarquable (belles ambiances bleutées). La direction d'acteurs est également d'un excellent niveau: Gigi LEUNG inonde chaque plan de son charisme, Francis NG exprime ses sentiments tout en retenue, Sam Lee refait très bien son role habituel de petite frappe, Dave Wong offre une bonne prestation en acolyte de Charles, Daniel CHAN, s'il est plus convaincant dans les scènes de quotidien que dans les parties mélodramatiques finales (1), prend impeccablement la pose ainsi que tout ce petit monde dont les fringues grotesques (2) et l'art de la frime rappellent les meilleurs polars Milkyway. Justement, à l'instar de The Odd One Dies, A War named Desire, est surtout un film sur le couple: il raconte comment un voyage à l'étranger dans un but pécunier va faire vaciller un couple, les faire se séparer, essayer de se retrouver et y arriver finalement dans des conditions tragiques.
Le score musical du film est assez varié: nappes de guitares mélancolo rappelant le Raymond WONG de A Hero Never Dies, thème tango dans un superbe scène commençant par une danse NG/LEUNG et se finissant en gunfight (ceux-ci sont de facture correcte dans le film), chanson finale sirupeuse mais totalement en phase avec le final histoire de nous rappeler que nous sommes bien dans un Hero Movie. Seuls quelques morceaux eurodance du pire effet font tache d'huile.
Au final, c'est le sens des ambiances d'Alan MAK et les acteurs qui emportent le morceau et font d'Alan MAK un artisan prometteur.
(1) Car le film est une bombe à retardement: la tension n'est que diffuse durant les deux premiers tiers et explose dans le final et le film s'inscrit ainsi dans une tendance récente du polar HK -Beast Cops,Bullets over Summer-.
(2) Mais c'est le propre des grands acteurs que de savoir porter des fringues ridicules sur le papier, cf. les costards rouges de DE NIRO dans Casino.
PS: Contrairement à d'autres espoirs plus ou moins talentueux du polar HK de l'époque, Alan MAK a d'une certaine manière confirmé depuis que nous avons écrit ces lignes en co-réalisant Infernal Affairs, le polar qui mit fin au règne sans partage des comédies romantiques sur le Box Office hongkongais post-1997.
Excellent
Quelle bonne surprise de voir un film comme celui-ci, la mise en scène est intelligente, la photographie notamment dans les scènes nocturnes est superbe. A partir d'une histoire classique, Alan Mak reussit à donner un souffle à ses différents personnages grace à un quatuor d'interprètes excellents, Francis Ng en tête. Seul Sam Lee est un peu en retrait.
Un film a ne pas manquer.
09 juillet 2003
par
jeffy
Francis et Gigi entrent dans la danse du destin dramatique des "heros". A voir !
Les films de hero, j'aime. Qui dit film de hero, dit film dans le milieu. Cependant, qui dit film de hero ne dit pas Young and Dangerous, mais dit plutôt film d'amitié, d'honneur, de loyauté, de trahison et de famille. Le Syndicat du Crime, The Killer, A Hero Never Dies, en voilà des films de hero. On peut donc ajouter celui-ci à cette liste, même s'il n'atteint pas le niveau de ces prédécesseurs. Mais tout de même, voici probablement le seul hero movie intéressant depuis des années (hors Milkyway Imagebien sûr).
Ici comme vous pouvez le lire dans le résumé, il s'agit d'une histoire de famille, mais pas seulement. Car outre l'histoire entre Daniel Chan et Francis Ng, il y a aussi un frère et une soeur (Gigi Gigi !!!) amis de Francis, un traître à remords, et bien sûr des adversaires. Soit beaucoup de liens et d'occasions de précipiter le destin de tout ce groupe. C'est bien sûr ce qui se produit quand Daniel Chan arrive en Thaïlande. Le film ne perd quasiment jamais son rythme, plutôt élevé. Pas de scènes trop longues ou de dialogues inutiles. D'un autre côté je ne vais pas dire que le scénario révolutionne le genre, ce ne sont QUE des ficelles déjà vues et revues. Mais lorsqu'elles sont bien utilisées comme ici, c'est toujours aussi poignant à regarder.
D'autant plus poignant que j'aime tout particulièrement ce casting. On peut commencer par un Sam Lee toujours aussi décoiffant et décoiffé. Petit rôle pour lui, mais on l'apprécie toujours autant. L'autre jeunot de la bande, Daniel Chan, n'est pas aussi convainquant, principalement par la faute à un rôle très peu expressif et d'autant plus difficile. Mais Daniel manque un peu de jeu pour faire passer les émotions de ce personnage venu pour l'argent et qui reste pour son frère. Cependant, le frère remonte la moyenne, puisqu'il s'agit de Francis "Teu Master" Ng. Cette fois-ci dans un rôle de hero (dur mais humain et loyal), il fait à nouveau une belle démonstration, et confirme son statut de meilleur acteur actuel à HK avec ses 3 amis (Leslie et les deux Tony). Après sa géniale performance de 2000 A.D. et celle visiblement excellente de Juliet in Love, il continue sur sa lancée.
Il faut aussi souligner la performance surprenante de Gigi Leung. Abonnée aux rôles à deux francs cinquante de jeune et jolie ingénue inexpressive dans des chefs d'oeuvre comme Feel 100%, Gigi débarque ici en tueuse professionnelle et ajoute du jeu à sa plastique parfaite. Rahhhhhhhhhhhhh je meurs. Rien que pour ça le film gagne 1 point. Son rôle est cependant assez court dans le film, à mon grand désespoir. Mais au moins, pas d'histoire d'amour déplacée avec Daniel Chan, juste une relation un peu ambigue avec Francis. Et cette danse... Son grand frère a aussi un rôle important et l'interprétation de Dave Wong est de bonne facture. Un film de hero nécessite de bons acteurs car film de hero rime avec émotion et souffrance. Daniel Chan est en retrait à ce niveau, mais il agit plus comme un détonateur que comme personnage principal.
Quant aux scènes d'action et à la réalisation, c'est ma foi fort sympathique. Quelques flinguages réussis, des effets de style plus ou moins judicieux. Alan Tak essaye de faire preuve d'originalité, ce n'est jamais vraiment génial mais au minimum de bonne qualité. La musique est elle aussi assez bonne. Il manque un petit quelque chose au film pour entrer dans la catégorie des incontournables, plus d'émotions, une réalisation plus inspirée, des dialogues plus dramatiques, je ne sais pas trop. On reste dans la catégorie de l'excellent film, principalement grâce aux interprètes (Francis, Gigi !!!).
Love Battlefield
Le fringant Francis Ng porte ce petit heroic blooshed sur ses solides épaules, héros sur lequel le sang coule à flot, en effet, tandis que la superbe Gigi Leung se sert de ses yeux de biche et de ses magnifiques lèvres, qu’elle a de d’ailleurs très joliment roujalevrifiées, pour le soutenir. C’est un peu branlant mais ça tient. Ils sont aidés de quelques gunfights bien sentis et de musiques et chansons bienvenues.
Malvenues, certaines autres musiques, mauvaises ou non, sont placées un peu n’importe comment et nuisent à une narration déjà un peu foutraque, source de fréquents relâchements des paupières. Des scènes superbes (le tango, la danse des ombrelles…) en côtoient d’autres plus maladroites et mal fichues (le gunfight dans l’entrepot, toutes les scènes de couple entre Daniel CHAN et Pace WU), ce qui nous fait là un métrage à l’amplitude qualitative assez large. Grand merci à Francis d’apporter avec son jeu hordes nuances à un métrage assez primaire au demeurant, certes, mais tellement rare de nos jour que c’est, je l’avoue, très plaisant à découvrir même 10 ans après.
le hero movie n'est pas mort
Du "hero movie" ce qu'il y a de plus classique ( un genre de moins en moins present à HK, donc ça fait toujours plaisir d'en voir un de temps en temps ), ici le seul truc original c'est que l'action se passe en Thailande, pour le reste c'est du classique : 2 freres qui se retrouve et qui vont devoir lutter contre la pegre locale à coup de gun.
A la realisation on retrouve le talentueux Alan Mak ( Infernal Affairs 2, oue je cite que le 2 parce que c'est celui là le chef d'oeuvre de la trilogie, bon c'est fait en duo avec Andrew Lau c'est vrai aussi, malheureusement Mak c'est aussi initial D et confession of pain et dans confession c'est l'un des seuls films ou Tony Leung joue comme une chaussette ), ici il fait plutot du bon boulot ( bon y a des effets de style de clippeur plutot inutile mais dans l'ensemble c'est du bon taf ), le gunfight dans la boite de nuit m'a fait penser au Syndicat du crime 3 ( la photo est similaire ), et la course poursuite final defouraille pas mal, c'est toujours tres lisible et ça en fait pas des tonnes ( le gunfight tango pulse pas mal ).
Le casting est bien entendu dominé par le meilleur HK de sa generation : Francis Ng qui est ici une fois de plus tres convaincant en gangster sans pitié quand il faut ( quoique le role est vraiment mal ecrit, au debut y tue sans broncher et en a rien a foutre de son frere et 2 scenes plus tard y devient plus cool ), Daniel CHAN a bien du mal a supporter la comparaison et il est carrement effacé tout le long du film ( bon le role veut ça un peu ), Sam Lee fait du Sam Lee ( et j'aime bien Sam Lee dans les roles comme ça, mais il a montré depuis qu'il pouvait jouer dans d'autre registre comme Dog Bite Dog ), Gigi LEUNG est toute mimi et assure bien gun en main ( elle a en plus droit à une scene tres emouvante ), Dave WONG campe un bras droit impeccable.
Le gros point noir du film est sa bande son qui alterne des jolies partitions tres calme à base de guitare et des trucs de techno/dance bien pourri ( on se demande comment ils ont osé coller ça dans le film vraiment ).
Un bon ptit hero movie ( à reserver tout de même au fan du genre ).
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01 novembre 2008
par
Scalp
Superbe!
Interprétation de grande qualité des acteurs principaux,Francic Ng est absolument fascinant.
Petite déception...
Par moments, la musique est vraiment atroce...chose relativement répandue dans le ciné HK, mais, bon sang, ce passage avec de la techno/dance pourrie de chez pourrie...
Rusty Wong
Un film d'acteurs à la réalisation percutante auquel je me permet de reprocher quelques longueurs et son ton parfois un peu trop auto-parodique, Francis Ng semble moins concerné qu'à l'accoutumée, mais il reste très bon, Daniel Chan est un bon acteur qui n'en rajoute pas trop contrairement à Sam Lee qui serait excellent s'il ne cessait de "surcabotiner", reste une excellente mise en scène avec des morceaux de bravoure et un final assez dantesque et surtout un film qui ne tombe jamais dans la glorification du crime à la Y&D mais joue surtout sur les éternels clichés du hero-movie, certes on est à mille lieues du cinéma d'un John Woo voir même d'un Johnnie To au meilleur de sa forme, mais ce film se veut respectueux des régles en vigueur dans ce genre.
UN FILM VRAIMENT PRENANT ET BIEN INTERPRETE
" Awar named desire" est vraiment un bon film. Autant du point de vu de l'histoire (bien qu'assez banale) que dans l'intensité de certaines scènes et dans l'interprétation des personnages (Francis Ng est vraiment génial)
A voir sans hésitation!
Pour l'amour du (coup de) feu
Cette note reflète davantage l'amour bien personnel du genre, que la qualité (relative) du film en lui-même.
Revoir avec du recul l'une des meilleures sorties HK de l'année 2000 véhicule une bonne bouffée nostalgique. Alan Mak sortait pour la première fois de l'ombre de ses deux premières productions plutôt discrètes "Nude Fear" et "Rave Party" et pouvait enfin laisser libre cours à l'amour du genre du heroic bloodshed, des films de John Woo et de l'admiration pour Johnnie To. Son film transpire d'ailleurs entièrement l'œuvre de la Milky Way et repompe même le plan des gardes de corps en attente dans "The Mission" lors du gunfight dans le bar avec une magnifique Gigi Leung et un superbe Francis Ng collés dos-à-dos. Mak était encore loin, très loin de pouvoir s'imaginer de rendre son ultime hommage au genre par la future trilogie "Infernal Affairs" à venir (et déjà en cours d'écriture !!).
Ensuite, la nostalgie de voir un réalisateur ressusciter (déjà) l'âge d'or des années 1990 du genre, avec décors éclairés au néon, pauses poseuses, guitares électrisantes et parfois électriques.
Un temps, où les hongkongais, frappés de plein fouet par la crise cinématographique, cherchaient à renforcer leurs liens avec leurs pays avoisinants – et la Thaïlande (en plein renouveau depuis 1997) était l'un des terrains d'investigation parmi les plus populaires entre l'opportuniste Peter Chan et l'arrivée imminente des frères Pang.
Et quel plaisir que de ne revoir Francis Ng au top de sa forme (il bouffe littéralement l'écran à chacune de ses apparitions et malgré ses cheveux frisés), Gigi Leung, qui hérite finalement d'un rôle plus consistant que ses habituelles nunucheries; les "popstars" Pace Wu et Daniel Chan, totalement effacés dans le film (malheureusement pour le rôle très intéressant de Chun / Jones dans le présent film) et qui n'auront de toute façon jamais su reproduire la "superbe" de la scène sur grand écran.
"A war named desire" est en fait l'adaptation d'une BD HK – et cases et bulles ne sont jamais bien loin. Les décors se colorent des teintes néon, les personnages prennent très souvent la pose et le dialogue se réduit au minimum – malgré une première partie un brin bavarde, mais sans réelles longueurs. Sauf peut-être à regretter, l'amorce d'une guerre de drogues et "l'invasion" de la pègre coréenne, idées jamais exploitées dans la suite de l'intrigue.
L'intrigue est archi-simpliste, un peu bancale (les "pièges" paraissent un peu très gros), les personnages manquent un peu d'épaisseur (le jeune frère paraît tout d'abord comme bien débrouillard en plus d'être archi-cool avant de s'effacer totalement devant son grand frère; Charles est tantôt un caïd sans peur, ni cœur, forçant mêem son frère à tuer un homme avant de paraître comme un hyper-sensible, qui ne cherche plus qu'à sortir du milieu de la pègre, etc, etc), mais – que diable ! Pourquoi bouder le plaisir devant les aventures bien remplies d'une poignée de personnages hauts en couleur, au fin fond d'une Thaïlande moite et dangereuse avec quelques gunfights bien sentis et un finale impeccable avec inclusion de folklore thaï, scènes de poursuite en voiture et ultime combat dans un champ marécageux.
A toutes les étapes, Alan Mal manque encore de maîtrise (approfondissement des personnages; effets clipesques et effets de montage pour masquer quelques maladresses dans la réalisation; gunfights et scènes de poursuite mises en scène sans réel génie), mais le tout donne lieu à un parfait divertissement, qui remplit parfaitement son rôle et tenait quasiment de la gageure dans un milieu cinématographique HK autrement plus moribond à l'époque.