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Tomie : Rebirth

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3 critiques: 2.67/5

visiteurnote
Kokoro 3.5
Epikt 2.25
ultima 2.25


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Indestructible

Takashi SHIMIZU réalise le troisième épisode de la saga TOMIE en 2001 (quatrième en comptant le téléfilm) alors qu’il est lui-même dans la préparation de la version cinéma de ses propres téléfilms JU ON/THE GRUDGE. On retrouve donc TOMIE, ce fantôme féminin indestructible qui séduit les hommes pour mieux les perdre. Le schéma est bien place, la surprise ne jouera évidemment plus, mais tout le talent du spécialiste de l’angoisse qu’est SHIMIZU sera de rendre intéressante une énième variation du thème de base. Pour y parvenir, il bénéficie d’une intrigue assez bien structurée qui montre la progression de l’influence néfaste de TOMIE envers tous ceux qui l’approchent, une sorte de propagation maléfique rappelant le virus de la sorcière Sadako dans RING, désormais maître étalon pour tout un genre spécifique. Le film commence très fort avec la première mort de TOMIE et ses conséquences immédiates, puis l’action se ralentit pour se focaliser sur les deux survivants et leur entourage. On est alors confronté à un climat délétère de plus en plus malsain, ou la réalité part en vrille, entre folie de l’un et culpabilité de l’autre. Ces scènes rappellent, ou plutôt appellent puisque antérieures, le premier JUON/THE GRUDGE, pour cette ambiance étrange parfaitement rendue. Le scénario en profite pour se moquer au passage de ce nouveau genre de couple très répandu dans l’archipel qui voit une mère seule vivre avec un fils unique devenu adulte mais considéré encore comme « son bébé ».Là ce sera TOMIE qui règlera la question, à sa façon…D’ailleurs, à part pour cette scène-là, SHIMIZU choisit de ne pas intégrer trop de moments Gore, leur préférant la suggestion. L’efficacité est loin d’en souffrir jusqu’au final attendu très réussi. La grande force de cet opus est aussi son interprète principale, Miki SAKAI, idéale dans ce rôle de créature malfaisante dissimulée sous un joli minois, débitant son discours l’air de rien, comme une si séduisante et adorable écervelée, sauf qu’elle pousse ses partenaires au meurtre. TOMIE s’impose donc comme une jolie réussite du divertissement flippant, le cinéaste prouvant encore sa grande maîtrise du genre, et sa capacité à intégrer d’autres univers en dehors de sa propre saga des JUON/THE GRUDGE.

19 août 2005
par Kokoro


Un peu pataud quand même

Cette troisième (ou quatrième, selon les numérotations) adaptation du Tomie de Junji Ito est cette fois réalisé par Takashi Shimizu qui parmi les différents réalisateurs de la série doit être le seul à avoir gagné quelque notoriété. Pour mémoire, on lui doit en particulier la série Ju-On / The grudge (ainsi que le remake hollywoodien du même nom). On peut dire que Re-Birth porte bien son titre. En effet plus que dans tous les autres jusqu’à présent, Tomie y passe le plus grand de son temps à se faire dessouder et à ressusciter. Increvable je vous disais... Re-Birth est aussi le film qui fait la plus belle part au monstre qui est très présent, en particulier dans les premières et dernières demi-heures. Entre temps, Re-Birth est aussi un film qui met en avant la culpabilité des assassins. On retrouve là une idée malheureusement vite expédiée dans Another face, cette fois plus intelligemment développée mais surtout bien d’avantage ancré dans une trame horrifique. Un scénario et une intrigue d’ailleurs plutôt efficaces dans leur genre. Une particularité intéressante de la série Tomie est, en plus du changement de réalisateur d’un film à un autre (Ataru Oikawa, réalisateur du premier volet, me faire mentir en signant en 2005 deux nouveaux épisodes), la différence de ton que l’on peut noter entre les différents opus : le premier jouerait plutôt la carte du thriller fantastique aux couleurs sales, Replay renouerait (avec bonheur) avec des racines horrifiques plus classiques et plus tard Forbidden fruit fera le pari d’un mélange d’intimisme et de grotesque. Ainsi, Re-birth semble tenter une approche de l’horreur à la fois plus distanciée et décalée, malheureusement pas toujours très heureuse : le film se retrouve parfois comme assis entre deux chaises sans réussir à se forger une identité forte. Et il est malgré cela assez embêtant de déceler dans Re-Birth de nombreux emprunts aux films précédents. Ainsi, la scène de crémation dans l’incinérateur à ordure semble tout droit sortie de Another face, de même que le tableau montrant les deux faces de Tomie qui renvoie aux photographies du même film (mais dans le cas présent on y gagne, cet aspect étant plus et mieux développé dans Re-Birth). L’avant dernière destruction de Tomie rappelle sensiblement le final du premier film. Quand à la fameuse réplique « Tomie est à moi ! – Qui a dit que je t’appartenais ? », elle est mot pour mot la même que dans Replay. Il convient tout de même de relativiser ces points communs, ces différents éléments étant ceux du manga dont s’inspirent tous les films. Mais il n’empêche qu’un minimum de nouveauté et pas trop de doublons à chaque opus serait fort appréciables. Histoire d’être tout à fait honnête, Re-Birth donne lieu à quand même quelques moments fort appréciables comme (entre autres) le « dédoublement » final ou les prises de bec entre Tomie et la mère de son nouveau petit ami (révélation fracassante : même les monstres immortels ont des problèmes avec leur belle-mère !). Autre bon point au premier regard anecdotique, la présence de la peinture et son utilisation qui rappelle un peu les manga et leur ambiance torturée. On pourra aussi reprocher à Re-Birth ses maladresses sur de nombreux points. En premier lieu le manque de subtilité avec lequel Shimizu met en évidence la personnalité de Tomie. La scène dans le club est un bon exemple : lourde, caricaturale, limite ridicule aussi. Son pouvoir de séduction aurait pu être montré autrement qu’en faisant s’agglutiner autour d’elle tous les mecs comme dans un bon vieux cartoon des familles. De plus on a un peu l’impression (et ce malgré le qualité de l’interprétation) de se retrouver avec une alternance de « good Tomie/bad Tomie » pas très convaincante (i.e. sourire mielleux et roucoulements suivis de sourire sadique et expression outrée), écueil dans l’ensemble évité par Replay. Tant qu’on y est, j’évoque rapidement certains comportements (changements de comportement surtout) peu crédibles. Bon, je suis pas bête non plus, ils sont de toute évidence le résultat de l’emprise de Tomie sur les esprits, ils ne sont donc pas forcément injustifiés ou déplacés. Mais un peu de subtilité, bon sang ! Subtilité qui n’est dans l’ensemble pas l’apanage du film, il faut bien l’avouer. Comme dans beaucoup de films du genre, si la réalisation est plutôt bien foutue, les effets sonores sont bien trop appuyés pour être honnêtes. Idem des lentilles de contact sensées accentuer le coté « dark-Tomie » mais qui sont plus drôles qu’autre chose. Re-Birth est finalement sauvé par ses qualités « de base » imparables : une réalisation classique mais sans failles, un scénario qui fait adroitement monter la pression tout en réservant quelques idées sympas et pour finir une belle performance de la part des différents acteurs, en particulier Miki Sakai dans le rôle titre qui, une fois digérée la psychologie sommaire de son personnage, illumine cet épisode de sa présence (et, il faut bien l’avouer, de sa grande beauté). Re-Birth n’est donc pas un trop mauvais film en soit, mais dans le cadre de la série il a bien du mal à passer à la suite de Replay. Un film finalement passable mais sans plus qui, malgré quelques trouvailles et un ton plus décalé, renouvelle trop peu la franchise pour avoir un autre intérêt que de passer (pas forcément désagréablement mais assez lentement) le temps.

27 avril 2007
par Epikt


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