Une peau de chagrin
Certes, il est toujours possible d'arguer que le postulat de départ pour un film se déroulant au Japon est assez original et propose un portrait de Tokyo bien loin des clichés et des habitudes véhiculés dans les films qui nous parviennent. Seulement, ce serait un prétexte bien léger pour défendre ce film au sujet assez mal maîtrisé. Faire passer les japonais pour des individualistes plutôt racistes (ceux qui ont le pas qui se tend comprendront), ok. Mais que les "héros" soient aussi peu attachants ou sympathiques, bof.
Parfaitement irritants, les protagonistes et leurs aventures ne passionnent pas. A force de combines, de glandouillages et de foutages de gueule, ces personnages sans chaleur font en sorte que le récit ne décolle jamais et tourne en rond, tout comme eux. Reste que pour les amoureux de Tokyo, cette radiographie peut toujours sembler formellement intéressante.
07 février 2002
par
Chris
Un portrait nocturne de la ville-monde de Tokyo, intéressant mais trop confus dans ses propos.
Le thème principal abordé par ce film est clairement le même que celui du Hong-Kongais WONG Kar-Wai: le déboussolement, l'absence de repères stables que crée une mégalopole, que ce soit Tokyo ou Hong-Kong. Comme chez WKW, des personnages trentenaires errent sans but précis, se croisent, se rencontrent parfois, se quittent presque à tous les coups; ils ont la vie devant eux, mais au fur et à mesure que le temps passe, ils ont de moins en moins de chances d'intégrer la vie active et de découvrir l'amour. Ils subissent leur vie, incapables de réagir, comme si leur destin était tout tracé, et se laissent aller à des réflexions métaphysiques sur la société et la solitude (ici les paroles de Confucius inspirent ces réflexions).
Et cela semble d'autant plus vrai pour les minorités ethniques qui vivent au Japon. Rappelons que le Japon est presque "ethniquement pur", et que les gens d'origine étrangère ne représentent que 2% de la population. Ainsi, une jeune japonaise refuse les avances d'un pakistanais et lui demande de ne pas rester devant son magasin parce que son teint mat et ses yeux non bridés font fuir les clients! Il en est de même pour Zhou, jeune chinois qui vit à Tokyo depuis 5 ans, et qui n'arrive décidément pas à s'intégrer...
Mais si le film propose un regard original, sans strass ni paillettes de la capitale nippone, et plutôt inquiétant, il ne possède pas les qualités d'un film de WKW: personnages moins attachants, mise en scène moins virtuose et surtout des propos argumentatifs beaucoup moins convaincants: à l'image du métro circulaire de Tokyo, le film tourne un peu en rond et n'explicite pas assez son message.
Tokyo Skin : La face cachée de Tokyo
Le pèlerinage d'un chinois à Tokyo, débrouillard et baratineur, il essaie tant bien que mal de s'en sortir. Film qui décrit très bien les facette cachée de la ville avec sa peur et la vie de ses immigrées (présénce de dialogues en mandarin, anglais et bengali).
Notre chinois, avec beaucoup de philosohie, appréhende la vie au quotidien à Tokyo, en y mettant un peu de chaleur dans cette mégalopole Japonaise si froide ... Film tendre, amusant, parfois dur mais si souriant de vie. Ce film fait partie des films à voir absolument, même si ce n'est pas un film culte.
• 10th Fukuoka Asian movie festival judge special prize prize winning
• 1996 year Rotterdam movie festival invitation work.