Oui, trois fois oui
M. Dante Lam est allé jusqu'au bout avec ce film, jusqu'au bout d'un parti pris d'innocence, de rêve, d'espoir, enfin de vie et d'amour. Si l'histoire m'a si bien touché, c'est que la rencontre de Nicholas et Karena est merveilleusement esquissée, avec beaucoup de nuances et de sensibilité jusque dans les petits détails. Et le film se construit ainsi progressivement, marqué d'instants qui n'ont l'air de rien mais qui en disent beaucoup comme la scène où Nicholas enlève ses chaussures avant d'entrer pour la deuxième fois sur la piste de danse, ou comme les plans où les regards de Nicholas et de Karena alternent derrière la vitre. Et si vous vous êtes laissés prendre par ce conte de fées, alors les chevliers du royaume des morts, le deuxème retour de Karena qui pourraient être risibles pris pour eux même ne sont alors qu'une allégorie de plus dans le film, même si la fin n'est pas la partie la plus réussie. Mais ce film a eu le don de m'émouvoir, de me faire rêver et je dis merci a M. Lam d'avoir osé cette magnifique fable moderne.
Le facteur sourd et la danseuse fantôme : c'est-y pas meugnon ça ?
Attention, voici venir un poids lourd du mélo. Loin des films de fantômes horrifiques comme on nous en sert des dizaines depuis quelques mois, voici une version contemporaine d'Histoires de Fantômes Chinois, assumant pleinement son identité de mélodrame bien lacrimal. Les fans aimeront, les autres peuvent passer leur chemin.
Pourquoi les fans y trouveront leur compte ? Car le film est sans surprises, mais il montre un certain respect des valeurs "Kleenex". L'histoire est mignonne à craquer, le facteur est beau, la danseuse est craquante, la musique pleine de violons et de pianos. Le film s'assume pleinement, soigne ses passages obligés. La réalisation de Dante Lam est très propre sur elle, sans originalité, sauf le temps du passage dans l'Underworld, où un travail a été fait sur les couleurs pour rendre ce lieu un peu exotique (l'Underworld étant l'endroit où vont les morts pour se réincarner). On appréciera de voir un des châteaux de la Loire utilisé pour représenter ce lieu un peu macabre.
Autrement les anti Nic Tse le resteront, le beau Nic ne fait rien de plus que ce qu'il sait faire. Par contre comment ne pas craquer pour la nouvelle venue, Karena Lam, même dans un rôle sans épaisseur. Assez loin des stéréotypes de beauté locale, son visage de bébé et sa fraîcheur apportent beaucoup au film. Quant aux seconds rôles, ils n'apportent pas grand chose au film, Candy Lo étant cantonée dans un rôle monodimensionnel au possible, et Eason Chan reprenant son rôle énervant de Lavender.
On pourra critiquer le scénario, manquant de soin au moment du retour de Jane sous forme de fantôme, et présentant quelques longueurs (1h50 pour un film HK, wow). Il lui manque évidemment le charme exotique d'une Histoire de Fantômes Chinois, mais on ne peut lui retirer un certain savoir faire dans les scènes de mélo, et quelques passages bien émouvants pour les spectateurs sensibles. A votre bon coeur M'sieurs Dames...
P.S.: notez bien qu'en tant que Karena Lam Addicted, je dois avoir tendance à trouver tous ses films mignons tout plein. Tiramisu pourrait être une grosse daube que je ne m'en rendrais pas compte...
Bonjour les dégâts !
La soirée avait plutôt bien commencé avec l'excellent mais ô combien dur "Sympathy for Mr Vengeance".. après une telle claque, pourquoi ne pas se détendre avec le dernier Nicholas Tse?.. Je savais que ce film était un mélo, et cela ne me pose aucun problème. Au contraire, ça fait du bien de temps en temps.
Mais rien ne me préparait à ce que j'allais voir, rien ne me préparait au cataclysme de ce film d'une rare indigence. La question que l'on se pose est "quoi? ils font encore des films comme ça à Hong Kong?". On a peine à croire qu'un équipe de tournage ait été mobilisée sur la foi d'un scénario forcément alarmant de bêtise, et par conséquent que le moindre centime ait pu être dépensé pour mettre en oeuvre cette chose.
Car le degré de "cheaperie" (voir les effets spéciaux qui n'ont rien à envier au célèbre dragon de feu éclair de "Green Snake") et surtout de niaiserie bat des records. Le film démarre correctement jusqu'à ce que l'héroïne (elle-même un concentré de naiserie comme on en fait peu) décède tragiquement, laissant place à une histoire de fantôme dont l'incohérence empêche toute acceptation de la part du spectateur.. En effet, alors que l'on ne cesse de nous seriner durant cette oeuvre que les fantômes ne peuvent pas manger, comment ne pas s'étonner qu'elle puisse manger du tiramisu avec son bien-aimé? et ce n'est qu'un minuscule exemple des faiblesses de ce scénario débile.
Mention spéciale à la scène du château avec les underworld cops, terrifiante de laideur et de stupidité guimauve. Ah, et n'oublions pas la scène où notre héroïne retrouve une dernière fois sa famille sans que personne ne s'étonne ! Pour une scène des plus insupportables.
Mal écrit, mal filmé, mal monté, "Tiramisu" ne parvient jamais à intéresser ni à émouvoir. A part ça, à part l'ennui qui nous envahit dès les 30 premières minutes de ce film, reconnaissons le mérite de Candy Lo de faire exister son personnage dans un contexte aussi peu favorable. Et bien sûr, Nicholas Tse est une merveille, mais ça ce n'est pas nouveau. Et c'est quand même plus agréable de le voir dans un film à sa hauteur, un Time and Tide ou un Metade Fumaca, plutôt qu'une bluette pour fillettes de 12 ans. Quel gâchis !
Petit arrangement avec les morts...
Et voilà, Dante Lam que je tenais en haute estime après la vision de l'excellent Jiang-Hu The Triad Zone et des sympathiques et très fun, Hit Team et Runaway, nous a fait son mélo à l'eau de rose.
Alors, bien sûr, les éternels clichés du genre reviennent avec insistance tout le long du film qui se veut cette fois une sorte de Ghost à la sauce HK qui avec un scénario plutôt étriqué et une réalisation plate et sans commune mesure avec ce qu'avait fait Dante Lam dans ses précédents films, tente de nous faire chialer pendant près de deux heures, certes quelques scènes sont assez touchantes, notamment celle où se servant du corps du héros interprété par le mielleux Nicholas Tse, la défunte héroïne embrasse son père le serrant chaleureusement dans ses bras, ou celle où les enfants sont poursuivis par les ridicules gardiens de la mort sur leurs chevaux, le reste est assez ennuyeux, voir parfois ridicule, ces cavaliers notamment respirant comme des boeufs charolais au salon de l'agriculutre et fringués comme des CRS avec des masques de Dark Vador...
Voilà c'est fait, Dante Lam a fait son film à l'eau de rose définitif, maintenant il devrait passer à autre chose, j'espère...