Une jolie fable villageoise passée un peu inaperçue lors de sa sortie...
Le trop rare auteur de Chine, ma douleur Dai Sijie a réalisé somme toute un joli petit
film avec ce Tang le Onzième, qui mérite un détour si on est fan de cinéma d'auteur.
Partant d'un constat selon lequel des légendes et croyances absurdes étouffent encore de nos
jours la vie quotidienne d'une grande partie de la population rurale du Viet-Nam, il en a tiré
une sorte de conte tragique et cruel pas difficile à suivre du tout.
La construction non linéaire du récit, ponctué de longs flash-backs expliquant petit à petit
comment on a pu en arriver à une telle situation prouve que l'auteur du scénario n'est pas un débutant
et qu'il connaît les rouages du septième Art. Ce choix de narration se révèle intéressant et
permet de comprendre mieux la vie maudite de Tang le Onzième, abandonné par son père, nourri
par une chienne et élevé par son frère, et qui va tenter de se légitimer aux yeux du village
en tentant de réaliser l'oracle des vieux "sages" au péril de sa vie.
Le film offre quelques bons moments à qui veut faire l'effort de le suivre, même s'il n'en gardera pas
forcément un souvenir impérissable.