Drunken samurai. 
On peut légitimement se demander comment pouvait résonner ce type de spectacle populaire, exacerbant des valeurs guerrières, à une époque où le japon s'engageait dans la conquête d'une partie de la chine (le film date de 1937). Mais cette oeuvre ne semble prendre aucune direction nationaliste, son héros soûlard au bon coeur et sabreur aux capacités exceptionnelles n'a rien de l'esthétique fasciste. Il s'agit juste de la continuité de ce qui s'est toujours fait dans le chambara (film de sabre). On retrouve un peu de l'esprit de chevalerie, avec une belle encourageant son champion en lui remettant un tissu qu'il enroule aussitôt autour de ses aisselles pour faire tenir son kimono, lors du combat final. C'est joyeux jamais solennel, ça bondit dans tout les sens, ça gueule, certains diront que c'est vulgaire, je préférerais dire que c'est spontané et vivant, un peu comme une aventure d'Asterix, en bande dessiné, pas en film.
Il semblerait que cette histoire célèbre ait été réadapté en kabuki en 2006.
Vraiment euphorisant, un peu l'opposé des histoires de ronins dépressifs qui perdent toute raison de vivre parmi les hommes et s'en trouvent métamorphosé en démons luttant pour leur survie, ou pire, des êtres sans morale à l'image du héros du col du grand bouddha (daibosatsutoge). Cette dernière vision du bretteur surpuissant est d'ailleurs celle qui risque le moins de donner une valeur positive à l'acte de trancher dans de la chair humaine...
