Il faut reconnaître que c'est assez bon
Je suis entré dans le film avec un léger a priori négatif, mais je dois dire que je l'ai assez vite oublié. Certes le sujet est délicat à traiter, et la plus grosse faiblesse du film est le coté irréaliste de pas mal de situations (je parle de la psychologie des 2 principaux personnages). Mais au-delà de ça, il faut reconnaître que la forme est bien maîtrisée, par exemple au niveau de la photographie, avec une luminosité assez faible et des tons de gris qui en disent beaucoup plus qu'un discours. De plus s'y ajoute quelques personnages attachants, parmi lesquels sort du lot le fan de Jimi Hendrix assez hallucinant dans tous les sens du terme. Les deux principaux acteurs se sortent très bien de leurs tâches, notamment le héros quadragénaire qui arrive à laisser filtrer en permanence un certain sens de l'ironie et de l'auto-dérision.
Je comprends que l'on puisse donc aimer ce film rempli de qualité même si subjectivement ce n'est pas le type de film que je préfère. A chacun de se faire une idée.
07 septembre 2004
par
jeffy
Audacieux, mais pas abouti
Difficile d’avoir un avis tranché sur un film qui oscille entre plusieurs tons et a tout pour nous être sympathique : la première réalisation d’un acteur peintre à ses heures (ça fleure bon le Kitano), sur un sujet ardu et forcément attirant, qu’on résume par : le « syndrome de la petite écolière ». On sait que les japonais assument un petit dérèglement mental vis-à-vis des jeunes filles, leurs petites culottes et leurs uniformes. C’est le même problème que celui des héros des Valseuses (« hummm, moi je dirai 14 ans… ») ou le DJ d’Exotica, d’Atom Egoyan, qui demandait sans fard, pendant le strip-tease du siècle : « Qu’est ce qui rend la saveur des écolières si particulière ? ». On est pas loin non plus, question age, de Lolita, et côté Japon, de Insecte Nuisible, qui étudiait les conséquences sur le mental d’une fille de douze ans de son amour pour un adulte.
Shoujyo s’intéresse plutôt à l’adulte, mais invente aussi un psychodrame familial autour de l’adolescente. Etonnant, d’ailleurs, comme on revient à chaque fois, ici comme chez Akihiko Shiota, comme auparavant chez Mizoguchi, au même traumatisme : mère demi-pute, père absent, et un « meilleur » ami ou un frère qui devient débile parce qu’il connaît l’ensemble de l’affaire. Premier défaut de Shoujyo: on a déjà vu la plupart de ces situations. Deuxième : si on ne les a pas vues, là elles ne sont pas crédibles. Le film évite de parler du quotidien d’une telle relation amoureuse au Japon et du coup nous fait croire que elle peut être détachée de toute réalité. Même en marge, désociabilisés, ces deux amants échappent à la pression du groupe et des conventions, énorme au Japon, avec une facilité qui dérange.
Troisième défaut et premier grand avantage du film : la force des scènes repose sur les acteurs. Le couple principal est souvent sidérant. La petite Mayu Ozawa ne donne pas que son joli corps et sa grande bouche sensuelle avec une absence de complexes rares. Tantôt assurée, tantôt gauche, elle est une ado parfaitement mal dans sa peau. Mais la mise en scène ne suit pas. Beaucoup trop long, le film s’enlise et se plante parfois, d’autant plus qu’il essaye mal quelques figures de style. La mère est à claquer et le flic est un personnage ou trop salaud pour qu’on s’y attache ou trop complexe pur que la réalisation arrive à le cerner.
Reste de belles scènes, comme ce défilé pathétique de prostituées, qui fait très "rayon boucherie au marché de Rungis", et la façon dont Eiji Okuda évoque sa seconde passion, la peinture. Au début, le flic trace le nom de Yoko sur une feuille, en rouge pourpre, en glissant son doigt dans la bouche et en caressant les sourcils de la fille, pour mélanger le rouge à lèvres au noir des cils. C’est une des scènes les plus subtilement érotiques du cinéma. Shoujyo file également avec finesse la métaphore du tatouage, qui culmine avec une scène érotico-SM on ne peut plus typique. Et un petit détail surprise qui fait mouche : la chanson du générique, que l’on entend aussi en partie au milieu du film, est une chanson française à pleurer, « Le courage d’aimer », d’un certain Pierre Barouh, sûrement un vieux pépé que nous saluons donc. Bon film d’acteur peintre, Shoujyo n’est pas passé loin d’être un bon film tout court.
Film reposant
Un sujet à polémique pour une contrée comme la notre (pédophilie n'est peut-être pas adapté au scénario et aux personnages, détournement de mineur? ), et pourtant le traitement, les acteurs, le rythme, tout concours à éviter le sordide que l'on redoute dès la lecture du synopsis.
Franchement une belle oeuvre, sur une histoire d'amour hors normes. les acteurs sont vraiment bons, le film s'écoule tout seul, appuyé par une réalisation classique mais efficace pour ce type de narration.
vraiment à voir.
Parfois dérangeant de par son theme, mais terriblement efficace
Un film qui traite d'un sujet difficile et qui est donc parfois dérangeant, mais voilà, le sujet est traité avec subtilité, avec un style tout particulier, qui apporte beaucoup d'émotions et réussi à passer à côté de tout ce que l'on aurait pu craindre (même si au fond, le film traite juste d'Amour, l'âge de la jeune fille n'est pas un simple détail).
Je ne vais pas m'éterniser car je pense que c'est un film à ne pas rater, l'interprétation est très efficace (le film est traité avec plusieurs tons), la réalisation est très bonne, même surprenante, et le film est vraiment touchant (j'adore le passage où l'adolescente se confie brievement à la vieille dame qui n'a pas toute sa tête, c'est court, inatendu (puisque court) et très efficace)
La femme tatouée
Oeuvre intimiste certes imparfaite, mais ô combien attachante.
Démarrant comme un étrange conte sur quelques marginaux, la dernière partie se révèle bien plus intimiste avec un côté mélodramatique par trop appuyé. En tout cas, la majorité du métrage est assez imprévisible et étrange pour qu'on se plonge corps et âme dans cette histoire d'amour si particulière.
Louchant fortement du côté de Shohei Imamura pour les personnages et l'ambiance si particulière et du jeu de Kitano pour la composition du policier, OKUDA arrive pourtant très bien à digérer les travaux de ses illustres modèles.
Un vrai premier film réussi, qui donne envie de voir la suite...
Premier film pour l'acteur-réalisateur OKUDA Eiji.
J'ai aimé ce film à partir de la première heure, pour moi OKUDA Eiji a mis trop de temps avant de donner à "L'Adolescente" son ambiance si particulière. De même que la symbolique du tatouage est trop mise en avant à mon goût, un manque de doigté pour cet élément important du film. La musique est assez mal choisie selon moi, ajoutée brusquement durant certaines scènes puis coupée à la hache au montage, bizarre...
De l'autre côté, le OKUDA Eiji acteur n'en est pas à son premier rôle, et son interprétation est vraiment à la hauteur du rôle complexe qu'il a du s'accaparer. Le rôle de l'adolescente joué par OZAWA Mayu était aussi plutôt difficile, mais elle s'en est très bien sortie.
Les relations amoureuse entre le vieux flic et la jeune lycéenne sont très intéressantes, mais il a manqué un touche plus personnelle ou peut-être plus maturité de la part du réalisateur pour élever le film. Je reste donc hélas avec beaucoup de déception vis-à-vis de ce film que j'attendais largement meilleur.
Lolita 3 ?
En lisant le début synopsis (à revoir), "Tomokawa (...) voit sa vie basculer le jour où il rencontre Yoko, une adolescente de quinze ans.", le cinéphile averti ne peut s'empêcher de penser au mot "pédophilie". L'actualité judiciaire et médiatique de ces dernières années nous ayant poussés à l'avoir dans notre vocabulaire et notre esprit. Mais, il serait bien dommage de s'arrête à la bêtise (sens) qu'induit ce mot, mais plutôt le dépasser ou l'occulter pour se placer dans la visoon que développe le film au travers de la relation amoureuse, quasi paternelle, voire professorale avec le jeu érotique de l'écris. (Sans oublier que dans certains pays d'Asie, les jeunes filles peut se marier à 16 ans. Cf. My little bride). Si vous pensez relation amoureuse entre un adulte et une jeune fille, le roman sulfureux de Vladimir Nabokov, "Lolita", paru dans les années 50, et distribué à l'époque sous les manteaux, vous vient immédiatement à l'esprit. Son livre posait déjà la question des fondements de l'amour entre de deux êtres, séparés par la "limite morale des classes d'âges". Une réalité malheureusement pas du goût d'une société américaine en proie à une tradition puritaine, frôlant souvent le mutisme religieux des communautés fermées des mormons. C'était sans compter sur "l'esprit rebelle" d'un certain réalisateur, dont le génie allait marquer le cinéma du XX siècle, qu'est le génial Stanley Kubrick. C'est en 1962 que ce dernier décide de réaliser la première adaptation cinématographique du roman de Nobokov qui allait faire scandale, provocant une vague d'infarctus sans précédent (telle notre canicule légendaire de 2003) dans toute l'Amérique puritaine. Cet épisode laissera des séquelles à beaucoup de rescapés, qui eurent l'occasion de bondir de nouveau de leur fauteuil en 1998, quand Adrian Lyne annonça la sortie de sa version de ce roman, avec les acteurs Jeremy Irons, Mélanie Griffith. Le film donna de la fièvre à beaucoup de gens, poussant le réalisateur et surtout le pauvre Jeremy Irons à faire une démonstration en direct, lors des interviews, avec le fameux petit coussin mis entre les deux acteurs, lors de scènes "Hot". Mais au regard du film de OKUDA Eiji, peut-on parler d'une nouvelle version de ce fameux roman. On répondra oui et non. Si le fond reste le même, la forme s'en éloigne. L'auteur a savamment fait un mélange de deux oeuvres. Lolita + Crying Freeman = une adolescente. L'élément du tatouage ajoute une dimension idyllique voire poétique à cette oeuvre forte en vertus et enseignements.
Dès les premières minutes, l'auteur installe un climat digne de ces films "country" de l'Amérique rurale, profonde, sauf que là, on est au Japon. Les personnages paraissent tous "vides", à la recherche d'une quête d'identité, de l'amour, bref de qu'ils sont, leur place dans un monde bouleversé et bouleversant. C'est un monde étrange, sans moralité, avec ses règles, plongeant le spectateur dans une perspective narrative qui tient plus de la fable, des contes imaginaires. Le vide est dans les lieux, les cœurs, les esprits des personnages, qui essaient de donner sans à leur vie, à leur action. Comme le personnage du policier immoral qui kidnappe les chiens de jeunes femmes, pour avoir leurs faveurs comme récompense en venant les leur rapporter. Ou bien qui invente des devinettes tordues avec ses collègues pour passer le temps dans une "ville morte". Sa seule action sera le fait d'avoir tiré cinq balles sur un voleur de culottes et dont les médias locaux s'étaient empressés de faire écho. On sent une cassure chez lui, un manque de confiance, dans un monde sans réel but comme ses amis qui jouent aux jeux de "hasard" et vont voir de jeunes prostitués. Cette décomposition de sa vie lui vient de son passé de voyou et surtout la rupture douloureuse avec la mère de la jeune Yoko, qui va tomber amoureuse de lui. La mère de Yoko, après le suicide de son mari par pendaison, s'est remariée avec un "jeune" homme". Ce dernier a des "rapports de force" avec la jeune Yoko. Le réalisateur met en avant donc des personnages en décomposition. Le policier qui se recherche son utilité, Yoko qui se moque des études et qui est perturbée, son frère a été traumatisé tout petit, les amis du policier "oisifs", le souteneur drogué, fan de Hendrix, avec son réseau de jeunes lycéennes, la grand-mère qui arrose son jardin un jour de pluie, le grand-père malade obsède par le tatouage, le beau-père qui viole Yoko, ou sa mère "pourrie à l'intérieur", qui va jusqu'à violer le policier. Bref, tout ne va pas bien dans un monde qui n'est pas le meilleur des mondes, où tout part de travers. C'est dans ce "chaos", que l'auteur fait naître l'espoir d'une nouvelle vie, un nouveau départ pour des êtres perdus. L'amour, que la moralité interdit, va pourtant "redonner vie aux vies" du policier et de Yoko, qui semblent avoir été détruites avec les expériences douloureuses de leur passé sombre. Le tatouage devient la symbolique de cet amour. Un amour qui marque à vie. C'est ce qu'on appelle "avoir quelqu'un dans la peau". La représentation de l'oiseau est symbolique de la liberté tellement espérée. D'ailleurs, il y a deux rapports à la représentation de soi, au corps. Y a le corps qu'on peut "donner" sans sentiment et il y a une représentation "pure" du corps. On en saisit toute la portée dans la conversation de Yoko avec son grand-père, avec une légère connotation incestueuse.
Citation:
- Pépé... Pépé, qu'est-ce que tu veux me faire ?
- Viens par-là.
- Si tu me fais un tatouage, je serai marquée à vie.
- Dis pas de bêtises ! Tu es ma petite-fille chérie.
- J'empêcherai ça.
- Tu te contredis.
- C'est vrai.
- D'abord, j'ai cru que je devenais fou. Ça m'a fait peur. Je me suis dit : "C'est de la folie !".
Mais, quoi que je fasse, je ne peux pas résister au désir de te tatouer.
C'est la première fois de ma vie que je rencontre quelqu'un que j'ai vraiment envie de tatouer. Cette personne, c'est toi, ma petite-fille, qui est arrivée, il y a deux mois. Je n'ai jamais vu une peau aussi blanche et aussi belle que la tienne.
- Et moi, alors ? Je pourrai pas me marier ni aller à la piscine avec des copines. Et à la visite médicale, qu'est-ce que je dirai au prof ?
- Tu diras la vérité. Il n'y a pas de honte à avoir.
- Je pourrai jamais.
- T'es bête !
- La loi n'interdit pas aux mineurs de se faire tatouer.
- T'es fou !
- Traite-moi de fou si tu veux, mais je t'en supplie...
- T'es comme maman. Tu penses qu'à toi !
L'auteur, sans jamais tomber dans le vulgaire et la simplicité, nous offre dans cette œuvre, un hymne à la joie et l'amour. L'esprit du spectateur, pris par la souffrance intérieure des personnages, en vient même à oublier la notion d'âge des "amoureux", qui aimeraient "convoler" (voir la fin)vers des horizons heureux. Chose qu'ils font dans un ciel de toute beauté, avant qu'un coup de feu ne retentisse et déchire le calme de ce bonheur. Alors que le "bel oiseau" vient à peine de prendre son premier envol. Laissant le loisir au spectateur de deviner ce qui s'est passé et de répondre à la fameuse devinette du début du film qui est "Un grand feu en haut, beaucoup d'eau en bas. C'est quoi ?"
très bonne surprise
en plus c'est un premier film apparemment! je le trouve déjà très maîtrisé. vu au cinéma, il m'a fait une très bonne impression, le rythme est lent et posé , OKUDA prend son temps mais arrive à ne pas endormir, car il parsème son film d'humour, de tendresse, de dramatique aussi, bref les ingrédients d'un bon film à l'interprétation excellente de la part de tous les protagonistes, même les seconds rôles. on pense un peu à KITANO parfois mais il y a autre chose chez OKUDA, promit à un bel avenir si il perdure dans cette voie. et l'actrice principale est super mignonne ce qui ne ga^che rien. encore un magnifique film qui nous vient du Japon.
Surprenant...
Un beau film original - qui m'a marqué.
C'est tous ce qu'on lui demandait...
Agréable surprise
Un film très riche. Des acteurs exceptionnels, une histoire prenante, une réalisation impeccable, bref un cocktail réussi.
Pierre Barouh Connection
Ce film est vraiment très interressant par plusieurs aspects.
A priori on pouvait penser que ce film était un prétexte pour les japonais à voir des scène de nu d'une adolescente (on connait le fantasme des lycéennes japonaises...) mais ce n'est pas du tout le cas et, pour ma part, c'est bien la première fois que je comprends le concept de nudité artistique(à travers le tatouage). En effet, tout l'intérêt de ce film réside dans le vécu des personnages desservit par de brillants acteurs. L'adolescente est en mal d'amour et tombe amoureuse d'un tatouage; en se créant tout autour un mythe sur le "porteur" de ce tatouage (aspect pas assez exploité dans la mesure où c'est surtout la naissance de leur amour charnel qui est développé ici)!! On comprend qu'elle a besoin d'affection même si sa vie l'a privée de son innocence depuis déjà quelques temps.
Le flic est un acteur au faciès très amusant; son attitude vis à vis de la jeune fille semble assez irréaliste, son manque du sens des responsabilité nuit légèrement à la crédibilité du film (notemment quand il recherche sa dulcinée après sa première nuit) mais nous réserve quelques moments comiques. On sent que lui aussi à souffert et que cette adolescente lui apporte un réconfort certain.
Autour de ce couple et de cette idylle vivent quelques personnages interressants: un fan de Jimmy Hendrix désopilant, une mère histérique, un vieillard émouvant, une folle plus vraie que nature ("made in Saint Anne"), et un simplet qui tiens un rôle prépondérent dans la trame.
On ne peut pas regretté que l'idylle n'ait pas été mieux développée (leur moment de bonheurs sont souvent accompagnés d'une chanson française de...Pierre Barouh!!! Future star en France??) car il ne s'agit pas d'un film "fleur bleue" mais d'une oeuvre portant une réflexion sur la vie à l'aide d'une histoire d'amour avec ses joies, ses peines (...).
Troubles émois...
Etrange film que voilà.On ne peut mieux le définir que par"comédie dramatique"tant il passe de l'un à l'autre ,ou les deux à la fois.
Le sujet manque certes de vraie originalité mais son traitement apporte une note plutot inédite.Le personnage interprété par Eiji Okuda, réalisateur et interprète,se révèle plutot irritant au début,une sorte de flic glandeur,porté sur les femmes,une sorte de Beat Takeshi des campagnes japonaises.Et pseudo-artiste,auto-clein d'oeil de Okuda à son amour de la peinture.Mais l'arrivée d'une lolita trés perturbante ...et un peu perturbée aussi,va casser son rythme de vie passablement ralenti.Alors commence une tragi-comédie ou le frère idiot mais sensible,le pépé tatoueur,la mère hystéro,le beau-père totalement insipide et truqueur,bref tout un univers clos va se mélanger pour mieux se déchirer.Au centre est bien sur la relation du quinqua et de l'ado,mais elle apparait un peu en dehors du temps,des agitations,meme si c'est justement elle qui alimente tout le conflit!
On pense un peu à certains films de Shohei Imamura,"L'Anguille"ou "Kenzo sensei" entre autres,par cette manière de regarder ses personnages,avec dérision mais beaucoup d'humanité aussi.Et on retrouve cette faune de "héros"à la fois pathétiques et attachants qui peuplent les histoires du vieux cinéaste.
Au final ,le policier aura muri et assumera mieux ses responsabilités,meme si on est plus dans une fable érotisante que dans un récit totalement réaliste.
Les interprètes,Okuda et Mayu Ozawa en tete,sont parfaits de justesse.Et il faut signaler la magnifique musique de Shigeru Umebayashi,désormais internationalement connu avec le thème de"In the mood for love"(Yumeji's theme),que renforce encore dans le coté nostalgique la chanson de Pierre Barouh,lui aussi connu mais pour un morceau plus joyeux"A Bicyclette"de Yves Montand et "Un homme et une femme"de Lelouch.
Et comme les images de cette petite cité nippone sont belles...
"Une adolescente"est une jolie surprise,esthétiquement superbe et dont le propos nous change du "politiquement correct" de pas mal de productions made in France ou US.La scène finale du taouage ,symbole de l'amour de ce couple décalé,vaut à elle seule tous les discours sur la force des sentiments, sans qu'aucune mièvrerie ne vienne dénaturer les intentions de l'auteur...