un film de genre banal
Shinobi no mono appartient à une série de 8 jidaigeki (drame historique japonais) sortis entre 1962 et 1966. Cette série raconte la lutte pour la survie d'un ninja nommé Ishikawa Goemon (joué par Raizo Ichikawa) dans un Japon en état de guerre.
Shinobi no mono démarre sur les chapeaux de roue: champ de bataille en ruine, longs travellings, ambiances brumeuses, combat hypnotique. Malhereusement, la suite ne tiendra pas les promesses de cette ouverture tonitruante. Car Shinobi no mono n'est pas un mauvais film, son défaut est pire: la banalité. Le film fait montre de son incapacité à transcender des situatiuons mille fois vues. Premiers responsables: les acteurs. Ils manquent de l'énergie qui soulignerait le caractère mélodramatique évident des situations (le ninja partagé entre les femmes et l'accomplissement de sa mission, la manipulation permanente). Raizo Ichikawa en particulier joue les ingénus sans conviction. Tomisaburo Wakayama sera bien meilleur dans la série des Babycart. On est loin de la direction d'acteurs sublimement outrancière d'un Kurosawa. Seul Yunosuke Ito a l'outrance et l'énergie nécessaire à son rôle.
Pour ce qui est de l'inventivité visuelle, elle est aussi aux abonnés absents: la (trop) longue mise en place de l'intrigue est filmée avec un académisme navrant. Le choix du réalisme n'excuse pas le manque de conviction de la réalisation des scènes de combat. Les zooms n'ont pas ce charme décalé qu'ils peuvent avoir dans d'autres films de genre de l'époque. Quelques longs travellings essaient parfois de donner l'ampleur qui manque au récit. L'une des rares idées de mise en scène originales est le suicide d'un ninja filmé en plan très lointain, ce qui rend la scène d'autant plus forte. On a également quelques belles idées de situations: l'oreille coupée (suivie d'un hilarant "tu m'entends?") qui sera repiquée par le cinéma de genre occidental (Django puis Reservoir Dogs), l'utilsation de gouttes de poison glissant sur un fil fin pour perpétrer un meurtre.
Mais tout cela ne suffit pas à empêcher l'immense baillement suscité par la vision de ce film. Même si le cinéma américain a fait bien pire sur le thème du ninja (les films de la Cannon entre autres).
C'est grâce à ce film que Satsuo Yamamoto donna un second souffle à sa carrière qui commençait à tourner en rond tout en perdant de sa force et de sa subtilité. Avec l'impulsion de son producteur de la Daiei, il intègre désormais sa vision sociale et politique (et plutôt gauchiste donc) au sein de grosses (super)productions commerciales. Ici, l'individu n'est qu'un pantin servant à assouvir l'ambition de ses supérieurs qui sont prêts à toutes les ruses et stratagèmes pour arriver au pouvoir, y compris écraser ceux qui les ont aidés. D'où une série de faux semblant et double jeu qui m'a un peu perdu je dois avouer. J'ai eut du mal à suivre les motivations du chef de Goemonon sans toujours comprendre pourquoi il était sur deux fronts (avec déguisement à la clé)
Bon, heureusement, le film est réalisé avec un solide savoir-faire et un rythme sans faille. Les techniques ninja sont loin d'être dans les dérives bis qu'on a pu voir après. Ici, on reste dans l’infiltration, l'espionnage, l'assassinat furtif et quelques affrontements assez réalistes. il y a bien quelques prouesses physiques en delà de la moyenne mais rien de ridicule d'autant que la caméra trouve souvent des astuces pour accentuer leurs effets (comme l'impression de vitesse lors des courses à pied sans forcément avoir à recourir aux images accélérés). C'est donc par moment palpitant et efficacement mise en scène avec une sécheresse dénue de tout artifice comme l'empoisonnement via le fil qui descend du plafond, modèle de découpage et de gestion de l'espace.
L’interprétation manque par contre un peu de souplesse et de sobriété avec Tomisaburo Wakayama grimaçant au possible en général ennemie.
Sinon, rien à redire sur la reconstitution historique qui est non seulement admirable mais qui est surtout parfaitement intégré à l'histoire et apporte un vrai sentiment de réalisme et de véracité sans jamais tomber dans un étalage démonstratif. C'est même presque dépouillé par moment. On sent un vrai travail de recherche de ce niveau là avec en plus un noir en blanc assez cru.
Invisible Hero
Premier d'une série de huit aventures, ce film a finalement pour seul mérite de développer une intrigue révolue tout entier d'un ninja. Personnage mystérieux et historique plein de potentiel, il n'y a eu guère que les pâles films de la Canon américaine ou quelques rares films internationaux en en faisant un personnage secondaire (souvent émchant) à bien vouloir s'en accaparer. Les méthodes d'entraînement, leur souplesse et techniques sont donc intéressantes à suivre - mais la mise en scène et l'absence de charisme du personnage principal finissent par rendre l'ensemble vain.
Si le film démarre sur des chapeaux de roues et propose quelques belles scènes de combat en cours de route, l'intrigue paraît trop mince et redite pour être réellement passionnante. La fin ouverte donne évidemment à connaître la suite des aventures, mais la série est bien loin de susciter le même intérêt que d'autres exemples du même type.
La réalisation est sans inventivité aucune, alors que le personnage et l'intrigue donnaient des réelles possibilités pour en faire un magnifique terrain de jeu pour des aventures rocambolesques. Une déception !
Petit film
Un pur film de genre "films de sabre historique",l'univers des Ninja formant déjà à lui-seul une sous-catégorie bien fournie:combats,trahisons,et romance au programme.
Cette histoire de Ninja manipulé par son supérieur n'est malheureusement jamais passionnante.La faute à une intrigue pas trés originale,à une mise en scène manquant de dynamisme,même si la seconde partie est beaucoup plus vive que la première,consacrée à la poussive mise en place de l'ensemble..
De plus les personnages masculins manquent de charisme,surtout Raizo Ichikawa,le héros principal,bien terne et peu crédible.Par contre,les interprètes féminines s'en sortent beaucoup mieux,et c'est toujours un grand plaisir de retrouver Kyoko Kishida,inoubliable FEMME DES SABLES et vue dans tant d'autres productions (MANJI entre autres),avec sa beauté troublante et sa diction si particulière.
Hélàs,elle n'apparait pas trés longtemps.
La reconstitution historique est quand même réussie,décors comme costumes,soulignée qu'elle est par une photographie noir et blanc trés expressive.Et un score musical en parfaite harmonie avec les images.
Mais si les plans de la bataille finale,ainsi que quelques combats isolés, sans oublier la première scène,sont convaincants,le reste manque cruellement de rythme,et on se désintéresse assez vite de ces péripéties pleines de naivetés et outrances pourtant attendues dans ce genre de production.Le héros court beaucoup,se démène.Et c'est tout.On aurait aimé plus de fulgurance dans les affrontements,plus de noirceur dans le trait,plus de profondeur dans le scénario.La date de sortie du film,1962,n'étant en rien une excuse à son manque d'ampleur.
On se retrouve avec un simple petit film de détente,pas trés prenant et surtout loin d'être inoubliable.
Pas mal
De bons combats malgré l'époque et un scénario disons...correct!!
Pas mal....un peu longuet !
je m'attendais a mieux quand meme,mais on est encore en 1962 il est vrai..a voir quand meme.