Bordel-Line
En 1974, un décalque de l'américain "Midnight Cowboy" secouait singulièrement l'industrie cinématographique hongkongaise, en s'attaquant ouvertement au sujet tabou de l'homosexualité.
Non seulement la version de 1993 n'a rien à voir avec son homonyme – mais en plus, on n'en a pas grand-chose à secouer du tout, vu la pauvreté du résultat.
Dès les quinze premières minutes, le spectateur blasé devine se trouver en face de l'un de ses innombrables productions Z à s'être tourné dans l'archipel durant les années 1980 / 1990. Quelques explosions fatiguées dans des bâtiments désaffectées, des gunfights mal torchés et des flics – interprétés par des acteurs de seconde zone – qui donnent une nouvelle fois une bien mauvaise image de Hong Kong en arrêtant les suspects…par balles.
Puis – patatras – une première scène de jambes en l'air tombant comme un cheveu sur la soupe au bout de la quinzième minute. Elle est tellement inattendue, qu'il ne serait pas étonnant, que les producteurs aient eu leur mot à dire en ajoutant à la dernière minute ces quelques scènes pour "pimenter" leur produit sans autre saveur; sauf que les scènes ne relèvent en rien le niveau. Assez osées (pour une production HK), elles sont loin d'être esthétiques ou même bandantes: des jeunes femmes disgracieuses se font molester sans aucune passion, en ne pouvant s'empêcher de jeter de temps à autre des regards derrière la camera, sans doute pour demander quand s'arrêteront leur calvaire. Elles n'ont pas fini, les pauvres, car les scènes s'éternisent sans grands changements notables.
La plus hilarante séquence est sans aucun doute celle d'une jeune prostituée, qui – sous influence d'une drogue – saute sur tout ce qui bouge, quelque soit le sexe.
Le finale est torché en trois minutes montre en main (avec un dispositif policier assez spectaculaire) avec un arrêt sur images d'une explosion – là aussi – totalement gratuite.
A avouer, qu'il y a eu beaucoup pire; en même temps l'entier intérêt de l'ensemble est totalement vain.
A noter la présence de la regrettée Pauline Chan, ("Bons baisers de pékin", "Les fleurs de Shanghai", "Millenium Mambo"…), qui s'est défenestrée en 2002.