Fidèle à sa réputation d'exploiteur de filon, Wong Jing surfe cette fois sur la vague des séries TV à succès, à savoir Sex and the City ici. Il parvient comme souvent à réunir un casting de qualité, et ne révolutionne sûrement pas le genre. D'un autre côté il y a un certain savoir faire, et une certain retenu dans les gags lourdingues.
On peut cependant se demander si un Wong Jing pas trop graveleux reste un bon Wong Jing. Le résultat n'est pas hilarant ici, mais pas déplaisant non plus, le casting permet à la fois de se rincer les yeux (Carina, Yoyo, Athena, Cecilia) et les zygomatiques (Tony Leung, Athena Chu hystérique, Hui Siu-Hung). Le film ne regorge pas vraiment de grands moments comiques, mais globalement le rythme est assez bon, le scénario moins mauvais que d'habitude, et les gags assez efficaces. On apprécie tout particulièrement une Athena Chu "on Fire" et un Tony Leung toujours aussi efficace dans les seconds rôles comiques. Cecilia Cheung apporte quant à elle beaucoup de fraîcheur, et Carina Lau de la classe. Reste les jeunes acteurs qui peinent vraiment à émerger (notamment un Edison Chen aussi fade que d'habitude).
Bien sûr, le propos reste convenu, le style de réalisation très basique. Il ne faut pas demander plus à Wong Jing que ce qu'il sait faire. On évite tout de même les habituels gags scato qui étaient rarement réussis, ce qui n'est donc pas un mal. Il manque finalement au film un peu plus de délires comme dans le nettement moins cohérent mais néanmoins plus drôle Spy Dad. A découvrir donc, si nous n'êtes pas trop allergiques à la méthode Wong Jing, et surtout pour le casting.
Aprés plusieurs jours d'intense motivation personnelle, j'ai fini par me lancer ce film du bout des doigts. En effet un film de Wong Jing, avec un casting féminin baptisé "Sex and the Beauties" (ça ne vous rappelle rien ?), on est en droit de craindre le pire et de s'attendre à une pâle photocopie du célèbre sitcom new-yorkais, déjà pas si passionnant. Et bien, on se trompe. Attention, ne vous entendez pas au film de l'année, mais grâce à une grande diversité des personnages et à quelques bonnes idées scénaristiques, le film réussit là où Magic Kitchen s'écroulait : adapter ce concept américain tout en gardant un esprit assez Hong Kongais (un tournoi de cuisine ne suffisant pas...).
Evidemment, tout ceci reste très "americanisé", les acteurs n'arrêtent pas de glisser des petits mots anglais dans leur phrases (chose toutefois très courante depuis toujours à HK), et la bande originale est presque entièrement en anglais elle aussi. Basiquement, le concept est le même : plusieurs jeunes femmes belles & riches se réunissent régulièrement afin de se conter leurs aventures de coeur. Seulement le ton est à la comédie, est c'est là qu'on note la différence. Chacune des filles va plus ou moins flirter avec un homme pendant le film, et leurs histoires sont souvent franchement cocasses. Mais le point fort du film, c'est Tony Leung Ka-Fai !... En effet, il joue (superbement bien) ici un rôle beaucoup plus important que les autres hommes : celui d'un "Taï-Lo" qui va consulter une psy (Carina Lau Ka-Ling) trois fois par semaine pour simplement fondre en larmes. On retrouve aussi Hui Siu-Hung dans le rôle d'un animateur radio qui tombe amoureux de sa jeune chroniqueuse (Athena Chu Yun). Et c'est plaisant à voir, car pour une fois que tous les personnages ne sont pas jeunes & beaux-gosses...
En plus de ces romances pas trop convenues, ce "clan" de femmes se retrouve à devoir chaperonner une jeune fille plutôt rebelle, et franchement repoussante (Cecilia Cheung Pak-Chi......et oui, c'est possible !), qui va, elle aussi, vivre une histoire avec son garde du corps (Andy Hui Chi-On). Si bien, qu'avec toutes ces "intrigues romantiques", on ne s'ennuie pas, et les 100 minutes du film ne paraissent pas trop longues.
Leung Ka-Fai est impayable, Carina Lau est également très bien, Hui Siu-Hung est impeccable, Cheng Pei-Pei rayonne dans son cameo et les filles sont aussi très bien dans leurs rôles, bref tous ou presque s'en tirent haut la main et donne au film son rythme assez entraînant.
Wong Jing, même s'il ne nous épargnera pas encore ici d'une ou deux scènes limites "scato", nous surprend après Colour of the Truth, un polar marchant dans les traces d' Infernal Affairs plutôt surprenant et après The Spy Dad, une comédie déjantée clairement parodique. Il nous prouve ainsi que son style marche toujours (High "Die Hard" Risk fonctionnait déjà sur le même concept 10 ans avant). Wong Jing est en fait un peu le Quentin Tarantino Hong Kongais de bas étage : il régurgite des scénarios ou des concepts étrangers sans jamais vraiment tomber dans la photocopie, mais au fond innove peu.
En Bref, le maître du gambling, à l'aide de quelques bimbos, nous sert donc Sex and the Beauties, une comédie romantique largement inspirée de Sex and the City mais qui tire son épingle du jeu. Hormis une fin un peu miêlleuse, le film vaut le coup d'être regardé pour qui aime ce genre de comédies.