C'est pas avec des vieilles peaux, qu'on fait…
Suite à l'échec de leur précédent et ambitieux "Reincarnation", Chawez et Shanker, les deux fondateurs de la maison de production PT Kharisma Starvision vont savoir rebondir très rapidement – même si le destin les a beaucoup, beaucoup aidés. En fait, ils vont décider de produire deux nouveaux projets, "Kafir" et "Peti Mati" ("Teh coffin") sous un label intitulé "Dimension 4" et qui se met pour objectif de produire des films d'horreur, mais avec un certain message directement empreint de sagesses religieuses.
"Kafir" est un terme arabe, qui désigne celui qui n'adhère pas aux concepts de l'Islam. Une expression, qui s'applique donc au personnage de Kuntet, un shaman avide de pouvoir et qui va vendre son âme au diable pour acquérir la vie éternelle pour asseoir son pouvoir. Un projet ambitieux, ouvert à tous les phantasmes, mais qui paraît finalement beaucoup plus improtant sur papier que dans son éxécution; car "Kafir" revient à un cinéma d'horreur des années 1970s, tourné à la campagne (à Cijeruk, dans la région du Bogor) avec l'éternel combat du Bien (l'Imam) contre le Mal (le shaman et par extension des vieilles croyances animistes "kafir", donc).
Le film ne dégage malheureusement aucun charme nostalgique, la faute à un scénario totalement désuet, écrit par le futur réalisateur prolifique du genre "Nayato" et d'une mise en images très vilaine signée du vétéran Mardali Syarief, qui avait justement enchaîné les productions interchangeables des maisons de production de "la grande époque" des années 1970s et 1980s sans jamais s'être démarqué. Seuls les vedettes ressuscités Meriam Belinda et Sujiwo Tejo tirent l'épingle du jeu en savourant visiblement leur retour sur le devant de l'écran en cabotinant à outrance.
Mais voilà, "Kafic" sort dans la foulée de l'extraordinaire succès de "Jelangkung" et le seul label "film d'horreur" suffit à se faire déplacer la foule dans les salles obscures, assurant plus de 500.000 spectateurs à cette œuvre depuis totalement oubliée et qui ne méritait franchement pas pareil succès.
Tout juste pourra-t-on prendre plaisir à retrouver des effets spéciaux totalement ridicules, rappelant les nanars de Barry Prima et notamment "Les 3 furies du ninja" de 1986 avec son amulette (et ses œufs !!!) rouge fluo.