Puissant et dramatique, un chambara hors-normes signé Fukasaku
Même si dans ses combats de mêlée ce
Shogun's samouraï fait penser à du Norifumi Suzuki en plus classe et mieux maîtrisé, il n'en demeure pas moins superbement travaillé pour un Fukasaku de la fin des seventies. Il est aussi très étonnant car il prend le meilleur de ses polars notamment au niveau d'une réalisation qui n'a absolument rien à leur envier grâce à cette utilisation savamment dosée de zooms et dézooms typiques et cet acharnement à filmer le chaos le plus près possible, le chaos bien sûr mais aussi la tristesse des protagonistes par la suite (démentiel Sonny Chiba pleurant la mort de deux enfants). Fukasaku tente aussi de montrer les mauvais côtés d'un Shogunat et jusqu'où ses dirigeants peuvent aller pour garder le pouvoir.
Shogun's samouraï propose donc une grande dimension politique au travers d'une narration passionnante et d'une maîtrise scénaristique pour le moins étonnante. L'histoire fait preuve d'une cohérence à toute épreuve, et ce malgré les retournements de dernière minute et les changements de comportement terrifiants de certains protagonistes. C'est alors que Fukasaku instaure un climat de tension, palpable, et maîtrise ses ficelles scénaristiques car bien impliqué dans son oeuvre : à la fois réalisateur et scénariste, il se joue des règles du chambara traditionnel et apporte sa touche qui fait la différence. Ce culot est poussé jusqu'à faire jouer Mifune dans cinq scènes à tout casser, dans un rôle mineur mais qui lui va comme un gant malgré une vieillesse qui se fait ressentir. Qu'importe, il est épaulé par un Sonny Chiba touchant, presque autant que dans
Shaolin Karaté, l'un de ses meilleurs rôles, bien loin du pitre que l'on connaît de la -vraie- trilogie -fausse- quadrilogie du
Street Fighter. Une oeuvre charnière dans la filmographie de Fukasaku, redonnant ses lettres de noblesse à un genre presque épuisé, revisité ici avec un panache de la "grande époque", un an après le déjanté
Hokuriku Proxy War.
Fukasaku revisite superbement le film de sabre
Fukasaku a-t-il réussi à apporter au chambara ce qu’il avait offert au film de yakuza ? Oui, mille fois oui.
Dès le début du film, Fukasaku impose sa griffe au genre : combats ultraviolents samourais/ninjas, utilisation de zooms rapides, combinaison de la voix off et de l’arrêt sur image permettant d’accélérer l’exposition. Cette griffe est d’autant plus pertinente qu’elle s’applique à une période de l’histoire du shogun où le politique ne s’embarrasse plus de principes moraux, où la confusion règne bref typiquement le genre de périodes abordées par Fukasaku dans ses films de yakuzas. Le film décrit de façon fascinante les rapports entre les personnages à l’intérieur de la cour (et notamment comment certains membres manipulent le non-héritier du trone pour lui faire adopter leur cynisme), les stratégies des opposants au régime, le désir de toute la cour de se maintenir coûte que coûte au pouvoir et tout cela est rendu encore plus intense par le côté littéralement fractricide de cette guerre (le véritable héritier se dresse contre son frère).
Les zooms, les caméras portées et les travellings rapides de Fukasaku mettent magnifiquement en valeur les combats au sabre auxquels participent de nombreux figurants, soulignent bien la barbarie des exactions perpétrées (extermination d’un village, combats à armes inégales soit sabre contre armes à feu). A l’opposé, les passages en intérieurs sont filmés en champ/contrechamp classique ou en longs plans séquences hypnotiques.
Le niveau global du casting est excellent : Toshiro Mifune est excellent de sobriété, Nakamura grandiose de cynisme et surtout Sonny Chiba crève l’écran de par son charisme titanesque en samourai solitaire. La moralité du final est contrebalancée par un commentaire en voix off qui souligne la vanité des efforts de justice des héros : après leur mort, le shogun se maintiendra et la cruauté du régime continuera de plus belle même si ces moments seront effacés des documents d’époque.
Dans une période où le chambara s’essouflait, Fukasaku lui offrait un de ses derniers chefs d’œuvre. Il faudra attendre ensuite 23 ans pour que Sogo Ishii renouvelle le genre avec le brio que l’on sait.
bon chambara
Fukasaku s'essaie au chambara et c'est plutot pas mal, bon je m'attendais a plus d'action et plus de violence ( quoique certains passage sont bien corsé, notamment un massacre de villageois ) mais finalement c'est bien comme ça, le script est passionnant avec cette histoire de 2 freres qui vont devenir rivaux et se disputer le poste de shogun, malgré la multiplication de personnages secondaires tous plus charismatique les uns que les autres on est jamais perdu, la voie off aide beaucoup aussi.
Le casting tue : Mifune tres sobre et tres classe ( trop peu de scene par contre ), Nakamura qui joue le vrai enculé du film en impose lui aussi ( et quelle manipulateur qui arrive tout le temps a ces fins ), Sonny Chiba est ultra charismatique dans son role de samourai solitaire ( et son look est terrible ), TAMBA Tetsuro en vieux maitre d'arme, on retrouve aussi SANADA Hiroyuki ( dernier samourai et speed racer dernierement ) tout jeune et 2 femmes ninjette qui assurent :mrgreen:
Ca dure 2h mais on s'ennuie pas ( bon je m'attendais quand même a un peu plus d'action, une seule bataille d'envergure avec plein de figurant, et seulement 3 duels, mais bon quels duels c'est vrai : Sonny Chiba vs le haut dignitaire efféminé, Nakamura face à une tueuse à la lance et Nakamura vs Tamba : celui y poutre vraiment avec un ptit exces gore et une ptite surprise ).
Niveau realisation Fukasaku aime bien les zooms et il s'en sert tres bien, esthetiquement c'est pas specialement beau par contre, y a pas de plan qui tue veritablement comme dans tout bon chambara qui se respecte mais bon c'est pas un drame.
19 décembre 2008
par
Scalp
Enorme!
Enorme, Yagyu clan l'est par sa violence convulsive, par la profondeur et la variété extrèmes des sentiments qu'il met en scène et suscite chez le spectateur, par la puissance d'un casting magistral (avec un Nakamura démentiel!), par son score musical envoûtant,... l'on a vraiment ici un vrai chef d'oeuvre, dense, intense, haletant, émouvant, remuant. Bref tout ce qu'on aime chez Fukasaku, cet art de @!#$ une grande claque dans la gueule du spectateur qui n'en demande pas tant.
Quel film !!! :)
Très bien réalisé, des acteurs géniaux de la même trempe que MIFUNE Toshiro, un régal quoi !
Le scénario est digne de tous les plus grands chambaras historiques.
Juste avant son visionnage, je m'étais empressé de me renseigner davantage sur l'histoire des shogunats au Japon, et donc plus précisemment sur l'ère des Tokugawa. Avec ce film, je me suis retrouvé complètement plongé dans l'ambiance si particulière de cette époque. J'étais comme un gamin devant un tour de magie ; quelle envergure, quelle dimension, du grand FUKASAKU !
C'est marrant comme ce genre de film je pense a la capacité de pouvoir séduire tout spectateur. Il est doté d'une telle finesse d'esprit, les scènes sont fascinantes, elles conduisent à l'admiration pour chacun des plans. Il m'a d'ailleurs souvent rapelé L'Empereur et l'Assassin, autant par son côté technique que scénaristique (pourtant l'un est de 1978 et l'autre de 1999, comme quoi...). Bien qu'il n'y pas vraiment de rapports directs entre eux, c'est dans leur façon qu'ils ont relaté l'histoire de leurs souverains. Histoires tellement riches que l'on croit souvent qu'il ne s'agit que de légendes fabuleuses, et pourtant...
un bon chambara....
fukasaku m'épate avec ce film....
en effet,que pouvait-on attendre d'un chambara de la part d'un non-expert en la matiere?
tout simplement,un bon film de genre
réaliste,bien écrit,vraiment tres bon.
en plus, de grands acteurs comme chiba,mifune,etc....
recommandé! d'autant plus qu'il existe une bonne edition DVD remasterisée