Sympathique.
Un pur film de sabre nippon comme on les aiment.
Duels, tradition et action quasi non stop pour ce métrage d'Hideo Gosha.
Pas grand chose à raconter dessus, simplement une réalisation très nerveuse (quelques plans inspirés), des combats courts mais très intenses (non sans rappeler le schema classique d'un duel de Western spaghetti avec de longs préliminaires) et des personnages hauts en couleur.
Le personnage principal, Tange Sazen en borgne Manchot est doté d'un bon charisme, à la fois fou, héroïque et macho. Il n'y a finalement aucun "gentil" à proprement parlé dans ce long métrage mineur de Gosha. Un bon Chambara.
Loin d'être aussi "consistant" que son premier film,
Trois Samourais Hors-la-loi, ce
Samouraï sans Honneur reste tout de même un petit divertissement agréable et facile à regarder, avec quelques fulugurances, mais qui ne laissera pas un souvenir impérissable.
25 novembre 2005
par
Astec
une relecture mineure
Après les résultats publics comme artistiques décevants des deux Samurai Wolf en 1966, Gosha revisite la meme année le mythe de Tange Sazen, figure de samourai borgne et manchot annonçant les sabreurs infirmes HK. Il s'agira du dernier volet de la saga Sazen avant le retour de cette dernière en 2004. Le pitch? Un retour aux sources de la saga, au Tange Sazen and the pot worth 1 million ryo de Yamanaka. Premier opus en couleur du cinéaste, cette relecture est loin de faire oublier la délicieuse et très moderne ironie du film de Yamanaka. Moins embrouillé scénaristiquement que les Samurai Wolf, le film ne permet pas au scepticisme vis à vis du bushido de Tange Sazen d'etre véritablement creusé. Les figures de membres du peuple ou de politiques du film sont loin d'etre inintéréssantes mais cette multiplication se fait au détriment de la consistance du sabreur manchot et borgne. En outre, la noirceur propre à Gosha n'est présente que lors des combats et le ton hors combats léger pour un Gosha n'est pas vraiment le territoire où le cinéaste semble à l'aise. Restent quelques travellings énergiques, un bel usage de la distance et du clair obscur pour produire de la dramatisation. Et la scène de la course autour de l'urne est un beau moment de cinéma plein d'énergie. Si Nakamura Kinnosuke ne cabotine pas autant qu'Otomo Ryutaro, il est loin d'offrir une grande prestation. Tout ceci se regarde comme un divertissement d'époque bien exécuté. Gosha quitta par la suite la TOEI pour la TOHO afin d'y confirmer enfin les promesses de son premier film.
Chambara pas si manchot
L’histoire de Tange Sazen, le fictionnel samouraï borgne et manchot, est ultra connue au Japon, au point qu’une 30aine de films relate ses aventures. Avec ce film, Hideo Gosha, non content de s’approprier ce mythe, le revisite totalement en nous contant ses origines et la transformation du sage Samanosuke en redoutable Tange Sazen. Un retour aux sources du récit avec cette fameuse jarre, contenant 1 million de Ryo, fondatrice de la légende Sazen, mais surtout miroir du Japon féodal. Cette urne attire les convoitises aux points d’être la proie de personnages hauts en couleurs : Sazen bien sûr, mais aussi un gamin, une bande de voleurs, des samouraïs et mêmes des ninja vont se lancer a la poursuite de l’objet sacré, chacun ayant ses propres motivations. Brasser autant de personnages aurait été une formidable occasion pour Gosha de nous donner encore cette vision sombre de l’époque dont il raffole. Malheureusement ce n’est pas le cas, la plupart des persos étant survolés et peu intéressants. Même Sazen, figure unique du genre, aurait mérité meilleur exploitation.
Heureusement, Gosha nous gratifie d’une recherche visuelle toujours léchée. Exit le N&B et sa profondeur, bonjour la couleur (volontairement terne comme pour marquer la fin d’une époque). Les combats sont toujours aussi bien filmés, tant mieux car ils sont ici nombreux (le travelling ingénieux du début est là pour le prouver). Le rôle titre échoit à Kinnosuke Nakamura qui interprète Sazen avec un grain de folie qui sied parfaitement au personnage.
A noter un générique d’intro absolument fascinant, entre la torture et l’érotisme, superbement mis en valeur par une musique lancinante et grave, qui reste longtemps en tête.
Bref, un film un poil superficiel pour convaincre pleinement mais qui reste efficace malgré tout.
Sympa
Clairement pas le meilleur chambarra de Gosha, ça reste agreable a regarder, une intrigue classique, des persos charismatique, de l'action, un bon ptit chambarra quoi.
Le heros Tange Sazen, qui est à la fois borgne et manchot ( tant qu'a faire autant cumuler ) est interpreté par un impeccable NAKAMURA Kinnosuke, qui va buter une ptite cinquantaine de ninja ( oue y a des ninjas et les ninjas c'est bien ) a lui tout seul, en plus de ça il se tapera 2 boss dans des magnifiques duels bien foutu.
Niveau realisation c'est plutot bien torché avec des beaux travelling et quelques plans aeriens typique des chambarra.
Sympa quoi.
01 décembre 2008
par
Scalp
Du divertissement, rien de plus mais rien de moins...
C'est le troisième Gosha que je regarde en peu de temps (avec Samurai contre bandits et Quartier violent) et que je met un cote de 3,5/5. Trois bon Gosha mineur, pas géniaux mais définitivement bien torchés, bien enlevés, bien pesés, bref bien amusant. Certes ce n'est pas le top du top de la production du bonhomme mais ca reste quand même bon.
Ici, le défaut vient de l'absence de profondeur des personnages: certes, Nakamura Kinnosuke est un excellent acteur et réussi une performance parfaite étant données les circonstances mais son personnage reste très légèrement esquissé. Les seconds rôles auraient pu être franchement plus attachants pour peu qu'ils aient été plus développés. Ils ne sont pas pléthoriques, comme c'est le cas dans Samourai contre bandits, mais sont tout aussi superficiels.
Reste l'action non-stop, des acteurs convaincants, et bien sur la Gosha's touch pour emballer le tout. Bref, un film qui pour n'être pas formidable n'en est pas moins très estimable.
Honnête chambara
Bon chambara narrant les aventures du samouraï borgne et manchot.
J'ai trouvé la mise en scène plus sage que dans les Kiba. Et l'histoire qui tourne autour d'une jarre à récupérer n'est pas des plus palpitante.
Le personnage est très intéressant, d'autant plus que ses origines sont ici décrites (comment il est devenu ce "monstre"). Les quartiers pauvres sont bien dépeints, si l'on exepte le jeu un peu outré des acteurs. Mais le plus gênant est encore l'acteur principal, qui en fait des tonnes sans avoir vraiment le charisme pour le personnage.
Chiens perdus sans collier
Enième entrée dans la longue série des "Tange Sazen", GOSHA réalise un truculent film de commande populaire, fortement inspiré du personnage de "Yojimbo / Sanjuro" de KUROSAWA. Soit un parfait anti-héros dépité, entouré de seconds personnages cabotins assez irrésistibles dans leur manière de faire et que Sazen devra plus d'une fois tirer d'affaire au risque de sa propre vie.
L'histoire d'une jarre convoitée par de vilains sbires d'un shogun pas conscient d'une terrible manipulation se tramant dans son dos donne donc avant tout lieu à des scènes largement comiques par le trio principal. Les malheurs et désespoirs évoqués développés dans d'autres épisodes de la série du personnage principal borgne et manchot est donc écarté au profit d'un ton beaucoup plus ironique et drôle et quelques scènes comiques sont franchement irrésistibles.
Pas de doute à ce que Sazen en vienne à bout de tous ses ennemis, notamment du "chien domestiqué", alors que lui-même se traite de "chien errant".
Pur film de divertissement, il faut le prendre en tant que tel et ne pas espérer voir au-delà; GOSHA l'a parfaitement compris en se contentant du minimum - ce qui vaut déjà une certaine notion de qualité en vue de son cinéma.