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3.80/5
Les Salauds dorment en paix
les avis de Cinemasie
4 critiques: 3.88/5
vos avis
21 critiques: 4.1/5
Méfiez-vous de ceux qui dorment...
Un brillant film noir signé Kurosawa. Lente et grande fresque sur une famille japonaise dont un mariage va tout changer.
Kurosawa prend le temps de développer le comportement de chaque personnage, analyse tous les moindres faits et gestes, attitudes, signes qui trompent de ces derniers, donnant à son oeuvre une dimension parfois surréaliste.
Le scénario demeure passionnant, véritable critique de la pègre japonaise.
A la fois émouvante et complexe, cette oeuvre n'est clairement pas destinée au grand public, de part son intrigue difficile, son rythme extrêmement lent (de mémoire, le rythme ne bouge pas d'un iota) et ses suggestions nombreuses.
En tout cas, Les salauds dorment en paix (excellent titre!) demeure fascinant en tout point, grâce à une réalisation absolument sublime et à une interprétation généreuse, Toshiru Mifune est une nouvelle fois charismatique. Kurosawa peut être fier.
Beau parce que foisonnant mais un peu victime de son foisonnement. A voir...
Avis avec SPOILERS
Les Salauds dorment en paix fut la première œuvre produite et réalisée par Kurosawa pour sa propre compagnie, compagnie fondée pour s’affranchir de l’emprise des studios. L’accueil critique et public fut des plus mitigés et Kurosawa reviendra alors au cinéma en costumes. Il renouvellera alors le film de sabre avec le diptyque Yojimbo/Sanjuro. Avant de revenir au film noir avec Entre le ciel et l’enfer. Très (trop?) foisonnant, les Salauds dorment en paix contient suffisamment de fulgurances pour laisser une trace durable une fois le visionnage achevé.
Kurosawa ouvre son film par un tour de force de 20 minutes posant magistralement son sujet. Cette séquence se caractérise déjà par sa capacité à alterner cérémonie et éléments périphériques à la cérémonie d’une manière annonçant la cérémonie de mariage du Parrain. La mise en scène fait le va et vient entre journalistes, groupe et individus participants. D’un coté, les regards des participants lourds de sous-entendus, les genes, les maladresses de ces derniers en disent long sur leur malaise. Malaise utilisé par Kurosawa pour déplacer le suspense de la scène. Le plan sur un Tatsuo gené anticipe ainsi son intervention. On se doute qu’il va jouer un role détonateur et la surprise est déplaçée vers le contenu de l’intervention : des propos démasquant en Nishi un arriviste et le menaçant au cas où il ne comblerait pas de bonheur sa sœur Yoshiko. Une pièce montée y révèle la face noire du monde de l’entreprise. Le regard distancié des journalistes offre lui à la fois un commentaire politique (parfois appuyé des plans des participants), un commentaire sur l’envers du monde de l’entreprise, un commentaire sur le comportement des participants non dénué d’une certaine distance ironique. Les journalistes sont ici des personnages conscients d’assister en spectateur à une tragédie. Le gros plan sur le pied estropié de la mariée fait quant à lui écho à une union qui sera le talon d’Achille du monde de l’entreprise du film. Le tout cadré superbement, avec cet art Kurosawaien du cadrage évoquant la scène de théatre, art s’étant souvent déployé chez lui grace au théatral format Scope. L’alliage film noir/tragédie est ainsi déjà en place : en tentant de transposer Hamlet dans le monde contemporain et dans un univers de film noir, Kurosawa anticipe sur une dimension qui fera la force des grandes sagas mafieuses hollywoodiennes. La différence étant que si Scorsese et Coppola choisissent de dépeindre la mafia comme une entreprise Kurosawa lui dépeint le monde de l’entreprise comme une mafia. Ce film noir commence d’ailleurs là où les sagas mafieuses commençent à s’achever : le systéme qui se craquèle, commence à etre démasqué, le début de la chute. Une mafia avec ses membres refusant de vendre leur chef, ses exigences de sacrifice.
Une fois ce sujet brillamment posé, le plan de vengeance minutieux de Nishi peut se déployer. Le suspense se retrouve ainsi vite déplaçé de l’auteur de la vengeance vers la manière dont elle va s’exécuter et les motivations d’un nishi dont le personnage prend corps au fur et à mesure du film. Vengeance des plus cruelles d’ailleurs… Dans une magnifique scène filmée avec une vraie ampleur en scope, Nishi sauve ainsi Wada du suicide tout en lui révélant la cruauté derrière les rites de sacrifice de l’entreprise. Et il joint ensuite les actes à la parole en l’obligeant à regarder son faux enterrement tout en écoutant l’enregistrement d’une discussion de ses patrons ne le regrettant pas vraiment. Avant d’en faire un faux « fantome » rendu visible à Shirai par les phares de sa voiture de nuit. Et en le mettant face à sa responsabilité dans la mort du « suicidé » Furuya Nishi finira par rendre Shirai fou. Au point que Shirai implore le pardon du suicidé… Affaire de schizophrénie qui sera étouffée par l’entreprise et fera regretter à Nishi de ne pas avoir été plus cruel avec lui. Ce qui amène à évoquer le regard de Kurosawa sur la vengeance. Ici, se venger est tout sauf facile et cela ne va pas sans tourments ou contradictions pour Nishi. Il y a d’abord ces moments où l’on se fait peur parce que l’imposture nécessaire au plan de vengeance est à deux doigts d’etre démasquée. Imposture qui sera démasquée d’ailleurs lorsque Nishi voudra faire une pause dans son plan et offrir un peu d’humanité à Yoshiko. C’est d’ailleurs cela le grand tourment de Nishi, sa difficulté à mettre de coté sa part d’humanité pour exécuter sa vengeance. Son désir de réaliser son projet de vengeance, il en doutait au début. Il se sent alors obligé de forcer sa haine et de se rappeler sans arret la mission de justicier dont il se sent investi. Ou de prendre une distance cruelle et froide dans l’exécution de son plan. Mais avec l’attachement éprouvé pour Yoshiko dès la nuit de noces quelque chose s’est fissuré en lui. Après que le frère de Yoshiko ait révélé qu’il est protecteur à son égard par sentiment de faute, Nishi sera ainsi d’une attention infinie pour amener Yoshiko au lit. Souvent absent du foyer pour exécuter son plan, Nishi est ainsi paradoxalement à la fois un mari absent et très attentionné.
Avant que paradoxalement cette affection ne prenne le dessus lors des retrouvailles Nishi/Yoshiko dans l’usine à munitions servant pour le kidnapping d’un membre de l’entreprise. Moment très émouvant où Yoshiko découvre que celui qui joue aux imposteurs l’aime vraiment tandis que le dilemme entre amour et désir de vengeance devient de plus en plus lourd à porter pour un Nishi amoureux. L’autre question qui explique l’attitude double de Nishi vis à vis de la vengeance est le poids du passé historique comme familial. Le lieu du kidnapping fait ainsi ressurgir ses souvenirs liés à la Seconde guerre mondiale tandis qu’il évoquera la façon dont il a pu détester puis apprécier sur la fin ce père (le suicidé Furuya) qu’il veut venger (et dont il est l’enfant « non officiel »). Peu importe alors que Nishi soit la seule personne à ne pas réchapper à ce projet car au milieu de la vengeance il aura au moins pu se révéler dans sa pleine humanité. La mort de Nishi ne sera d’ailleurs pas montrée à l’écran, racontée ensuite dans une séquence d’un pessimisme extreme par son complice. L’héritage de sa vengeance sera d’ailleurs aussi trouble et ambigu que lui. On a l’impression d’un échec en apparence (la conférence de presse avortée). Mais Tatsuo et Yoshiko se révoltant contre leur père Iwabuchi, il aura finalement réussi post mortem à disloquer la cellule familiale. Quant à la démission d’Iwabuchi pour échapper au risque d’etre un jour démasqué, elle représente une désillusion pour un homme ayant proclamé un jour vouloir faire de la politique mais il s’en tire à bon compte au vu de ses fautes. Vengeance inutile alors ? Non, vu qu’échec n’est pas ici totalement synonyme de coup d’épée dans l’eau.
Cinématographiquement, ce beau film n’est pas exempt néamoins de défauts. Il manque ainsi souvent de rythme (comme lors de l’interrogatoire du début pas assez dynamisé par le montage et la mise en scène). Sa structure narrative n’évite pas non plus le risque d’un certain coté mécanique dans le déroulement, grand risque de tout film prenant la voie de la tragédie. Et à vouloir montrer Nishi dans toute sa complexité psychologique Kurosawa le rend un peu moins attachant et donne parfois l’impression de trop charger sa belle barque. A l’image d’un film dont le désir de rivaliser avec la densité romanesque est la force et la faiblesse. Mais le film compense par son sens du cadre en Scope et ses fulgurances formelles abondantes. Inserts de titres de journaux et zooms sont ainsi utilisés de façon pertinente pour scander le récit. Tandis que Kurosawa travaille remarquablement le clair obscur. La lumière sert ainsi parfois à faire « entrer en scène » un personnage, ajoutant à la théatralité caractéristique de Kurosawa . Un personnage disparait dans le noir juste avant qu’on essaie de le tuer afin de créer du suspense. Le film retourne alors à un mi-clair mi-obscur quand il en réchappe une première fois. Avant qu’une lumière de phare envahisse l’écran signalant l’échec du contrat sur lui et l’arrivée de Nishi. L’obscurité est également présente lorsque les membres de l’entreprise préparaient le contrat sur Shirai. On peut également noter une paradoxale correspondance entre deux scènes : celle où Iwabuchi est filmé de dos dans son bureau lors d’une discussion et celle où Nishi est aussi filmé de dos dans ses retrouvailles avec Yoshiko dans l’ancienne usine. La pose du souverain mégalomane et celle du vengeur solitaire et amoureux semblent alors se faire face à distance dans le film. Dans cette seconde scène, Kurosawa utilise d’ailleurs remarquablement hors champ et distance pour émouvoir. Le visage de Yoshiko est d’abord mis hors champ puis à distance, mettant du temps à se révéler en partie. Enfin une série de plans d‘ensemble de l’ancienne usine à munitions en ruines servant de cachette pour le kidnapping nous fait passer subitement du Japon des grandes entreprises corrompues à celui d’un passé guerrier toujours présent. Kurosawa crée également très bien une ironie à la fois tragique et caractéristique de son cinéma par ses choix musicaux. Lors du faux enterrement de Wada, le score insouciant de l’enregistrement contraste avec l’enterrement visible à l’écran ainsi qu’avec la révélation cruelle qui suivra sur la bande. Et lors des scènes de l’usine, la légèreté du score contraste avec la cruauté du kidnapping comme avec le caractère désagréable de certains souvenirs de Nishi.
Malgré ses défauts pas négligeables, les Salauds dorment en paix comporte assez d’éléments remarquables pour mériter le coup d’œil. Kurosawa offre ici une de ses œuvres les plus ambitieuses. Le commentaire acerbe sur un Japon gangréné par la corruption s’ajoute à un récit donnant son sens plein au mot shakespearien et à une forme portant la marque d’un cinéaste alors dans une période créative exceptionnelle. Et qui continuera à offrir des réussites majeures ensuite…
Encore un tour de force…
Dès la scène d’exposition, on est subjugué par le talent et l’ingéniosité de Kurosawa : il s’agit du mariage de la fille handicapée d’un grand nom de la finance avec un jeune secrétaire propre sur lui. On assiste à cette union à côté de journalistes venus en nombre pour l’occasion, et partageant avec eux leurs réflexions plutôt critiques sur la sincérité de l’amour que porte le marié à sa future, ou sur les affaires troubles dans lesquelles sont mêlées les responsables de l’entreprise. Ainsi, alors qu’on n’a encore fait connaissance d’aucun des personnages principaux, on a déjà des a priori négatifs sur toute cette clique que le discours cinglant du jeune frère et la pièce montée à message gênent un peu plus et amènent un malaise palpable. Puis, pendant tout le reste du film, Kurosawa entreprend de démêler les liens et les secrets ayant conduit à cette cérémonie catastrophique, séparant de fait les bons et les salauds tout en observant leurs confrontations.
Beau film sur la vengeance un brin manichéen, Les salauds… est une peinture acerbe du monde de l’entreprise gangrené par la corruption et les règlements de compte étouffés par des hommes sans foi ni loi. Le personnage de Nishi, incarné par le toujours excellent Mifune Toshiro, est révélateur de ces comportements, car sa volonté sincère de vengeance est remise en cause par le fait qu’il va tomber amoureux, donc devenir faible, et par la même occasion offrir à ses ennemis, dont la maxime de Nixon « Mieux vaut une petite tâche sur la conscience qu’une grosse tâche sur l’honneur » va à ravir, une chance inespérée de l’achever. Autrement dit, être humain ne permet pas d’affronter des hommes du pouvoir ayant perdu les pédales, il faut devenir comme eux, à savoir de purs salauds. Constat noir et implacable qui survient au bout de 2h30 de pur régal, tant niveau mise en scène, scénario, interprétation et musique.
La Vengeance dans la Peau
Sombre, dense, rigoureux et d'une force évocatrice rare, ce thriller sublimé par un scope cinq étoiles et servi par de magnifiques interprètes est une pépite de plus dans la filmographie aux mille chefs-d'œuvre du sensei. On suit d'un œil captivé cette histoire de « vendetta » implacable assortie d'une bouillonnante charge de la corruption dans la haute finance. Du bon cinéma et un Kurosawa iniquement méconnu dans nos contrées francophones.
Quelque chose de pourri dans l'empire du Soleil Levant
Drôle de film.
Dans les années 60 a été publié un très bon Série Noire :
L'embrumé, de Viard et Zacharias, pastiche de
Hamlet dans les milieux véreux de la haute finance.
Les salauds dorment en paix, avec son titre de Série Noire, est nettement plus éloigné de la pièce d'origine : Kurosawa impose aux spectateurs, outre ses considérations personnelles sur la société japonaise de la même époque, sa propre lecture de
Hamlet : un très mauvais polar avec des rebondissements de très mauvais mélo (en cela il est conforme à l'original), et y colle une Ophélie à béquille imbibée de piété filiale (qu'on a envie de gifler comme la vraie mais pas pour les mêmes raisons), et son habituelle brochette de personnages secondaires complexes et fascinants, joués par des acteurs prodigieux. Son Hamlet est moins élaboré mais il a la gueule de Mifune jeune, on a envie de hurler pour qu'il revienne à la chasse au bonheur. Tout ça donnant un film pas facile, parfois exaspérant, mais qu'on a envie de revoir.
Kurosawa est faché!!
Kurosawa devrait donner des courts de cinéma à tout ces nouveaux "faiseurs" qui sont aujourd'hui nos "cinéastes."
(Je sais, je sais c'est impossible).
Akira Kurosawa est un humaniste, qui croit en un monde meilleur. Et ses films en sont une preuve. Pourtant, il est souvent bien peu subtile et souvent il cède au mélodrame. Mais à la différence des mélos Asiatique typique, le mélo de Kurosawa marié à l'humaniste nous donnes une sauce naïve et parfois poussée.
De plus, il est bien souvent manichéens. Si il pardonnent aux samouraï, bien qu'ils soient responsable de milliers de morts et ce pour des raisons évidente (il est non seulement fasciné par le Bushido et l'honneur, le devoir et l'abnégation du samouraï, mais il est fils d'une famille de samouraï, ça explique bien des choses), par contre pour lui, les gangsters (Stary Dogs, Drunken Angel, Yojimbo, Red Bear) et les hommes d'affaires (Les Salauds... , High & Low) sont des êtres sans rédemption aucune. Je ne dis pas qu'il a tort (je serais même plutôt d'accord) mais n'empêche que les choses ne sont pas aussi simple et que c'est manichéen et démago. Je ne crois pas que les militaires soient plus gentils. De plus, alors qu'il traite le reste avec humanité, compassion, ce manichéisme tranche d'avec le reste.
De plus, certaines "idées" sont suspectes. Je dirais que la morale de ses films me laisse parfois un drôle de goût. Par exemple le monologue final du vieux policier dans Stray Dogs. Certains dialogues de Barbe rousse où il parle du mal et du bien.
De plus, comme toute la première partie de son oeuvre est consacré à l'héroisme, bien sur ce manichéisme passe bien. Pourtant, parfois, une drôle d'impression de "premier degré" me fait douter. Et si c'était plus simple : d’un côté de bon héros et de l'autres de vrais méchants? Dans des films moraux?
Bien sur, il sera difficile de trouver des gens qui accuserons Kurosawa de tout cecis. Personne ne dira jamais ça (en Occident à tout le moins). Pourquoi? Parce que ça passe extrêmement bien.
Parce que contrairement à ce qu'il croit peut-être lui même, Kurosawa est avant tout un réalisateur. Son message est grand et simpliste à la fois. Mais qu'importe.
On lui pardonnera certaine idées aristocrates (il pardonne aux tueurs aristo mais pas à ceux de la plèbe), car Kurosawa est un des maitre de la composition picturale.
Son art est au service du film. Contrairement aux réalisateurs tapes à l'oeil, sa technique, toute impressionnante qu'elle soit, sert le propos.
Moi, du mélo naif, ça passe dans une composition picturale à couper le souffle.
Maitre du widescreen de 58 à 65, Kurosawa à démontré les possibilité de ce format plus que tout autre. Regardez Red Beard, son dernier film en ce format pour voir à quelle perfection il était arrivé.
Tout ça pour en arriver à ce film. Que plusieurs considère raté.
Bien sur c'est moins efficace que d'autres. Bien sur certains critiques ont critiqué son propos simpliste.
Mais moi un film raté de Kurosawa… un polars qui plus est, situé dans le Japon des années 50-60, tourné en Tohoscope avec Mifune en vengeur trop sentimentale, avec une intro digne du Parrain tourné des années plus tard (1972 donc quasi 12 ans plus tard)… j'achète.
C'est même un de mes préférés. Polars typique de vengeance, ce film est situé dans le milieu de la haute finance. Alors là Kurosawa est fâché comme ce n’est pas possible. Les salauds de capitaliste ont tout salopé le beau Japon !!!
Non, Kurosawa n'aime pas les businessmen et les gangsters.
Vrai que les dix premières minutes de High & Low sont plus efficace que ce film. Mais la composition du l'image, Ces immeubles en noire et blanc, la scène du mariage en début de film, font de ce film une œuvre intéressante.
Et puis se vengeur prêt à tout, même à marier un fille handicapé et manipuler tout le monde pour obtenir vengeance contre les salauds qui ont "tué" son père. De puissants salauds, sans coeur, sans âmes, prêt à tout pour le fric.
Mifune, le vengeur manipule cette pauvre fille, dont personne ne veut, au risque de devenir comme les salauds dont il veut la peau. Son plan est parfait. Mais c'était sans compter un détail... Il tombera vraiment amoureux de cette fille.
Je trouve ce scénario très touchant, tragique. En mariant cette fille rejetée (au Japon, les handicapé sont mal vue.) une fille fragile, pas bien jolie en plus (le comble), il pourra obtenir justice contre les tueurs. C'est dégueulasse et si on y pense bien, pas bien différent de la façon d'agir des "salauds" qui jouent avec la vie des gens comme si c'était des marionnettes, des jouets. Le héro devient un reflet, un manipulateur arriviste, prêt à tout pour arriver à ses fins. Comme les hommes d'affaires corrompus dont il veut la peau.
Le scénario devient encore plus cynique par la suite. Il tombe véritablement en amour de sa femme. Donc il aura rédemption et sauvera son âme. Mais il n'arrivera pas à ses fins. En fait, cela provoquera sa propre fin.
Son plan était parfait mais il n'avait pas compté sur ce détail, qu'il tomberait amoureux. En tombant amoureux, il perdra sa vengeance et bien plus.
Donc en devenant humains, il deviendra victime des SAULAUDS.
Ce qui montre bien la vision désespérer de Kurosawa face aux Capitalistes.
LE samouraï de Gauche qu'est Akita Kurosawa se bat contre les moulins. Naïf souvent, il le fait si bien, que je met ce film dans mes pêché mignon.
Je dois être un des rares qui préfère Sanjurjo à Yohimbehe et qui aime beaucoup Les Saulaies. Mais c’est le genre de petits films qu’il fait bon de redécouvrir.