J'ai aimé certaines choses comme le début et la violence sèche, l'ambiance glauque mais la fin vire vers le grand n'importe nawak prétentieux, dommage.
Film passé inaperçu, dommage…
A ma connaissance, le seul film du réalisateur à avoir été édité en France est probablement « La Voie de Jiang-Hu » qui date de 2004 (sous le label de Dionnet il me semble …), un polar noir qui était plutôt efficace.
Le rush des éditeurs français envers le ciné asiat s’étant pour de multiples raisons quelque peu calmé (c’est le moins que l’on puisse dire ..!), cela nous amène comme à l’ancienne à aller chercher les éditions locales pour découvrir quelques bons films qui visiblement n’ont plus leur place dans les rayons de la distribution en France …
C’est les cas pour REVENGE : A LOVE STORY qui pour le moment ne semble pas avoir d’éditeur en et sera donc vu que par une pincée de passionnés … Dommage ! Dommage car pour les amateurs de polars noirs, c’est un film à voir et qui à mon sens reste le pendant des polars ricains qui se passent dans de petites bourgades loin des grandes villes ou tout, ou presque peut arriver …
Le contexte, un village, loin de HK ou le pouvoir local va être mis à mal par un tueur en série morbide qui extrait le fœtus du ventre de leur mère et tue par la même occasion le mari … Deux cas sont recensés, deux femmes tuées et les maris qui sont tout deux policiers !
Très vite le tueur est arrêté …à partir de là, le réalisateur entame un flash back pour nous amener aux sources de ce déclenchement meurtrier !!
Très bien interprété par tous, la tension demeure présente jusqu’au dénouement et quoi qu’en disent certaines critiques faciles, le scénario est parfaitement orchestré.
Je ne vous en dirais pas d’avantage si ce n’est que la réalisation, le choix de l’ambiance sonore, des acteurs, tout est choisi avec patience pour donner un résultat bien à la hauteur des films que les fans non pas de ciné asiat aiment voir mais que les fans de polars noirs aiment regarder !
A voir donc ;)
Ca démarre fort mais ...
Divisé en 3 parties bien distinctes, le film de Wong Ching Po s'ouvre sur 30 premières minutes particulièrement fortes et éprouvantes. Avec sa photo volontairement crade, son ambiance glauque et certains plans qui risquent de choquer les âmes sensibles le film justifie parfaitement son statut de category III.
Malheureusement dès son 2ème acte, un interminable flash-back qui nous explique les motivations du tueur, le film perd énormément de son intérêt tant cette partie se révèle creuse et pour le moins banale. Et cela n'ira pas en s'améliorant avec une 3ème partie qui m'est apparu tout simplement ridicule. Revenge A Love Story s'apparente donc à un gros gâchis.
Oeil pour oeil, do pour don't ?
Le viol, dit-on, est le phantasme masculin le plus poussé, l'acte de soumission totale de la femme et du contrôle absolu de l'homme. Un acte barbare dans la réalité, mais qui – une fois porté à l'écran – devient pure fiction et donc pure phantasme. C'est ainsi que les producteurs de pinku se sont jadis justifiés de la recrudescence d'agressions et de violences dans les films érotiques au cours des années 1960s et 1970s.
J'avoue avoir du mal à franchir cette étape dans mon in/conscient, même si j'adore le genre du (certains) pinku et il en va ainsi de la représentation de la violence. Elevé en tant que pacifiste convaincu par une mère bienveillante, j'ai à la fois trouvé refuge dans la hyper violence des films d'horreur et gore par rejet de mes parents au cours de mon adolescence, mais – curieusement – aussi développé un regard très critique envers les actes malveillants. Je suis donc à fond avec les superhéros de tous poils, qui canardent des méchants plus ou moins identifiés et exercent une justice (discutable) au nom de la loi et du bien-être de tous. Pas plus tard qu'hier soir, j'étais à fond avec Denzel Washington à protéger son "Livre d'Eli" au prix de nombreuses vies humaines. J'ai dû voir "Braindead" une bonne 50aine de fois – si ce n'est plus…mais je n'ai jamais vraiment réussi à adhérer aux CAT. III, donc comme je commence à rejeter en bloc la déferlante de violence exercée dans les grosses productions coréennes actuelles. Je refuse la "gratuité" de l'acte.
"Revenge: A love story" n'est qu'une énorme Cat. III déguisée en "A-movie" grâce à l'exceptionnelle maîtrise du réalisateur Wong Ching-Po sur le travail de l'image…Quelque chose, qui ne fait que renforcer, justement, le malaise dégagé par tout le film.
"Revenge…" est la seconde production de la nouvelle société 852 Films, composée de Josie Ho, Conroy Chan et Andrew Ooi, déjà à l'origine du succès mondial de "Dream Home" d'Edmond Pang. Cette fois, ils confient la réalisation à Wong Ching-po, jeune réalisateur surdoué sur ses premiers moyens-métrages "Bamboo Door, bamboo door" et "The Dogs" (montrés au festival de Lyon il y a quelques années, durant lequel j'ai accompagné le réalisateur pendant plusieurs jours) et qui a confirmé sa superbe avec son austère "Fu Bo" avant de rater totalement son entrée dans un cinéma plus commercial (par le biais de son "protecteur" Eric Tsang) avec "La voie du Jiang Hu" et surtout la catastrophique "Mob Sister".
Bonne nouvelle: sur "Revenge…", Wong n'a rien perdu de sa superbe au niveau de l'image, mais s'est calmé au niveau de ses nombreux effets de style et tics, qui plombaient ses derniers films. En revanche, il passe totalement à côté d'une histoire faiblarde, griffonnée par le chanteur / fan du cinéma gore Juno Mak, qui tient aussi le rôle principal. En (très) gros, un simple d'esprit va chercher à venger le viol collectif d'une jeune femme, elle aussi un peu simplette…bref, deux gros stéréotypes, que l'on croirait échappés d'un film coréen et qui donne ample temps à verser dans du gros mélodrame, qui tâche pour s'apitoyer sur leurs sorts respectifs. Dans le rôle de la jeune femme, la japonaise Sola Aoi n'aura pas grand-chose à faire, qu'à se taire et à se foutre à poil pour la scène de viol. A Mak d'assurer le gros du film, qui consiste surtout à endurer tortures carcérales et à se prendre un max de coups pour entamer sa quête de vengeance.
Rien de mal à tout cela, si ce n'est que le film se prend terriblement au sérieux, ne permet jamais au spectateur de respirer et – surtout – propose un film à message réac, où des citations plus ou moins bibliques ou bouddhistes prônent la paix et la non-violence, alors que le film en rajoute dans l'assouvissement de vengeance…Alors que d'autres pourront certainement passer allégrement sur ces quelques détails, ça ne passe pas avec moi: c'est un discours totalement hypocrite de quelqu'un qui ne s'assume absolument pas, entre dire une chose et montrer autre chose…Un peu à l'instar du comportement schizophrène de la plupart de nos politiciens – désolé, je n'adhère pas !
un cat III auteurisant jusqu'au-boutiste
Début laborieux avec un style contemplatif assez ennuyant et des ralentis creux. Mais votre patience sera récompensée si vous passez cette étape. Car quand l'intrigue prend enfin forme le film va loin, très loin. D'ailleurs cette fois un ralenti fait mouche tant la suite laisse augurer du pire. Histoire de vengeance extrême mais traitée très (trop?) sérieusement le plaisir est crescendo. La forme d'un film d'auteur avec un fond de Cat III c'est un plaisir nouveau. Goutez-y !