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Princess Raccoon

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les avis de Cinemasie

2 critiques: 2/5

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4 critiques: 2.81/5

visiteurnote
Bastian Meiresonne 3
Kokoro 3.25
Miyuki 1.5
Pikul 3.5


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Zoophilie musicale

En souvenir des musicaux des années '30s, SUZUKI se lance dans un vibrant hommage foutraque et imprévisible. Bien évidemment insaisissable dans sa démarche artistique, cet enchaînement de séquences musicales sur un mince filet scénaristique sans autre importance est totalement imprévisible...et risque de faire perdre la tête et la patience à plus d'un spectateur médusé. C'est que SUZUKI se donne à fond dans sa volonté de constamment surprendre son audience. Parfois inspiré, l'ensemble est la plupart du temps un joyeux délire, renvoyant directement aux délires anarchistes de sa meilleure période sous la NIKKATSU. Il ne faut pas oublier ses démêlés avec ses anciens employeurs de l'époque; et s'il traine une elle aura légendaire derrière lui, c'est avant tout pour son goût de la provocation et de s'être affranchi de toute convention. Si ses films paraissent aujourd'hui pour des joyaux en leur genre, "Princess Raccoon" décontenance critiques, comme publics - qui sait, si cet étrange objet ne sera pas un chef-d'oeuvre demain...?!! "Princess Raccoon" mérite en tout cas plusieurs visionnages, tant les idées sont foisonnantes et l'univers décalé extrêmement riche. M2langeant toutes les formes possibles de cultures et de musique, le traitement de l'image est au moins tout aussi original; les séquences du bateau en début du film sont à ce titre exemplaires. Zhang Yiyi est méconnaissable en figure légendaire japonaise, alors qu'elle ne baragouine qu'en mandarin du début jusqu'à la fin; Joe Odigari confirme ses judicieux choix pour embraser une carrière culte, mais n'a pas vraiment l'occasion de faire ses preuves. Une oeuvre indéfinissable - qui verra très certainement cette critique évoluer au fur et à mesure des re-visionnages...

12 juin 2006
par Bastian Meiresonne


Raton laveur d'opérette

Seijun SUZUKI choisit de raconter une légende mettant en scène l’amour d’une princesse raton laveur, animal récurrent de la mythologie nippone (que l’on songe à POMPOKO l’Anime d’Isao TAKAHATA), pour un beau prince déchu par son propre père jaloux de sa prestance. Etrange idée de la part du réalisateur de BARRIERE DE CHAIR ou de multiples Yakuza-eiga, mais qui prouve toute sa verdeur et son envie alors qu’il est âgé de plus de 82 ans, et qui a dû bien intriguer les cinéphiles cannois en mai 2005… Le scénario très simple est prétexte à une débauche de réalisation puisant son inspiration dans tous les courants artistiques passés ou présents. Opérette flamboyante et d’une naïveté toute volontaire, TANUKI GOTEN présente une succession de saynètes jouées ou chantées, faisant intervenir le chant traditionnel, le Enka, la Pop festive, une comptine d’enfants et même un peu de rap, dans une profusion de décors magnifiques évoquant les formes classiques du théâtre nippon comme le No ou le Kabuki. Les costumes sont du même niveau, l’ensemble du film pouvant être vu comme un tableau animé à la beauté renversante, la photographie aux tons changeants renforçant ces choix esthétiques parfaitement assumés. Mais ce qui ajoute encore du charme à l’ensemble est l’humour omniprésent qui baigne cette œuvre qui ne se prend jamais au sérieux et ose encore des effets spéciaux totalement kitch et rigolos. On sent enfin que le tournage a été un moment agréable pour tout le monde, et cet enthousiasme et cette bonne humeur sont communicatifs, atténuant l’impression que tout ça part un peu dans tous les sens et manque quand même d’homogénéité. Ce patchwork coloré et souriant peut aussi parfaitement laisser de glace voire irriter le public peu habitué aux traditions populaires locales, mais cet aspect un peu hermétique du film est là encore compensé par le pouvoir de fascination évident d’un spectacle musical hors norme porté par le charisme du couple vedette, ZHANG Zi-Yi apportant sa grâce mutine à son personnage de raton laveur devenant humain, et poussant à l’occasion la chansonnette avec conviction. Si l’on devait évoquer une parenté, on penserait au CHANT DE LA FIDELE CHUNHYANG tourné en 2000 par le coréen IM Kwon-Taek et qui intégrait le Pansori dans la structure du film, tentative brillante et tout aussi esthétisante,mais résolument plus sage cependant. Deux œuvres de cinéastes très âgés reconnus sur le tard en Occident, désormais sûrs de leurs choix, et qui se permettent des audaces auxquelles bien de leurs cadets ne songeraient même pas, tel encore KUROSAWA réalisant REVES en 1990.OPERETTA TANUKI GOTEN est sans doute à classer à part dans la filmographie du prolifique SUZUKI, mais se révèle représentatif de la personnalité iconoclaste d’un metteur en scène sûrement ravi d’avoir joué un bon tour à son petit monde, à l’instar des TANUKI de son film , ces raton laveurs facétieux qui n’en loupent pas une pour faire des farces aux hommes.

15 novembre 2005
par Kokoro


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