Fantôme contre fantôme
Pour tout fan du genre assez fou pour s'intéresser aux films d'horreur indonésiens, l'annonce d'un "Pocong vs Kuntilanak", soit deux des figures parmi les plus mythiques et exploités dans le cinéma du renouveau d'horreur de ces dernières années, ne peut qu'accélérer le rythme cardiaque.
Fi aux intentions bassement mercantiles de la plupart des producteurs indonésiens…Fi aux adaptations à peu près ("Freddy vs Jason") ou totalement ratées ("aliens vs. Predator") des films de genre, "Pocong vs. Kuntilanak" s'annonçait gigantesque.
Ben, ça l'est pas du tout !
La scène d'intro assez incompréhensible donnait pourtant une lueur d'espoir: on y voit un homme, pourchassé dans une forêt par une présence maléfique, qui s'avère finalement être pas moins que la Kuntilanak en personne, qui lui en veut pour une raison inconnue. L'enjeu serait quelconque, si l'on ne découvrait – au détour d'un magnifique plan – la présence sous le lit dans la cabane où s'achèvera la folle poursuite, une petite fille, que l'on imagine passablement traumatisée par ce qui se passe.
Malheureusement, ce n'est pas du tout son histoire à elle, mais celle de Vonny, plusieurs générations plus tard, qui sera contée sous la forme d'un teen-movie totalement stupide, inconsistant et inutilement longuet, au cous duquel une bande de jeunes décervelés vont provoque le courroux d'un fantôme pas très content au cours d'une séance de spiritisme comme on en aura déjà vu par milliers dans des (télé-)films du genre…S'y ajoute une love story chaste et simpliste entre deux des membres de la bande…
Et le fameux affrontement tant attendu ?!! Ben, il arrive à la 75e minute sur 80 générique compris, c'est dire la courte durée du combat, qui n'en est pas un, puisque ce sont les corps de deux jeunes tourtereaux sus-cités, qui seront victimes de l'emprise des deux êtres maléfiques et qui vont se filer deux, trois claques (pour elle) et se sauter à la gorge (pour lui) avant d'éprouver l'appel de l'amour du plus fort. Fin de l'histoire (et tant pis, si j'ai spoilé à mort) avec tout de même un bref plan permettant l'éventuelle mise en chantier totalement inutile.
Ah oui, il y a bien des morts en cours de route, mais tous hors champ, donc rien, absolument RIEN à se mettre sous la dent…Sauf si vous êtes adeptes de grands vides cinématographiques…