Ghost Dog | 2.25 | Peu inspiré |
Ordell Robbie | 2.5 | Trop long mais maintenu à flots par son casting. |
Cette adaptation indienne de l’Othello de Shakespeare rappelle, si besoin en était, à quel point les pièces de théâtre du grand écrivain anglais ont un aspect universel et intemporel. Pouvoir, passions amoureuses, trahisons, complots, vengeance ou meurtres, tels sont donc les thèmes d’Omkara du réalisateur et compositeur Vishal Bharadwaj, où l’intronisation d’un jeune blanc-bec comme Général pousse le prétendant officiel à parfaire sa stratégie de revanche. D’un aspect relativement classique avec uniquement 2 chansons à la Bollywood, Omkara fait la part belle aux 2 acteurs principaux qui rivalisent de talent : Ajay Devgan tout d’abord, plus sombre et mutique que jamais, l’œil noir et la voix grave, plongé dans ses pensées mauvaises et paranoïaques, et dont le charisme évoquera peut-être dans quelques années celle d’Amitabh Bachchan. Face à lui, Saif Ali Khan, le cheveu court et la barbe fournie, constamment sur le fil du rasoir entre bonhommie affichée et manipulation subtile d’un entourage dépassé.
Mais tout cela ne suffit pas à convaincre l’auditoire, tant le beau côtoie l’inégal, voire le raté. Passons sur la trop longue et inutile introduction d’1/2 heure au bout de laquelle Bharadwaj croit opportun d’y clôturer son générique d’introduction, ou sur ces scènes d’action filmées et montées avec les pieds. Le plus gros échec de ce film, c’est en fait d’avoir dilué toute la tension du récit originel sur 2h30 de scènes de dialogue laborieuses manquant profondément de rythme pour retenir durablement l’attention. Sans être désagréable pour autant, Omkara se regarde ainsi poliment, mais sans aucune passion – un comble pour un film tiré de l’œuvre shakespearienne…