Absolument crétin et indéfendable mais bien mené dans son style bourrin.
Si on met soigneusement de côté tout l'américanisme dégoulinant et par extension tout ce qui dégouline, y a du bon à prendre dans ce massacre. Bon rythme, bonne action.
La guerre du Viêt-Nam comme vous l’avez déjà vue…
Sans aucune hésitation, Nous étions soldats est à ranger dans la poubelle des plus mauvais films de guerre de ces dix dernières années, aux côtés de Pearl Harbor ou encore Windtalkers, les Messagers du vent. Et une fois de plus, ce n’est pas tant la forme que le fond qui est à déplorer ; on ne reprochera pas à Randall Wallace sa mise en scène, car elle est standard et généralement efficace dans les nombreuses batailles proposées ici, mais plutôt la superficialité de son scénario et sa mesquinerie sans bornes, sans oublier son manque d’originalité et d’objectivité chronique :
Superficialité
Lors de l’introduction, une voix off indique que ce film se veut un hommage à un lieu oublié de tous et à un conflit auquel personne ne comprend rien. La logique voudrait que l’on s’attende à quelques indications sur les tenants et aboutissants de l’entrée des américains dans cette guerre-piège, afin d’éclaircir un tant soit peu les choses. Or, après une demi-heure de séances d’entraînements très convenues, Wallace nous plonge sur le champ de bataille pour ne plus jamais en relever le nez ni prendre un peu de distance avec l’action. Ainsi, pendant plus d’une heure, les balles fusent, les corps tombent, le sang gicle et les bombes explosent lors de scènes souvent confuses où l’on ne sait plus vraiment qui fait quoi. Et il faut dire que ça lasse vite, d’autant plus qu’à part Mel Gibson, aucun autre personnage n’a eu la chance d’être correctement écrit ni d’être rendu attachant au spectateur. Quant aux dialogues, ils frisent plus d’une fois la lapalissade (« nous allons les battre ! », « préparez-vous à vous défendre ! ») ou l’overdose de bons sentiments patriotiques (le discours de Mel avant le départ, les derniers mots des tués qui sont toujours les mêmes : « je suis heureux de mourir pour ma patrie », « tu diras à ma femme que je l’aime »), ce qui provoque plus d’une fois le ricanement…
Mesquinerie
On pourrait penser que le fait de raconter la guerre du Viêt-Nam sous la forme d’une victoire américaine sur les Viêt-Congs est plus que mesquin quand on songe à la défaite finale de la première puissance mondiale ; mais après tout, Wallace est libre de raconter l’histoire qu’il veut, et tant que ça a bien eu lieu, on ne peut lui en tenir rigueur. Seul l’acteur vietnamien Don Duong qui incarne le chef ennemi pourrait y trouver quelque chose à redire quand on connaît les problèmes qu’il a eu avec son gouvernement après la sortie du film… (cf. commentaires). Non, le plus lâche dans ce film, c’est qu’il joue durant plus de 2 heures avec le manichéisme et le patriotisme le plus flagrant (les prières des ennemis n’ont pas à être entendus par Dieu – dixit Mel -, au moins 4 ou 5 plans de bannières étoilées) avant de s’envelopper dans les draps blancs de l’hommage aux victimes des 2 camps et de la dénonciation de la guerre, horrible et sanglante, dans un épilogue d’une mauvaise foi sidérante.
Et l’on se dit que, heureusement, depuis le Viêt-Nam les américains ont inventé la guerre propre et son cortège de frappes chirurgicales qui ne font officiellement aucun mort – du moins dans les rangs des G.I. . Ca change tout pour eux, mais pour ceux qui sont sous les bombes, pas grand chose malheureusement…
Un navet hilarant, bien que celà soit assez triste que ce soit le cas... On tient ici sans doute le principal responsable des flops de "Windtalkers" et "K.19": devant un tel déchet, comment voulez vous que le public ait pu avoir envie de retourner voir des films de guerres?
Pour Randall Wallace, héroisme= sacrifice quasi religieux. Les 40 premières minutes ressemblent à une horrible messe ou tout le monde se prépare à crever, l'édification du monument au mort est déjà faite en somme: tout le monde semble chialer dés le premier plan. Gibson impose une figure paternaliste peu subtile et repoussante, mais il faut dire que de toute manière, à côté de tout celà, mème "The Patriot" est un monument de nuance. "Il faut hair la guerre, mais aimer les soldats" dit le véritable Moore dans le making off... c'était déjà le discour de "Saving private ryan", et bien qu'étant un détracteur du film de Spielberg, je dois dire qu'il sort incroyablement grandi de cette commémoration qui a le summum d'être à la fois atrocement plate et pompeuse, représentatif d'un cinéma hollywoodien sans style ni regard. La bataille dure trois jours mais n'a aucune intensité dramatique, soufffe d'un montage alléatoire et une mise en scène qui semble dénuer de tout art de composition et de découpage. "je ne sais pas comment raconter cette histoire" dit Barry pepper; ce serait le réalisateur que ce serait la mème chose.
C'est bizarrement quand il film l'ennemi que le filme touche le plus: il ne prend pas les vietnamiens comme des abrutis, reste sobre. Un des rares pourcentages de justesse de l'oeuvre.
Sinon, c'est vrai que les chirurgiens ont défiguré la pauvre Madeleine Stowe... C'est pas possible des choses comme ça!
Le viet est méchant, l'américain est bon!
Voila somme toute la thèse de ce film résumée en une ligne. Pour le reste, c'est Black Hawk Down au Vietnam: de la boucherie et encore de la boucherie. C'est gore et dégueulasse mais le plus dégueullasse c'est quand les cretins américains nous disent sans frémir qu'ils sont contents de mourir pour leur patrie. Beurk!
Avec en bonus une des répliques les plus débiles du cinéma:
Mel Gibson: Je me demande ce que Custer a du ressentir en envoyant ses hommes à la mort...
Son Faire-valoir: Le colonel Custer était une tapette! Pas vous mon colonel!
God bless America!