2 jusqu'au final, puissant.
Première séance de la mini rétrospective "Chat Fantôme" de la Maison du Japon, en compagnie du
Chat d'Arima et de l'excellent
Manoir du chat fantôme, ce mystère du Shamisen hanté ne dure que 55 minutes, comme beaucoup de films de l'époque, 1938 quand même, mais semble pourtant bien long à s'épanouir. Pas inintéressant formellement dans son classicisme vieillot, il a fortement tendance à s'attarder pour pas grand chose sur de multiples personnages loin d'être tous indispensables, un peu à la manière de
Liens de Sang. Au coeur du Japon féodal, un Shamisen passe de main en main au gré de quelques personnages artistes de théâtre et de leurs petits problèmes existentiels. Le Shamisen hanté traditionnellement fabriqué avec des boyaux de chat constitue un personnage à part entière sur lequel la caméra aime à s'attarder en attendant ses manifestations fantomatiques. Après quelques longs moments psychologiques et sociaux sans grand intérêt pour la trame donc, le chat fantôme daigne apparaître et l'effet pourra autant sembler osé que définitivement ringard. Deux effets principaux se côtoient, une alternance "1/2 sec. pénombre / 1/2 sec. lumière" pour commencer ; insistante et laissant dubitatif, comme un balbutiement d'effet spécial terrifiant, voilà pour l'osé, puis un gros plan répété sur une tête de marionette de chat mal dégrossie accompagné de cris d'horreur pour atteindre le paroxysme de l'effroi, voilà pour le ringard. Le récit interprété par des acteurs pourtant juste ne cache pas un manque de dynamisme certain largement ponctué de longues séquences de Shamisen sympathiques mais tout de même assez lourdes au bout d'un moment.
Heureusement, l'intrigue plutôt ennuyeuse, mais correctement agencée malgré tout, nous mène vers un superbe final quasi hypnotique de "vengeance sur la scène" qui s'étend généreusement pour faire monter la pression au rythme du shamisen qui s'emballe. Un très joli moment, long mais qui réussit ce que la première partie n'avait pu faire, transmettre une tension palpable par un montage sec alternant plans d'ensemble de la scène sous différents angles et gros plans du joueur de Shamisen en pleine crispassion, lorgnant sa complice sur la scène pour un crime final explosif et désenchanté.