My Life as Mc Dull est une sympathique réponse de Hong Kong au superbe Mes voisins les Yamada de Takahata Isao. S'il n'arrive pas à la hauteur artistique de son modèle, il n'en demeure pas moins une tentative plaisante et agréable. Au positif, la réalisation a bien la signature locale. La caméra survole avec aisance et frénésie les moindres recoins de Hong Kong et rend bien l'ambiance de vitesse permanente des lieux. Les observations du quotidien local sont également très bien senties: la mère de Mc Dull revant d'un fils ressemblant à Chow Yun Fat, l'institutrice qui est une "Faye Wong wannabe", la course au profit et à la fortune de la population locale symbolisée par la start up de la mère de Mc Dull, un jeu vidéo imaginaire la montrant faisant un contre la montre avec un caddie contre les autres clientes de supermarché, l'échappatoire à la vie hongkongaise symbolisé par les Maldives, la fascination pour les sportifs. Les voix des personnages donnent également lieu à des moments pleins d'humour. Sandra Ng excelle en mère de Mc Dull obsédée par la course à la promotion sociale. Jan Lam est très bon en Mc Dull adulte. Mais Anthony Wong prouve une fois de plus la polyvalence de son talent d'acteur: on le savait doué pour jouer les Kinski hk dans les category 3, jouer excellemment le bad guy pour John Woo et Kirk Wong, ballader son élégance défoncée dans des polars inventifs comme Beast Cops et the Mission; ici il se surpasse dans la portraitisation d'une gallerie de personnages excentriques (le principal, le vendeur alimentaire, le coach sportif). L'alternance entre musique classique et chansons typiquement cantonnaises contribue à créer une certaine poésie et une ambiance en suspension reposante.
Au négatif, Hong Kong ne peut rivaliser avec les ressources budgétaires des confrères japonais. Si un John Woo pouvait durant sa période hongkongaise compenser ses budgets modestes par rapport à ses confrères de l'action us par la profusion de figurants et une profondeur psychologique et thématique dans l'action absente de ses confrères américains, la modestie financière est plus dommageable dès qu'il s'agit d'animation. Les dessins sont rudimentaires, les couleurs plates. On ne trouve rien qui puisse rivaliser avec l'effet de croquis très travaillé présent chez Takahata. Qui plus est, Takahata entrecoupait ses saynètes de haikus (choix parfaitement cohérent vu qu'un haiku est un croquis de situation, exactement l'objectif du film) qui étaient pour beaucoup dans la cohérence narrative de son oeuvre. Ici, meme si le fil conducteur (l'apprentissage de la vie) existe, il n'est pas suffisamment souligné par la narration qui donne plus une impression d'accumulation que de progression. L'emploi du croquis uniquement dans certains passages (et non en permanence comme chez Takahata) est gratuit.
Au final, si cette tentative souffre de la comparaison avec les classiques de l'animation en provenance du pays du Soleil Levant, My Life as Mc Dull est néanmoins un film frais et divertissant qui n'a aucun mal (ce n'est pas difficile, diront certains) à sortir du ventre mou de la production hongkongaise de 2002. Dans la conjoncture actuelle du cinéma de Hong Kong, cela vaut donc un petit coup d'oeil.
My Life as McDull a été une bonne surprise pour moi, car je m'attendais un dessin animé très enfantin et à l'humour assez bas niveau. Le film se révèle finalement assez plaisant, surtout pour ceux qui sont déjà un peu familier avec Hong-Kong. Bien sûr, on n'attend jamais la maîtrise japonaise, mais les animés Hkgais sont tellement rares que le manque d'expérience est très peu visible ici.
Bien sûr, il y a beaucoup de 3D, mais comme elle est présente tout au long du film pour représenter les buildings, on s'y fait. Surtout que la représentation de la ville est très fidèle. Ceux qui n'y ont jamais mis les pieds y trouveront évidemment moins d'intérêt, mais les autres se plairont à revoir Mongkok, Central, le Peak, etc... Il y a également des aspects de la culture plus faciles à appréhender, comme au sujet des stars (CYF, Tony Leung, Faye Wong, Kelly Chen...). Quant à l'humour, il est assez efficace, des recettes de cuisine bien loufoque de la mère de MacDull au professeur en attrapage de buns... Bref, même si le film n'est pas passionnant, on passe un bon moment, bien aidé par une musique mignonne comme tout. Les amoureux de la ville aimeront, les autres probablement moins et devraient en rester aux Yamadas, film bien plus abouti dans le même genre.