Un grand manque d'originalité
Une quête de plus...
Il s'agit en fait ici de suivre une quête, comme on a pu en suivre des tas. Dans cette série le thème est la viande de sirène, mais c'est tout ce que l'on y trouvera d'original. Est-ce-que Yuta va réussir à redevenir mortel ? Quelle question passionnante. Moi, c'est tout ce que je peux lui souhaiter, parce que sa vie est plutôt ennuyante. En plus, il n'a même pas de pouvoirs spéciaux. Si il aide les gens qu'il rencontre, c'est vraiment parce qu'il n'est pas pressé par le temps.
Une réalisation médiocre
Après le thème, c'est tout le reste qui est assez décevant. Les dessins sont loin d'être sensationnels et les personnages non aucun fond. Comme les épisodes ne sont pas reliés entre eux, les personnages disparaissent aussi vite qu'ils étaient apparus et ne présentent pas de grand intérêt. Les épisodes seraient présentés dans un autre ordre, que l'on ne s'en rendrai même pas compte.
Je crois comprendre la mention "adulte" qui figure sur la jaquette. c'est certainement pour éviter de dégoûter les petits enfants d'acheter des mangas...
Encore un one-shot loin d'être décevant
Rumiko Takahashi semble décidément à l'aise dans bien des domaines. Qu'il s'agisse de romances, de comédies loufoques ou de chroniques sociales légères, elle sait toujours y insuffler un style qui rend ses œuvres si plaisantes à lire.
Avec Mermaid Forest, on entre dans le domaine du fantastique aux frontières de l'horreur et même si le frisson n'est pas garanti, l'histoire tient la route et réserve quelques bonnes surprises. Yûta, jeune homme qui a goûté à la chair des sirènes et en a retiré l'immortalité, ne cesse de croiser le chemin de gens fourbes en quête du cadeau empoisonné de la vie éternelle, alors que lui cherche à échapper à cette malédiction. Dans chaque nouvelle histoire (3 variations en tout dont deux reliées directement dans le temps), il va se retrouver dans des situations où plane l'ombre de la sirène et où les personnages vont finir par révéler leur vraie personnalité à son contact. C'est généralement là que l'intrigue, que l'on pouvait trouver très linéaire jusqu'alors, rebondit et surprend agréablement. Bien-sûr, il n'y a pas de quoi casser trois pattes à un canard et ne pas lire Mermaid Forest ne serait pas comme ne pas lire le Chien de mon Patron. Mais si l'occasion se présente, pourquoi ne pas en profiter ? Les personnages sont crédibles, les aventures sont prenantes, parfois touchantes et il y a même pas mal d'action et d'humour. De quoi en divertir plus d'un. Et c'est bien le but premier de cet ouvrage.
Côté dessin, Takahashi, c'est comme Adachi, on aime ou on n'aime pas. Encore une fois, on retrouve des visages que l'on a déjà croisés des dizaines de fois dans d'autres œuvres de l'auteur. Mais l'expressivité des traits est toujours au rendez-vous, c'est l'essentiel. Pour les décors, c'est clair que c'est assez minimaliste. Peut mieux faire. Heureusement, elle se rattrape sur les scènes d'action plutôt dynamiques. Par contre, l'édition Glénat n'est sans doute pas le meilleur support pour lire Mermaid Forest. Dès qu'il y a trop de noir dans une case, l'encre semble vouloir s'étaler autant que possible. Pas terrible pour la lisibilité.