Du grand Jang Jin
Sans doute son oeuvre la plus réussie à l'heure actuelle. Righteous Ties porte sur chaque scène l'empreinte du maitre qui l'a réalisée. L'histoire est un drame mafieu sommes toutes classique. On y voit un gangster partir en prison pour une tentative d'assassinat. Une fois en prison, son boss veut conclure un marché avec son rival et doit pour cela éliminer son bras droit en prison. Cela aurait pu tourner en un film de mafia classique et sans teneur comme on en voit couramment en Corée, ou pire, comme une comédie mafieuse, à la My Boss My Hero. Mais Jang Jin n'est pas de ceux qui se contentent de recopier. Il choisit de donner beaucoup de sérieux à son récit en y apportant... de la fantaisie. Le genre de fantaisie qui dit "ouste" au réalisme mais qui renforce également la trame dramatique de l'histoire. Ainsi, la méthode d'évasion est totalement débile et stupide, n'a aucun sens, mais on s'en fout totalement. On n'est pas dans Les Evadés, et on ne cherche pas à savoir comment le gars en question va trouver un moyen de sortir. Par contre, on veut savoir pourquoi, et surtout ce qu'il va faire quand il sera dehors. Ce genre de méthode était très présente déjà dans Guns and Talks et le moins bon The Big Scene ; on le voyait nettement également dans Welcome to Dongmakgol, dont il a juste écrit le scénario.
On remarque également le grand nombre de personnages, bien écrits et ne prêtant pas à confusion. Le rôle tenu par Jeong Jun-Ho est particulièrement intéressant, et magnifiquement interprété ; très ambigüe, dans le sens où le personnage lui même ne sait pas vraiment de quel coté pencher, on sent bien dans le jeu de Jeong Jun-Ho qu'il ne sait pas où il va, et s'il doit trahir son ami pour devenir le nouveau bras droit. Jeong Jae-Yeong également assure grandement son rôle, pour sa troisième participation dans un film de Jang Jin. On regrettera juste la fin un peu longue et trop mélo, mais le film est un sacré bon morceau de talents, et un excellent divertissement.
22 janvier 2007
par
Elise
Un fantasme assouvi !
Enfin un polar Coreen qui n est ni un remake rate de polar HK, ni une rechauffade tiedasse de deja vu 200 fois dans les films americains... Cette fois c'est du bon, du lourd, du joli et intelligent ! C'est bien shoote et franchement je dirai presque que Jonnie To et Alan Mak ont trouve la un concurrent de taille.
Definitivement le meilleur film Coreen dans le genre cette annee, et apres l'avoir vu 2 fois pour tout saisir, cela depasse largement Bittersweet life... Bref, c'est LE FILM Coreen a ne pas rater!
mérite une seconde vision pour un jugement définitif
critique temporaire: j'ai vu ce film sans etre assez concentré, ce qui fait que j'ai l'impression d'etre passé à coté de pas mal de choses, et RIGHTEOUS TIES est le genre de film qu'il faut voir en étant bien dedans. néanmoins les qualités sont au rendez vous, de la réalisation en passant par la photo et l'interprétation des différents rôles, et le mélange de tons qu'affectionne JANG jin, ce qui fait que j'avais fortement apprécié THE BIG SCENE.
à revoir plus concentré donc pour saisir précisément tout le contenu de ce film de prison/mafia original.
Prison breaks
Dans ce nouvel opus, Jang Jin combine une nouvelle fois un humour profondément noir à des éléments forcement dramatiques, tout en détournant les codes habituels du polar noir à la "coréenne"…et le film de prison, fortement à la mode depuis le récent succès international (peu mérité) de la série TV américaine de "Prison Break".
Pour ce faire, il soigne les dialogues, particulièrement savoureux dans les nombreuses joutes verbales entre personnages hauts en couleurs. Se focalisant sur une intrigue principale de trois protagonistes principaux, Jin croque également une galerie de seconds couteaux particulièrement irrésistibles. Le seul réel bémol est de faire parfois l'apologie de ses prisonniers, dont certains sont tout de même condamnés à mort pour leurs crimes commis. Difficile de s'identifier à des tueurs en série et même de trembler à l'idée qu'ils risquent de se faire prendre par la police après une tentative d'évasion…
Quant à la mise en place de l'histoire, elle emprunte des cheminements parfois un brin trop tortueux pour aboutir à un fil conducteur évident. En revanche, après une heure de film (et un rebondissement fort discutable, heureusement désamorcé par un tatouage d'un genre particulier) survient une scène comique dont seul Jin tient le secret. La cavale s'ensuivant est également de tout premier ordre avant que le film ne revienne à son genre premier, à savoir une histoire de vengeance dans la mouvance actuelle de polars coréens. Ne manque même pas à l'appel la traditionnelle bagarre finale d'une personne contre cinquante mille adversaires.
Dommage seulement d'avoir voulu à ce point idéaliser des criminels et de n'avoir resserré l'écriture de la première partie inutilement longuette. Reste que Jin est incontestablement l'un des meilleurs dialoguistes et réalisateurs de comédies "intelligentes" actuels dans le cinéma coréen contemporain.
On commence à s'en lasser...
Oui, le genre polar coréen est en passe de devenir un filon épuisé de plus du cinéma coréen des années 1990~2000. Chaque scène ressemble à une autre qu'on a vu le mois dernier, voire la semaine dernière, et... fait nouveau désormais : scène que l'on vient de voir 30 minutes avant dans le même film !
Je commence tout simplement à en avoir marre.