Assez efficace pour créer de l'intérêt pour un sport peu passionant à regarder.
La Corée est un pays incroyable. Il aura suffi que quelques haltérophiles bien inspirés leur ramènent quelques médailles aux JO de Pékin pour qu'ils dédient un film à ce sport méconnu.
Après le handball et le saut à ski, et avant le biopic de Kim Yuna qui sera sans nul réalisé dans ces prochaines années, voici un film consacré aux femmes haltérophiles. Je vous l'avoue, ce n'est pas très accrocheur, et j'ai dû me forcer pour le voir. Déjà parce que les films d'exploits sportifs se ressemblent tous, contiennent toujours leur lot de patriotisme, et aussi car ce n'est pas la discipline qui me passionne le plus (je préfère de loin le curling).
Malgré tout, c'est une relative bonne surprise que ce film, malheureusement gachée par sa fin convenue. Il y a de très bonnes idées, c'est à la fois franchement drôle et parfois cruel, puisque les athlètes sont toutes des filles rejetées par leurs camarades pour leur surpoids, leurs ambitions, ou simplement parce qu'elles sont pas normales. Grand effort de la part du cinéma coréen, ces filles qui ne correspondent pas aux critères habituels de beauté sont ici bien mises en valeur, avec des rôles pas stupides, ni trop carricaturés, où chacune est traitée comme l'égale de l'autre. Il y a même une petite romance qui se crée, juste histoire de prouver que les garçons ne préfèrent pas toujours les filles les plus minces (trop idéaliste?).
Ce qui est donc admirable dans ce film, c'est tout l'esprit qui entoure ce groupe de filles malheureuses, qui savent très bien que ce n'est pas le sport qui rendra leur vie meilleure, que même leurs exploits ne seront jamais vraiment reconnus, puisque l'haltérophilie est un sport bien moins séduisant que le foot ou le patinage artistique (une sorte d'aveu que le principe du film n'est pas alléchant). Et pourtant, pour y réussir, elles sont obligées d'abandonner presque tout, une partie de leurs études, leur temps libre, et leur physique, obligées qu'elles sont de bouffer tout le temps. Quelques autres bons points notables, comme par exemple le jeu sur les clichés de ce sport, en se les appropriant de manière artificielle (un teint hâlé, une voix grave, etc.) pour impressionner les autorités scolaires et demander une plus grande participation financière. Ou encore, bien que traité que légèrement, le marché qui s'oppère entre les entraineurs et les écoles pour ramener à eux les athlètes qui rapportent des prix. On passe vraiment un bon moment durant tout cette partie centrale du film.
Malheureusement, tous ces bons points sont assombris par cette fin largement trop larmoyante, où on doit supporter tout une bande de filles qui pleurent pendant un quart d'heure, car il fallait bien mettre de l'émotion "vraie" dans tout ça. C'est vraiment dommage que le réalisateur se soit senti obligé d'en arriver là, puisqu'on a même plus l'impression d'avoir affaire au même film qui avait su nous plaire quelques minutes avant.