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Lézard Noir

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les avis de Cinemasie

3 critiques: 4/5

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8 critiques: 3.56/5



Sonatine 4.5 Délicieusement film de genre !
Ordell Robbie 3.5 CULTISSIME
El Topo 4 Fukasakulte...
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CULTISSIME

Le Lézard Noir est une des grandes oeuvres kitsch des 60's. Adapté d'Edogawa Rampo, le film raconte la lutte d'un polcier pour récupérer la fille d'un diamantaire enlevée par un travesti. Le film, aux couleurs vives et superbes, est habité par la tension érotique entre le travesti et le policier. L'apparition de Mishima en combattant au couteau est culte. En bref, un must pour les fans de cinéma bis.



24 octobre 2001
par Ordell Robbie




Fukasakulte...

Akechi est considéré comme le meilleur détective privé du Japon. Sollicité par un joaillier qui craint que l’on enlève sa fille pour lui extorquer le clou de sa collection, Akechi doit faire face à une étrange organisation criminelle dirigée par le mystérieux « Lézard Noir ».

On connaît principalement Fukasaku Kinji pour deux aspects, ô combien réducteurs de son parcours, le Jitsuroku-eiga et Battle Royale. Or, s’il a littéralement fait exploser le yakuza-eiga en quelques années à peine (de 1971 à 1978), si Battle Royale a fait grincer bien des dents en 1999, la carrière du maître s’étend elle sur plus de 40 ans (1961-2003). Ne retenir de son œuvre que ses yakuzas-eigas et son dernier film achevé, revient à laisser sombrer dans un oubli immérité quantité de ken-geki, polars, chambara kitschs, films catastrophe ou fantastiques, space-operas et surtout…Le Lézard Noir.

Le Lézard Noir est le premier élément d’un diptyque d’œuvres décalées qui voient la collaboration de Fukasaku Kinji et l’acteur(trice) transsexuel(le) Miwa Akihiro. Ce dernier interprète le rôle-titre du film, un personnage trouble, ambigu, clairement mauvais mais pas vraiment détestable, entre beauté et laideur, au doux parfum d'équivoque. Resplendissant(e), Miwa s’impose tout au long du film comme son protagoniste véritable, écrasant Usami Junja (qui rentre dans la peau du détective Akechi) de toute sa classe. Fukasaku joue subtilement avec la sensualité nébuleuse de son personnage central et en fait le thème principal de son film.

A vrai dire, l’intrigue centrale n’aurait que bien peu d’intérêt s’il n’y avait Miwa donc, mais aussi l’éclatante mise en scène de Fukasaku qui, tout en conservant ses signatures stylistiques (les cadres penchés, plongées extrêmes, caméras portées et autres incrustations…), imprime à sa réalisation des traits qu’on ne lui connaissait pas encore en 1968, entre esthétique kitsch, scénographie baroque, éclairages surréalistes et musique décalée. La richesse et la beauté du corps filmique qui résultent de cet enchevêtrement d’influences diverses (on sent notamment planer l’ombre de Suzuki Seijun au détour de l’un ou l’autre plan, tout comme certaines atmosphères semblent directement issues de l’univers dérangé de Nakagawa Nobuo) sont presque sans équivalent dans la filmographie de Fukasaku hors yakuza-eiga. Rien n’est laissé au hasard, et l’usage fort habile des gravures stylisées d’Aubrey Beardsley tout au long des apparitions du Lézard Noir mais aussi comme décors accroît le parfum d’étrange dont le film est nimbé.

Toutes ces qualités ne rendent que plus regrettable l’actuelle invisibilité dans laquelle les héritiers de Mishima Yukio maintiennent le film à cause d’une caméo resté culte du célèbre auteur du Pavillon d’Or qui apparaît fugitivement dans le rôle inoubliable d’une poupée vivante.



06 mars 2004
par El Topo


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