L'homme qui plantait des skates...
Allez hop, avec l’histoire de ce kid ce sont encore les « nerds » de la saga « matrixienne » qui se retrouvent en terrain connu pour ce qui est de l’histoire, tandis que Watanabe, changeant de style comme de chemise d’autant plus facilement qu’il est un réalisateur et pas un animateur, se charge de nous emballer tout ça avec le même professionnalisme que dans Detective Story. Scénario linéaire et mise en forme plus originale sont encore au programme.
Dans cette veine Kid’s Story est plus convaincant ne serait-ce que par la présence d’une scène, la course poursuite en skate dans l’école, d’un dynamisme et d’une capacité d’immersion ébouriffante. Oui, c’est le mot, ébouriffante. A elle seule cette scène justifie le segment dans son ensemble. Un montage à vous démonter et une qualité d’animation à vous laisser inanimé sont les forces de ce passage qui ne devrait laisser insensible que ceux rebutés par des choix esthétiques qui tranchent.
Explication : ce n’est pas tant l’option, pour certains personnages, d’un style et d'un trait extrêmement "rough" avec un rendu de l'animation "image par image" (réminiscences de Plympton et de Frédéric « l’Homme qui plantait des Arbres » Back) qui fait œuvre d’originalité, même si dans le cadre d’un « blockbuster » de l’animation, mais plutôt le choix radical de déformer à l’extrême ce dessin lors de la poursuite en skate. Ici le trait lui-même subit les contraintes physiques de la folle course poursuite, s’étirant, dans le sens du mouvement, jusqu’aux limites de l’intégrité physionomique de la silhouette du kid. Si on imagine mal un film entier sur ces bases esthétiques (une course poursuite d’une heure et demie à la rigueur... Speed en anime avec un Keanu en 2D tiens !), il trouve naturellement sa place dans ce segment.
Le reste est plus classique quoique non dénué d’intérêt et on se contentera juste de noter l’attention particulière de Watanabe pour les plans urbains « à l’américaine », ce qu’on a déjà pu constater avec le film de Cow Boy Bebop et son générique d’introduction (animé par Okiura Hiroyuki si je ne me trompe).
Très mitigé
De la rotoscopie, non ? on décalque des photos ou des bouts de prise and that's all.
L'errance d'un jeune neo en herbe n'a vraiment aucun intérêt.
Bref, ça pourrait être aussi mauvais que les autres sauf qu'il y a une poursuite en skate board qui vaut le déplacement, rapide, distordue, inventive, cette scène met sa petite claque, je serais bien curieux de voir ça en relief avec les moments ou la tronche du gars passe à toute vitesse devant la caméra et un style graphique crayonné (à la Bill Plympton) qui fait oublier le trop de roto et le vide infernal du thème.
Moyen
Rien d'original au niveau scénario, c'est linéaire et connu d'avance. De plus le dessin plutot faiblard. Sans grand interet mais il y a pire dans la serie.
Mitigée
Voici un nouveau court se raccrochant directement aux films de la trilogie Matrix. En effet, il s'agit de l'histoire de Kid, le jeune garçon que Néo a sorti de la matrice et qui ne cesse de lui montrer sa reconnaissance dans Matrix Reloaded. Le début est d'ailleurs très proche du cheminement de Néo pour s'échapper de la matrice. La fin est pas contre assez inattendue. Le scénario est donc sans surprise puisque c'est en majorité du déjà-vu dans les grandes lignes. Il faut donc se raccrocher à la mise en forme et là j'avoue avoir beaucoup de mal. Autant dans les plans quasi-statiques, je trouve le style de dessin à la main merveilleux (l'envol des corbeaux, les gros plans sur le visage du Kid, le cimetière à la fin), autant dès qu'il commence à y avoir de l'action, les proportions se perdent, le dessin devient torturé et très fatiguant. Ce qui est franchement dommage car la scène de skateboard aurait pu être une belle réussite puisque du coté de l'animation, la fluidité est au top. Je suis d'ailleurs fasciné par la main du professeur qui écrit à la craie sur le tableau et par la chute vertigineuse depuis le toit qui ouvre ce court.
A la vision de ce sketch, il est également difficile de ne pas avoir une petite pensée pour Bill Plympton dont le style semble avoir influencé le travail de Watanabe Shinichiro. Cependant ça ne m'aide pas à l'apprécier pour autant.
Fun et rock'n roll !
C'est à croire que plus on avance dans Animatrix, plus l'ensemble paraît se bonifier. Premièrement, Kids est une petite merveille visuelle, au trait de crayon particulier, non sans rappeler les délires extrêmes de Metal Hurlant (1980) avec ses traits grossiers et son animation sous la barre des 20 fps.
D'ailleurs, cette petite approximation voulu par le dessinateur rappelle un peu ce qu'avait fait I.G pour la séquence animée de Kill Bill vol.1, avec des corps tordus, des expressions farfelues et une animation qui rox pas mal. Ca tremble de partout, ça speed comme jamais et ça reste plutôt dark.
D'accord, on n'a pas réellement affaire à du concret ni à un "truc" franchement passionant. Ca court dans tous les sens, ça esquive et ça joue au con. Il faut fuir de cette faculté par tous les moyens, quitte à se jeter par une fenêtre.
Les + :
- Animation ultra éfficace
- Visuel aux petits oignons
Les - :
- Pas bien utile...