D'abord, faux film local : il est entièrement produit par de riches producteurs français.
Deuxièmement, faux film "tiers mondiste" : toutes les ficelles ici sont américaines, grosses, celles des manuels de scénario occidentaux.
Troisièmement, faux film d'auteur, dès la première minute, comme ça vous êtes fixé : rarement un tel concentré de lourdeurs métaphoriques en trois plans, suivi d'une litanie de paroles moralistes et explicatives.
Si vous ne partez pas d'emblée, que reste t-il?
A peine un film tout court : l'acteur principal est particulièrement mauvais, aussi parce qu'on lui met dans la bouche des dialogues indicibles, pas naturels, censés porter un message à chaque mot.
Il faut aussi supporter le gamin qui pleure sans discontinuer. TA GUEULE!
Bon, soyons indulgent, c'est pas la joie là-bas, le film s'améliore, trouve quelques idées. Etonnemment, chaque acteur secondaire est meilleur que l'acteur principal qu'on tente d'oublier.
Barmak Akram est arrivé en France à l’âge de 15 ans après avoir fui l’avancée des troupes russes en Afghanistan. Artiste polymorphe, il signe ici son premier long métrage et le 3ème film afghan après-taliban.
Kaboul n’est pas spécialement une ville où l’on a envie de poser ses valises. On n’en connaissait que les trop rapides images des JT, ses façades ravagées par les pilonnages des tanks, ses femmes voilées et ses hommes barbus. Le génie du Cinéma nous permet de nous fondre parmi la population qui l’habite au quotidien, en partageant la vie et les soucis d’un chauffeur de taxi tentant de se débarrasser d’un nouveau-né laissé sur la banquette arrière.
Même si l’intrigue évoque trop souvent celles de films provenant de l’Iran voisin, même si le rythme faiblit dans le dernier tiers et même si le message distillé est très occidentalo-compatible, il est toujours enrichissant de découvrir un pays à travers un regard local, et encourageant de voir que l’activité économique à Kaboul reprend peu à peu, que l’intégrisme semble sous contrôle et que la population n’aspire qu’à la paix. Pour toutes ces raisons, on ne peut qu’applaudir l’existence de cette oeuvre sensible et douloureuse.
Comme tous les films venant de pays à la production cinématographique anémique, l'Enfant de Kaboul a principalement une valeur documentaire. La mise en place de l'intrigue fait d'ailleurs plus "présentation de l'Afghanistan moderne pour les nuls" qu'autre chose et manque singulièrement de subtilité. Mais l'exotisme qui se dégage fait tout l'intérêt du film. Il est surtout dommage qu'il s'éternise un peu et se répète. L'effet "découverte" disparaît alors et nous laisse avec une histoire sympathique mais pas passionnante, la faute à un rythme assez planplan. Mérite le coup d'oeil à qui est un peu curieux de découvrir un autre pays via une fiction.