Tanuki | 2 | Fausse réussite ou vrai ratage |
Que dire après une lecture et une relecture pour essayer d’y comprendre quelque chose : eh bien pas grand chose justement. Cela dit je ne connais pas l’auteur en particulier, je n’ai pas lu Kirara pas plus que ses œuvres plus «adultes» dont je ne suis pas cliente. Alors de là à savoir si Toshiki Yui est capable de mener à bien une histoire de ce type … Au résumé de ses autres œuvres, on sait qu’il aime les situations comiques et coquines teintées d’un peu de fantastique. Ici il s’est visiblement égaré dans une histoire que certains qualifient de rencontre entre Ghost in the Shell et Neon Genesis Evangelion. Je ne suis pas convaincue par cette approche. Malgré des pseudo ressemblances dans le fond (l’échappé d’une entité mal identifiée sur le réseau) et dans la forme (une sorte d’ange blanc immobile au milieu de la ville), on n’atteint jamais un niveau aussi élevé de réflexion. Certes, c’est limite s’il ne faut pas prendre des notes pour s’y retrouver : entre les perso qui ont plusieurs noms, les avatars, ceux qui sont coupés en deux et qui lorsqu’ils ne forment qu’un ont encore un autre nom, plus ceux qu’on ne voit pas, il est facile de se perdre. Comme si cela ne suffisait pas pour rendre les évènements difficiles à comprendre, l’auteur a trouvé bon de ne pas permettre aux lecteurs de distinguer de façon sûre ce qui est flash-back, voyages dans le temps, rêves, scènes virtuelles et scènes réelles. Il en ressort parfois une impression de scènes accolées les unes aux autres sans rapport entre elles et au final l’impression d’avoir raté une tonne de détails explicatifs. D’où la nécessité d’une deuxième lecture pour se convaincre qu’on a bien raté quelque chose. Les choses s’éclairent un peu plus alors mais cela reste bien insatisfaisant, comme si l’auteur n’avait pas jugé bon de donner plus d’explications. J’en suis même venu à me demander s’il n’y avait pas eu des problèmes de traduction de certains termes mais ça je ne pourrais pas le vérifier. Résultat je n’ai plus aucune envie de me forcer à relire ce manga une troisième fois tellement j’ai l’impression que je ne trouverai pas de réponse et que de toute façon l’histoire telle qu’elle semble se présenter n’est pas si révolutionnante que ça.
Renoncement à une nouvelle lecture accentué par le fait que je ne suis pas fan du style du dessin. Certes c’est travaillé surtout en ce qui concerne les décors. L’auteur aime faire de la 3D avec son ordinateur et ça se voit même si souvent c’est un peu trop lourd et visible. La structure de la pseudo-ville à la fin est tout de même impressionnante de complexité. Ce qui me plait le moins ce sont sans doute les personnages dont je n’arrive pas à trouver les visages jolis surtout à cause de leurs yeux qui sont souvent trop écartés ou mal dessinés. Cela dit chacun ses goûts. En plus de ça, qui dit Toshiki Yui, dit filles à poil. (Forcement tout le monde ne peut pas se targuer d’avoir écrit Hot Tails !) Quand il s’agit d’histoires visant un public majeur, je peux comprendre qu’il y ait des filles dénudées pour de bonnes raisons mais ici je n’ai toujours pas compris à quoi cela servait. Ça n’a pas d’influence sur les évènements et de toute façon les autres personnages n’ont pas l’air de remarquer grand chose (surtout dans le tome deux) donc que faut-il y comprendre. On va dire que l’auteur se fait plaisir.
En résumé, Toshiki Yui a voulu se lancer dans une histoire de SF dont on se demande s’il la maîtrise lui-même et quel pouvait bien être son but en l’écrivant vu, qu’au final, il reste encore beaucoup de questions en suspens et du fouillis dans les esprits des lecteurs. Peut-être que les fans de longue date y ont compris plus de chose. Personnellement, je laisse tomber et je range les deux tomes dans mon armoire.