Ordell Robbie | 1 | un Kim Ki Young sentant le baclé |
Elise | 1.5 | Ennuyeux |
Si on devait résumer le pitch de The Insect Woman, on dirait qu'il s'agit de La Servante, la servante étant désormais une hôtesse de bar, le professeur de musique adultérin un homme impuissant marié à une femme ayant mieux réussi socialement que lui. Et où ce serait cette femme qui dominerait aussi bien son mari que le "jeu" de manipulation psychologique entre elle et sa rivale. Le problème est qu'avant d'arriver dans le vif du sujet de ce (trop) long film de deux heures il faut supporter un récit présentant l'hôtesse de bar partant dans tous les sens et porté par des dialogues dignes d'une mauvaise série Z. Un peu comme pour certains blockbusters hollywoodiens où des dialogues aussi ennuyeux qu'inutiles sont là seulement pour atteindre les deux heures réglementaires. Il faut malheureusement aussi supporter tout le long du film une mise en scène très décevante au vu de ce que le cinéaste avait montré dans la Servante. Les zooms sont ainsi souvent brouillons tandis que le cadrage est très loin de la précision millimétrée de celui de ce film-là. Qui plus est, même lorsque le film commence vraiment, il oscille entre une description des rapports de force sociaux et psychologiques au trait moins fin que dans la Servante, délire Bis atteignant rarement sa cible et récitation de procédés usés pour tenter de susciter la peur. The Insect Woman court ainsi plusieurs lièvres à la fois au mépris de la cohérence d’ensemble de sa structure narrative. La faiblesse de la direction d’acteurs ne fait malheureusement qu’ajouter à l’impression d’ensemble d’œuvre bâclée.
Là où Kim Ki-Young arrivait à captiver le spectateur dans La servante, il ne réussit qu'à l'endormir dans La femme insecte. Encore sur le thème de la femme de trop dans un couple, il modifie quelques paramètres en donnant plus de force à la mariée et beaucoup moins à l'audacieuse maitresse. Ainsi, la mariée tire complètement les reines de l'histoire, et le mari ne fait que se plier, par peur. La prostituée, qui pense qu'elle doit vivre avec l'homme avec qui elle s'est unie, croit prendre l'initiative en forçant l'entrée au milieu du couple (elle a du trop regarder La servante) mais au final, cet état est maintenu par la mariée, dont l'intelligence et l'anticipation permet de garder le contrôle d'une situation qui lui aurait échappé si elle n'avait pas pris le dessus dès le début avec ses conditions. On sent nettement que c'est elle du début à la fin qui domine la maitresse pour sauver sa famille, et que la maitresse, malgré la pauvre aide temporaire de ses amies, est piégée dans son propre jeu.
Nettement moins tapageur que La servante, La femme insecte n'est qu'une longue suite de scène mal filmées et mal jouées. Autant l'idée de départ est plutôt intéressante, puisqu'au lieu de n'être qu'un bête remake de son grand chef d'oeuvre, il inverse les rôles pour donner une version nettement différente d'une situation similaire. Mais le coeur n'y est pas ; le début est totalement ennuyeux, avec ses dialogues agaçants et la mise en place trop longue, et la fin est un délire psychomaniaque inutile de la maitresse qui part totalement en vrille dans sa folie, pour finir sur une chute (c'est le cas de le dire) montrant que la conclusion à l'histoire est toujours la même.