Laisser le temps au temps
Boy meet girl…L’entrée en matière est vue et archie-revue, et si les lieux de séduction changent un peu de l’ordinaire (avion, escapade à Amsterdam), Hum Tum a du mal à se faire sa place dans les premières minutes. Et puis finalement, le scénario s’avère nettement plus retord que ce qu’on pouvait craindre. L’intrigue amoureuse entre Rani et Saif reste désespérément platonique, puis s’arrête, puis reprend forme quelques années plus tard au détour d’une rencontre purement fortuite, puis s’arrête à nouveau,… Se dessine alors un propos beaucoup plus ambitieux que la simple romance de base, tournant autour des thèmes de la destinée, de l’influence des parents sur le comportement amoureux (la mère est seule, la fille veut rester veuve / le père est volage et séparé de sa femme, le fils ne parvient pas à s’engager pour la vie), ou encore de la prise de décision dans sa vie.
Le film s’étend sur une durée de presque 10 ans, dans des lieux aussi éclatés qu’Amsterdam, New York, Bombay et même Paris (un Paris bizarre qui, en mettant de côté la carte postale traditionnelle de la Tour Eiffel, ressemble bien plus à Londres ou la Belgique avec ses briques rouges - et dans la réalité vraie, on ne sert pas de plateau repas dans le RER !!!) ; on y voit les personnages évoluer aussi bien physiquement – cf. l’hilarante coiffure « Tom Cruise » de Saif – que mentalement et artistiquement, ce qui donne une dimension bien plus intéressante que la simple comédie romantique classique. Le ton du film est par ailleurs très moderne, notamment dans les chansons et les chorégraphies très américanisées, à part le morceau éponyme Hum Tum plus traditionnel. Il y a également ces petits intermèdes animés qui, sans casser 4 pattes à un canard, sont autant de pauses légères bienvenues.
Comme souvent à Bollywood, on passe du rire gras à l’émotion dans le même film, et Hum Tum y parvient très bien. Servi par un duo d’acteurs au top de sa forme et des seconds couteaux convaincants, voici un film que l’on peut qualifier de réussi.
It's my Tom Cruise style ! 
"Hum Tum" se révèle dès la première vision l'archétype du film léger, pétillant, indéniablement sympathique et accrocheur. La présence du comic strip éponyme à intervalles réguliers, reflettant les differents sentiments éprouvés par Karan (le savoureux Saif Ali Khan) envers Rhea, n'apportant que plus de fraicheur et de dynamisme à un ensemble qui n'en manquait déjà pas, à un ensemble néanmoins touché par un certain manque de rythme passée l'heure et demi. Mais rien n'est moins grave, le tout se stabilisant, l'ennui n'ayant aucunement le temps de s'installer, le film ayant l'extrème intelligence de ne jamais tomber dans le vaudeville pataud, dans la love story paillarde. Bonne donne.
