Un scénario assez travaillé, une réalisation intéressante, à découvrir
Si les films d'épouvante n'ont jamais vraiment été le fort des Hong-Kongais, surtout récemment avec des piles de films de fantômes très moyens, il reste tout de même des films de qualité qui savent se démarquer. Horror Hotline... Big Head Monster en fait assurément partie. Non pas qu'il soit un monument d'originalité ou un chef d'oeuvre de mise en scène, mais il est tout simplement bien fait dans tous les domaines et fait de Cheng Po-Shui un nom à retenir.
Au niveau du scénario, il n'y a rien de très très original ici, mais une histoire tout de même suffisamment écrite et prenante. On évite pas vraiment l'histoire de fantôme avec des flash-backs et la recherche du pourquoi du comment, mais cette histoire est assez bien amenée et intégrée dans un ensemble qui évite d'être trop simpliste. On se plaît à voir un personnage comme celui de Francis Ng, qui est tout de même nettement plus proche d'un sale c.. que d'un beau héros. Bref, les personnages ne sont ni blanc ni noir, avec des relations et évolutions pas forcément prévisibles. Appréciable donc.
L'aspect technique est également de qualité, puisque Cheng Po-Shui évite la solution du "tout montrer" pour plutôt jouer sur la suggestion voir même la totale absence d'image, qui laisse au spectateur tout le loisir d'imaginer des choses bien plus effrayantes que tous les effets spéciaux du monde. Si le début du film utilise une réalisation assez classique, le dernier tiers rappelle un peu le Projet Blair Witch, avec de la caméra à l'épaule dans des lieux très sombres. Le film monte assez bien en régime, et le DVD vous permet d'assister à deux fins différentes (mais très proches formellement parlant) fort réussies. Bref, si le début ne fait pas franchement peur, la progression est au rendez-vous et les amateurs de sensations fortes pourraient très bien y trouver leur quota de frissons.
On dénote tout de même quelques défauts, comme certains passages un peu confus au niveau scénaristique, un rythme un peu lent au début, et une musique assez commune. Mais globalement, Horror Hotline s'en sort la tête haute et mérite d'être cité dans la liste des films d'épouvantes sortis à Hong-Kong depuis quelques années. Et j'en ai vu des pelletés pourtant...
Une si grosse tête pour une aussi petite cervelle ?
Le mieux dans ce film, c'est indéniablement son titre anglais, propice à tous les fantasmes, dont la révélation ne peut finalement que décevoir: "Horror Hotline", c'est le nom d'une émission radio qui aurait pu être animée par Pierre Bellemare au top de sa forme et qui consiste à recueillir des histoires paranormales comptées par les auditeurs. L'une de ces légendes implique un mystérieux bébé, né dans les années 1960 avec une tête disproportionnée et non content d'avoir explosé le bas-ventre de sa mère (on suppose…on suppose) lors de sa naissance, il se serait dressé debout pour dire des méchancetés avant de répandre du mal…ou quelque chose d'approchant. Finalement, la vérité importe peu au vue de la conclusion torchée après une montée en crescendo d'une simili-enquête d'un des journalistes de l'émission accompagné d'une femme reporter flairant le gros scoop. Soi Cheang fait une nouvelle fois preuve de son indéniable sens du cadrage et de son habileté à insuffler un certain climat angoissant dans ses œuvres; mais ses talents de faiseur d'images se diluent – comme d'habitude – dans son incapacité à raconter une histoire. L'enquête se traine et Cheang semble incapable de choisir un bon ton; le casting 4 étoiles (dont Francis Ng en roue libre et un Sam Lee sous-exploitée carrément ridicule dans le rôle d'un paint-balleur traumatisé soudainement guéri pour les besoins de conclure le film) patauge dans les incohérences scénaristiques et des idées intéressantes (la part du faux et du vrai dans les légendes urbaines ou – mieux encore – ce qu'un seul individu colporte et que certains individus de pouvoir semblent croire; l'image réelle et faussée par la caméra) ne seront jamais exploitées à fond.
Le soudain arrêt du film sur VCD / DVD pour choisir la fin exploitée en salles ou inédite résonne comme le soudain rappel de toute l'équipe technique de devoir terminer le film pour tenir les 90 minutes obligatoires et d'embrayer sur une fin à la "Blair Witch" (ou à la "Rec"- pour les lecteurs plus jeunes parmi nous) certes efficace (surtout la fin alternative), mais qui semble comme une perruque entière à tomber dans une marmite de soupe bien épaisse.
mais comment un tel film peut etre si bien noté? le mystère reste entier, le film ne fais jamais peur, le mot horror dans le titre est complètement trompeur, on est plus proche d'une escroquerie type Blair witch, le concept camescope en moins.
Pas de rythme, des acteurs à la rue, et rien de percutant niveau flippe. La fin est complètement foireuse selon moi, bref ce sympathique navet est à oublier rapidement.
L'art et la manière...
Sans être un chef-d'oeuvre du genre, "Horror Hotline" mérite assurément d'être vu et apprécié pour ce qu'il est : un honête film d'horreur qui atteint plusieur fois sontr but, à savoir entretenir le suspense et donner le frisson. On suit cette équipe de journaliste enquêtant sur une légende urbaine avec inquiétude et je dois bien avouer que j'ai sursauté plus d'une fois (ça m'arrive rarement). Le scénario n'est pas d'une originalité folle, mais le réalisateur manie sa caméra avec grand talent et ça fait toute la différence.
Ajoutons que nous avons ici le choix entre deux fins différentes : celle exploitée en salles, légèrement pompée sur "Le projet Blair Witch" et pas fameuse... et l'autre, carrément supérieure et franchement flippante!
Monster
S'il est un genre dans lequel les réalisateurs Hong-Kongais ne brillent pas, c'est le film de terreur pure, contrairement aux japonais qui eux excellent avec des joyaux comme Kairo ou Ring. Il y a bien la Ghost Kung-Fu Comedy, mais la plupart du temps on rit plus que l'on tremble. Donc, avec mes à priori, je me projette cet Horror Hotline... (3petits points ! Hum !!!)The Big Head Monster... c'est bizzare, moi dès que Francis Ng est à l'affiche d'un film, je kiffe, même s'il a joué également dans des navets, donc le film est commencé depuis une bonne demi-heure, et une chose me frappe déjà, c'est le sérieux avec lequel le réalisateur traîte son sujet, pas une seule pointe d'humour, le réalisateur utilise à fond les artifices habituels du genre avec une certaine aisance, comment créer de la terreur avec des mouvements de caméra (il en use même parfois un petit peu trop), on rentre dans le vif du sujet, une étrange histoire de bébé monstrueux qui hanterait la mémoire des gens qui auraient croiser son chemin...
Je dois avouer que jamais un film HK ne m'a autant fait flipper, attention ce n'est pas non plus Ring, mais il y a tout de même quelque chose, la terreur monte crescendo jusqu'au final, je dirai même malheureusement jusqu'au final, car alors qu'il aurait dû nous montrer ce qu'il nous cachait depuis le début (ce que réussit très bien Nakata dans Ring), il bascule dans l'hypothétique à la Blair Witch Project.
Malgré celà, on passe un très bon moment et le réalisateur sait nous tenir en haleine jusqu'à la fin.