Junta | 3.5 | |
jeffy | 3.25 | Correct sans plus |
François | 2.5 | Ambitieux mais loupé par moments, une fresque sur fond de triad qui reste un bo... |
Alain | 2 |
De Wong Jing, on connaît surtout les comédies parodiques bien grasses (voir Future Cops ou Niki Larson), les superproductions commerciales (The Stormriders). Il fait aussi dans les catégories III comme peut en témoigner le décevant mais pas pire Body Weapon avec Chiu Man Cheuk.
The H.K. Triad est une production un peu plus ambitieuse, puisqu'elle lorgne très ouvertement du côté de Martin Scorcese. Wong Jing a voulu faire Les Affranchis made in Hong-Kong. Sans pouvoir se comparer à son illustre modèle, il faut bien concéder que le film est très correct et intéressant à suivre.
Tout d'abord par qu'il se projette dans les années 60, avec l'initiation de deux frères. Pour une fois que ce n'est pas un film contemporain, merci Wong Jing... La vedette revient à Lau Ching-Wan, dans une rôle entre De Niro et Joe Pesci. Ho est violent, généreux, dévoué à son frère, mais aussi coureur (il s'envoie la future femme de son frère sur le toit de sa voiture le jour de son marriage...), calculateur et un peu vulgaire parfois. Ses actes le feront monter rapidement dans les hautes sphères des triades, lui feront construire un monde autour de lui et de ses amis, mais dont les fondations sont plus fragiles qu'il le croit. Francis Ng hérite d'un rôle un peu plus ingrat. On connaît pourtant le talent de cet acteur trop peu connu et qui réussi toujours des interprétations justes et réussies. A voir notamment face à ce même Lau Ching-Wan dans l'exceptionnel Full Alert. Autour de ces deux frères au destin lié, plusieurs personnages secondaires viennent se greffer. De la fille d'une prostituée (la jolie Athena Chu) à la belle soeur du chef des triades en passant par les policiers plus ou moins corrompus, l'éventail est large. Leurs histoires sont développées avec plus ou moins de bonheur. La jolie (jolie, magnifique oui...) Ling fait un peu inutile alors que Fei (Athena Chu) possède un rôle très important.
Le scénario mêle tous ces personnages sur plusieurs années, voit leur ascension et les fissures apparaîtrent dans l'édifice. Le tout narré par la voix off de Lau Ching-Wan (à la manière d'un Ray Liotta dans Les Affranchis), avec quelques petits retours dans le présent de temps en temps. On suit assez bien, même si le principal regret est que le film ne décolle pas de temps en temps. La musique est aussi du type Scorcese (notamment Casino), avec des chansons à succès de l'époque (a priori... je ne les connais pas donc...). On peut aussi regretter des dialogues un peu 'légers' parfois (notamment Lok et Ho qui passent leur temps à parler de 'hard on'...) . Mais dans l'ensemble, le film est une réussite, et malgré ses défauts, je le préfère au Parrain de Hong-Kong, autre fresque mafieuse que j'ai trouvée moins bonne que ce qu'en disaient les critiques. Lau Ching-Wan et le reste du casting sont le point fort de ce film au scénario ambitieux. Dommage que la réalisation soit si convenue et que le scénario n'ait pas été mieux écrit. Mais bon, on est chez Wong Jing aussi...