Anel | 2 | |
jeffy | 1.75 | Un film drôle... 2 minutes |
Archibald | 1.25 | Grosse Déception ! |
François | 1.25 | Entre navrant et hilarant |
Je me suis étonné de voir le rire que je suscitais chez certains en leur racontant l'histoire d'Himalaya Singh et il est vrai que le synopsis est des plus alléchants (dans le sens barré et loufoque du terme, bien sûr). Seulement voila, un bon scénario ne fait pas tout et même si il se fait assez convaincant pour entrainer dans le projet un casting aussi bien fourni qu'ici, une fois porté à l'écran, ca ne marche plus du tout.
On s'imagine assez bien Wai Ka-Fai, Francis Ng Chun-Yu et Lau Ching-Wan se poiler avant de tourner leurs âneries mais malheureusement manquer du recul nécessaire pour s'appercevoir de la pauvreté de certains gags dignes de délires d'ados (en particulier les 10 interminables premières minutes entre Ronald Cheng Chung-Kei et Cherrie Ying Choi-Yee). Faut-il ouvrir le débat "Humour de Ronald Cheng, humour de Wai Kai-Fai, quels proportions ?"...je ne m'y engagerai pas mais une chose est claire, Himalaya Singh est un ratage complet et je gage que Ronald Cheng n'y est pas étranger.
Difficile de pitcher un scénario aussi emmêlé et tordu : Himalaya Singh (Ronald Cheng) est un jeune yogi élevé sur les cimes de l'Himalaya par ses parents, seuls contacts qu'il n'a jamais eu avec le monde et le genre humain jusqu'alors. Suite à l'appel d'un ami, ses parents envoient notre très naïf yogi à Yoga City prendre la main d'Indian Beauty en remportant un concours de Yoga (et oui !...) et au passage, découvrir l'Homme et le Monde, y compris tout le mal dont ils regorgent. Mais c'est sur Cherrie Ying qu'il s'échoue et, apprenant la raison de sa venue, elle étant si jalouse d'Indian Beauty, celle-ci décide de faire de Singh un vrai bad guy afin de pourrir leur marriage à venir. Parallélement, on suit un groupe de touristes hong-kongais en visite en Inde (toujours à Yoga City) dont Lau Ching-Wan, véritable froussard, ses deux neveux (Shine) ainsi qu'un routard avide de sensations fortes (Francis Ng) font partie. Suite à une série de quiproquos, Lau Ching-Wan se retrouve seul face à d'étranges hallucinations tandis que Francis Ng et les deux niais de service essayent en vain de retrouver leur identités et pour cela enfilent tour à tour différentes personnalités toutes plus dingues les unes que les autres. Sur le papier ca fonctionne (et encore pas pour tout le monde) mais le résultat, c'est une autre histoire.
Lau Ching-Wan n'est même pas bon dans la peau d'un Mister Bean frelaté. Il ne nous livre pas son clown propre (qu'on a pourtant déja vu dans certaines de ses comédies) et son manque d'authenticité et de sincerité, décoit énormement, vu le bonhomme, c'est bien dommage !... Francis Ng se lâche (comme d'hab) mais n'est pas non plus à son top. Hormis à quelques moments comme lorsqu'il nous gratifie d'une parodie de Yakuza façon Beat Takeshi...un bon moment. Il faut dire pour sa décharge qu'il se retrouve affublé de deux side-kicks des plus médiocres, j'ai nommé les Shine 1 & 2 (vous savez les Twins masculins), ce qui n'a pas du franchement l'aider.
Les costumes sont par contre magnifiques, on assiste à une véritable profusion de couleurs et de formes assez convenues mais pourtant très séduisantes.
Le film est également truffé d'effets spéciaux pas toujours très réussis et en tout cas utilisés à outrance, ce qui est décidemment de mode à HK (allez voir Kung-Fu Hustle, vous verrez !). Il faut dire que le scénario nécessite l'emploi de tels SFX avec les scènes d'hallucinations complétement folles de Lau Ching-Wan et surtout bien sûr dans les scènes de yoga où les contorsions en tout genre et autres "technique de la boule" n'auraient jamais été réalisable sans.
En Bref, après un Fantasia plus qu'hilarant, Wai Kai-Fai, qui regroupe pourtant le même casting ici (Ronald Cheng en plus), décoit beaucoup avec sa nouvelle comédie Himalaya Singh. La faute à un Ronald Cheng imposant son humour parfois décalé avec le ton général et aussi à un scénario original mais qui ne fonctionne pas.
Des comédies du nouvel an, on atteint rarement grand chose. Films à vocation très grand public et très famille, réunissant des castings de stars pour des histoires d'une simplicité confondante. Himalaya Singh ne vient hélas pas changer la donne. On aurait aimé pourtant. Lau Ching Wan, Francis Ng... Wai Kai-Fai à la réalisation. Y a moyen quand même non? Ronald Cheng, lourd mais drôle parfois non? Cherrie Ying, elle est mignonne, Cecilia aussi. Shing Fui-On, Tommy Wong, des bonnes sales gueules. Allez.... Allez... Non? Non.
Surtout pendant une bonne heure. Le scénario de Wai Ka-Fai se montre d'une rare fadeur, on multiplie les personnages, on ne comprend pas trop qui fait quoi et comment tout cela va s'arranger, on part dans des délires sans queue ni tête. Les effets spéciaux sont moyens voir même médiocres (on s'habituerait presque à la qualité correcte des SFX récents à HK, alors qu'on a bien supporté vingt années de médiocrité à ce niveau), la musique de circonstances mais impersonnelle, les gags pas souvent drôles. On joue la carte de l'exotisme, Jingle est parti en Corée, partons en Inde, avec bien sûr la finesse d'un poids lourd qui débarque avec tous les préjugés.
Beaucoup plus dur, Lau Ching-Wan est imbuvable dans ce film. Il faut le lire une fois pour le croire, mais c'est pourtant vrai. Autant dans Fantasia Ching Wan était tout à fait supportable à défaut d'être hilarant, autant ici, il singe Mr Bean jusqu'à l'overdose. Ce n'est pas compliqué, ce n'est pas drôle, on finit même par être triste pour lui tellement son rôle fait peine à voir. Francis Ng s'en tire un peu mieux, mais son personnage n'a rien de passionnant non plus, et c'est finalement Ronald Cheng qui est vainqueur par défaut du match des stars.
Heureusement la dernière demi-heure finit par faire sourire, de pitié peut-être, mais faire rire quand même. Il faut dire que le scénario part tellement dans le n'importe quoi qu'il finit par faire mouche, même si c'est sans finesse aucune. On ne retiendra tout de même pas grand chose de cette comédie ratée qui a d'ailleurs essuyé un échec assez conséquent au box office. Faire n'importe quoi peut donner des résultats tout à fait sympathique (voir Fantasia du même réalisateur), mais Wai Ka-Fai doit trouver une plus grande rigueur dans ses scénarios, et surtout une plus grande cohérence.