Tanuki | 4 | Sanglant...et savoureux |
MLF | 4.5 | |
Junta | 3.75 | Une bonne ambiance et de belles séquences malgré une animation limitée. |
Astec | 3 | Peut mieux faire... |
==^..^== | 3.75 | Une grande qualité de réalisation |
Avis aux fans de vampires : Alucard a tout pour vous séduire. Grand, fort, indestructible, cruel mais aussi "fidèle" et ayant un bon sens de l'humour (noir il s'entend). Une question plane sur toute la série : qui est vraiment Alucard ? Car elles sont bien étranges les relations qu'il tisse autour de lui. En particulier avec sa belle maîtresse (au sens hiérarchique du terme) : Dame Integral et sa jeune protégée et novice vampire : Victoria Seras. Bien-sûr, une grande partie des questions trouvera sa réponse de façon plus ou moins explicite, comme, par exemple, ce qui concerne Alucard, vu qu'il ne faut pas rater LE plan-solution et avoir un minimum d'astuce ou de connaissance vampirique. Alors, cela rajoute encore plus de charme au personnage, déjà si noir et sadique.
Le design des protagonistes n'est pas forcément beau, voire même pas tellement finalement (c'est un style bien bizarre que d'entretenir une telle asymétrie des visages). En plus, c'est inégal selon les épisodes, en particulier un où l'on a l'impression qu'un dessinateur s'est invité pour rendre Integral plus féminine et plus belle que dans le reste des épisodes où elle parait bien lisse de visage. Mais ce qui est surprenant, c'est que malgré cela, Alucard n'en est que plus impressionnant, avec son flingue à la taille démesurée et dopé aux balles en argent.
Ce qui est trompeur, c'est de tant s'attarder sur Alucard (il me fascine, quelle prestance !), qui a toujours le beau rôle dans les épisodes mais n'est pourtant pas le personnage le plus présent à l'écran. Ainsi l'histoire est en fait plutôt centrée sur Seras et son apprentissage simultané de la vie de vampire et de son rôle dans l'Institution Hellsing. C'est elle le fil conducteur et, là, ça m'a un peu gêné parce qu'elle est très très naïve. De temps en temps, elle fait preuve de jugeote et peut même être rigolote (surtout quand elle découvre les armes de combats qu'on lui réserve en raison de sa force de vampire) mais, dans l'ensemble, elle est plus le moyen pour le spectateur d'éclaircir les zones d'ombre ou de faire avancer l'histoire mais son évolution à elle est vraiment lente. L'image que j'ai d'elle, c'est une chrysalide qui ne veut pas se transformer en papillon (ce qui aurait pu offrir un beau spectacle). Tout cela n'empêche pourtant pas que l'on s'attache à elle ainsi qu'aux autres personnages qui sont, eux aussi, assez simple à définir du point de vue du caractère malgré la part de mystère que chacun concerve. Integral est le meilleur exemple : froide comme un glaçon et déterminée comme un Seiya allant se battre contre le grand Pope (je n'ai trouvé que ça comme image de la détermination, désolée ^^;), mais on apprend plus tard qu'il y a une très bonne raison à celà.
Pour revenir un peu sur le contenu scénaristique, j'ai été très séduite par l'ambiance très glauque et saignante des premiers épisodes ainsi que par la construction des personnages. Puis, autour du 5 ou 6ème, il y a une petite perte de vitesse. Ensuite, la bonne idée a été de faire des histoires, découpées en plusieurs épisodes, plus complexes avec des conflits avec le Vatican ou traitant de l'apparation mystérieuse de vampires d'un nouveau genre. Les 4 épisodes finaux sont tout simplement excellents avec une véritable mise en valeur de tous les personnages et avec une telle prise de vitesse, qu'il devient regrettable que ça s'arrête déjà. Surtout que, bien que se suffisant à elle-même, la fin ouvrait la porte à une suite alléchante.
Un petit mot pour conclure et puisque je ne l'ai pas dit avant : cette série est à réserver aux grands. D'ailleurs pour l'anecdote, au Japon, elle était diffusée à 2h du matin pour éviter que les plus jeunes puissent tomber dessus. Vue la haute teneur en violence, sang et autres décompositions zombiesques savoureuses, ça se comprend largement. On va donc dire : âmes sensibles s'abstenir. Pour les autres, allez-y l'ambiance est noire comme il faut et la musique jazzie-rock est à incorporer au plus vite dans votre discothèque.
Les vampires sont à la mode ces derniers temps puisque après le cinéma (Blood the last vampire, Vampire hunter D), ils investissent également le petit écran avec la série Hellsing, adapté d’un manga de Kôta Hirano. Comme ses prédécesseurs sur grand écran, les treize épisodes qui composent cette première saison (une seconde serait en chantier, toujours basé sur le manga) visent plutôt un public mature et ne sont donc pas économes d’hémoglobine, vampires obligent. Le premier épisode, The Undead, donne ainsi le ton : dans un village d’Angleterre, un vampire déguisé en prêtre et réfugié dans une église « zombifie » à tours de bras. On suit dès lors l’intervention d’un groupe paramilitaire opérant pour le compte de l’institution Hellsing, une police secrète chargé de lutter contre les forces occultes et qui compte dans ses rangs la jeune recrue Victoria Celas. Alors que tous ses compagnons se sont fait « posséder » par le faux prêtre et qu’elle est en passe de subir le même sort, intervient le personnage d’Alucard, vampire de son état et dernier recours de Hellsing. Le nettoyage par le vide peut commencer...
L’ambiance dans laquelle est placée la série est violente et sombre. Le monde de Hellsing, comme on le découvre par la suite, est une version « obscurantiste » de notre monde contemporain. C’est un peu comme si une part du quotidien sous le temps de l’inquisition s’était invitée à notre époque. L’institution Hellsing agit ainsi au nom de la Reine, de Dieu et contre les forces du Mal, à l’image d’un ordre religieux excommuniant tous les "déviants" à coups de revolver et de balles en argent. Cette guerre contre le Mal se transforme d’ailleurs en véritable guerre de religions lorsque intervient le Vatican à travers un représentant de l’ordre d’Iscariote, l’équivalent catholique de Hellsing. Tout cela pousse la série vers une imagerie néo-gothique assumée que les multiples références au Dracula de Bram Stoker ne font que renforcer. Dans cette même veine les passionnés de vampires ne manqueront pas de percer le voile du petit mystère des origines d’Alucard dans l’anagramme de son nom...
Prise au premier degré la série véhicule un discours "politiquement" ambiguë, mais Hellsing étant avant tout une oeuvre sans prétentions philosophiques, on ne saurait trop lui en tenir grief. Et puis les enjeux dramatiques de la série se construisent avant tout autours des trois pôles que sont Alucard le vampire, la dirigeante et héritière de l’institution Sir Integral Wingates Hellsing et la jeune recrue Victoria Celas. Pour les deux premiers c’est dans le secret de l’accord qui lie le vampire à l’héritière Hellsing que réside le mystère tandis que Victoria, volontairement mordue par Alucard, se pose des questions au sujet de son nouvel état de vampire et de son lien avec Alucard. Vertébrée par le récit de la relation de ces personnages, l’intrigue s’enrichit ensuite des différents ennemis auquel font face les agents de Hellsing, tous plus sombres et cruels les uns que les autres. C’est aussi l’occasion de voir la montée en puissance de Alucard, qui passera de l’utilisation de sa superbe pétoire estampillée Hellsing, à la magie noire dans les derniers épisodes.
Si tous les ingrédients sont réunis pour faire de Hellsing une série distrayante, la réalisation gâche malheureusement le plaisir. C’est tout d’abord sur le plan technique que les carences sont le plus rédhibitoires : d’un épisode à l’autre et dans un même épisode, on passe d’une scène relativement bien animée à quelques choses de statique et de raide. En ce sens la qualité manifeste du générique est trompeuse quant à la qualité d’ensemble de la série. De plus, hormis Alucard et la galerie de « méchants », les personnages ne bénéficient pas d’un chara design des plus soigné et c’est surtout Victoria qui en souffre le plus. Et puis les décors ne se distinguent pas particulièrement du reste en demeurant cantonnés à leur valeur fonctionnelle. Enfin la mise en scène manque également de souffle et d’ambition dans ses objectifs. Les nombreuses pistes d’intrigues intéressantes tournent court au niveau de leur exploitation et si les combats sanglants sont bien présents, leur assise scénaristique est trop ténue pour nous « happer » efficacement.
Hellsing est donc une série inégale, qui ne manque pas d’intérêt par son côté défouloir mais déçoit sur le plan technique et la mise en scène. Son aspect gore et ses faiblesses d’animation destinent sans doutes ces treize épisodes à un public adepte du genre...
Pour ma part, je ne suis pas un grand fan de ses séries de vampires, chasseurs de zombies et autres créatures maléfique, où le sang coule à flot et les membres volent à droite et à gauche, mais une chose est certaine Hellsing est une série de grande qualité graphique. L'animation et les traits des personnages sont à mon avis très bien réussis, les arrière-plans un peu trop simples, mais de toute façon le fond glauque les rend secondaires.