La cuisine Iwai perd sa saveur
On gardait toujours un souvenir des films de Shunji Iwai, cinéaste inégal, pas assez rigoureux, mais traversé par des éclairs d’inspirations. Mais son
Hana et Alice n’a rien imprimé dans notre esprit. L’attirail de sensiblerie (des violons, une caméra intenable, baladeuse, des petits sentiments esquissés, des ados mignons) tourne en boucle. C’est chou, c’est chouette, c’est surtout niais. Le film s’étale, déploie des ailes prétentieuses mais ne creuse rien. Au bout d’une heure et demie, on ne voyait toujours rien démarrer. On a pas vu le reste.
Des actrices naturelles dans un film globalement surfait et mou
Hana et Alice c'est le surlignage de toutes les symboliques chères au cinéaste depuis ses premiers pas dans le domaine du long métrage. S'il est beau, parfois transfiguré par le naturel éclatant de ses actrices, transfiguré par une caméra toujours aussi libre alternant proximité et recul avec une facilité déconcertante, il n'en est pas pour autant féerique comme l'avaient pu être ses oeuvres précédentes. Quelques vagues notes musicales rappelant l'incroyable bande-son de Love Letter mais option cheap, une pincée de justesse dans la gestion de lumière mais à des années "lumières" de l'oeuvre précédemment citée, plus sèche encore que dans All About Lily Chou-Chou. Le grand Iwai semble être loin, perdu dans cette tambouille gnangnan narrant les aventures de deux jeunes filles sur un garçon qui croit être devenu amnésique suite à un malaise. Pourquoi, en dehors de ses petites qualités citées plus haut, Hana et Alice ne fonctionne pas? Sans doute parce qu'il n'enclenche jamais la seconde, paraît survoler son sujet du fait d'une succession de scénettes clipesques sans grand lien : les séquences de danse, les rencards pénibles car mis en scène avec mollesse, les discussions au téléphone pas plus intéressantes que la dernière production ado nippone et même la rencontre entre Alice et son père est purement anecdotique alors qu'elle aurait pu déboucher à autre chose de plus travaillé. Iwai n'est pas non plus allé chercher bien loin l'idée de dire les "je t'aime" dans une langue étrangère pour que le destinataire reste dans le mystère, ainsi les Wo ai ni font plus puéril qu'autre chose. On passera outre la lourdeur des séquences de shoot photos ou l'interminable séquence de ballet finale lors d'une audition pour un magazine. Parsemé de moments simplement beaux, mais trop souvent entaché par la lourdeur des symboliques, Hana et Alice est l'aboutissement du style Iwai sans une once d'humilité.
Du Iwai Canada Dry
Hana et Alice sent la fatigue de la formule Iwai au point qu'on a ici l'impression que le cinéaste s'autocaricature. Certes, Swallowtail Butterfly et All about Lily Chou Chou étaient déjà trop longs à force de vouloir trop raconter. Mais ici l'éparpillement narratif n'offre même pas de vrais moments de grâce contrairement à ces films-là. Tout simplement parce que les travers souvent évités par ses films précédents contaminent cette fois le film dans son ensemble. La mise en scène offre ainsi une énorme déception. L'usage des caméras à l'épaule ne différe ainsi pas d'un certain académisme du cinéma d'auteur contemporain.
Pire: on ressent ici bien plus le passé publicitaire d'Iwai que dans ses films précédents. Un visage coupé en deux par le bord d'une vitre s'y fait le reflet lourdement signifiant des tourments psychologiques d'un personnage. Les plans en caméra subjective n'y diffèrent aucunement de ceux que feraient le premier tâcheron pubeux venu. De meme que ces scènes filmées du point de vue du regard du photographe. Les faux raccords sentent l'épate à plein nez tandis que les ralentis nous ramènent aux funestes heures d'un certain cinéma années 80. Sans parler de plans fixes longs et distants sentant le tape à l'oeil auteurisant. Ou de ces cadrages où Iwai n'évite pas toujours le beau plan pour le beau plan. Les rapports entre les personnages ne dépassent certes pas les poncifs du teenage movie mais cela ne saurait etre un défaut en soi: ce serait plutot l'incapacité du traitement formel comme narratif à tirer le film vers le haut qui pose problème. Les acteurs semblent eux jouer dans un état d'anesthésie permanente tandis que le score nul (une première pour Iwai) fait sombrer le film dans la mièvrerie. Et malheureusement la superbe photographie est là pour nous rappeler qu'on est dans un film d'Iwai.
L'esthétisant, le tape à l'oeil, l'esthétisme publicitaire, on savait que tout cela était le gros risque que courait un tel cinéaste surtout au vu de son passé professionnel. Et c'était même le cinéma d'Iwai tel que le décrivaient ses détracteurs. Avec son film le plus faiblard à ce jour, Iwai Shunji vient de mettre de l'eau dans leur moulin.
Iwai arrive toujours à m'étonner
J'avoue qu'en lisant la critique de mon cher collègue, j'ai hésité avant de regarder, mais comme un shinji Iwai est toujours intéressant à voir, je me suis laissé tenter ; et je n'en suis vraiment pas déçu. Rien que le début est magnifique ; les scènes de complicité entre les deux copines sont vraiment bien installée et on rentre très vite dans le film ; et on y tient jusqu'au bout, ce qui n'est pas évident pour un film de 2h15. Le scénario en lui même n'est pas spécialement original, mais il est bien mis en scène ; Iwai arrive à faire de très jolis plans sans artifices mais juste avec des mouvements bien placés, très agréables à regarder. Et en plus, les trois interprêtes principaux font un sans faute, bien dans la peau de leur personnage. Sinon j'aime beaucoup le développement du personnage d'Alice ; autant Hana est plutôt conventionnelle dans sa psychologie, autant Alice montre un symptôme assez répandu chez le lycéen(ne) moyen : le complexe de la feuille blanche ; en gros elle fouare toutes ses audiences à cause de son stress et son manque de confiance mais ne se rend pas compte qu'à coté, elle joue un rôle important où elle y met du coeur et y réussit plutôt bien. Et finalement, la scène de ballet à la fin du film est merveilleuse. Ce qu'on peut regretter dans ce film, ce sont surtout les violons un peu trop présents sur la fin, mais à part ça on passe vraiment un très bon moment d'émotions.
Le sujet qu'est l'amour à l'adolescente n'est t'il par réservé au adolescent ?
Il est plutôt difficile de tenir le spectateur face à une romance sans importance. C'est le tps des amourette, de l'insouciance, de la souffrance légère des premier expérience.
Bref Iwai a beau être talentueux, on y retrouve bien ses particularités au niveau de la réalisation et des personnages, mais l'histoire a du mal à prendre, on a l'impression de regarder une de ces séries animé pour écolier qui met en scène des écoliers.
ça s'en sort pas trop mal, mais le public est limité, ou alors on le regarde par nostalgie...
Plus Alice que Hana
Le développement de l'histoire n'est pas bien équilibré entre les deux personnages principaux, bien que le début se penche plus sur Hana, la suite se focalisera surtout sur Alice; et par exemple l'enfance de Hana est à peine abordé à la fin alors que cela aurait pu être un thème intéressant à développer.
Mais ce déséquilibre est peut-être induit par les actrices; AOI Yu qui joue Alice crève littérallement l'écran - on a déjà pu la voir dans All About Lily Chou-Chou, du même réalisateur, dans un rôle beaucoup plus grave où elle a su insuffler de sa fraîcheur jusqu'à la fin... Ici aussi elle démontre de son talent et de son naturelle qui fait mouche !
SUZUKI Ann se débrouille pas mal dans le rôle d'Hana, mais n'arrive pas à tenir la comparaison (faut avouer que son rôle est aussi plus ingrate).
Et comme tout film d'Iwai oblige, ici aussi il y aura des petits moments simples (mais magique) de la vie quotidienne qui restera gravé après le vision. Mais comme le thème de ce film est plus léger et fleur bleu que ces oeuvres précédentes, il marquera moins les esprits, mais reste tout de même un très bon film à découvrir !
Hana to Alice... Hana comme fleur Hana comme une esthétique particulière To comme le Tao comme une comtemplation émerveillée, Alice comme Fée, comme un finish des plus joyeux.
Hana to Alice... Hana comme fleur Hana comme une esthétique particulière To comme le Tao comme une comtemplation émerveillée, Alice comme Fée, comme un finish des plus joyeux.
Un triangle amoureux qui se dessine, tout le long du film, qui pour les personnes dont l'adolescence paraît loin ou proche ramènera sans doute réfléxion sur ces années perdus, où tout était simple comme un conte de fée finalement, même si sur le moment tout cela semblé être vraiment compliqué.
Le film dure dure, appaise son spectateur et l'installe dans son rythme, et le plonge dans la magie adolescente, des années de lycée. Un monde merveilleux où les préocupations sont celles oubliées. Celles qui aujourd'hui devraient être encore dans nos coeur, mais qui pour nombreux d'entre nous n'y sont plus. Pourquoi ne pouvons nous pas rester adolescent toute notre vie? Et rester dans notre inscouciance et notre révolte? Pourquoi dans un monde d'abondance, se donner du mal alors que le bonheur est là dans les relations humaines? Qu'elles soient fondées sur des mensonges ou pas cela ne change rien...
Ce film rappel bien l'urgence de faire de notre vie quotidienne non un fordeaux si ce n'est une vie totalement appaisée, où les préocupations seraient bien ailleurs que ceux du monde réel.
Un film dont seuls les asiatiques ont le savoir, une simplicité même de la beauté cinématographique. Un monde à part que l'on aimerait resté toute sa vie, et plus encore. Une telle beauté, une telle fraternité, une telle humanité, cela devrait durer l'éternité. Oublions tout le reste, au moins juste le temps de ces deux petites heures d'appaisement et de souvenirs intenses...
En apesanteur
C’est toujours avec une certaine impatience que l’on découvre une nouvelle œuvre de Shunji Iwai.
Le film traite d’une mystification amoureuse d’un garçon par deux copines plus ou moins inséparables, et toute une série de situations qui peuvent découler de ce postulat de départ.
Pitch assez simple, mais symptomatique des lubies adolescentes, age des contradictions et des revirements jugés « définitifs ».Le sujet n’est certes pas nouveau, mais rarement traité avec autant de pudeur et d’humanité.
L’impression qui prévaut est cette sensation permanente de légèreté, tant la réalisation semble effleurer les petits moments de vie, tant elle s’impose comme aérienne. HANA &ALICE est une comédie dramatique au sens littéral, puisque mélangeant en parfaite harmonie des éléments des deux catégories : on assiste à une succession de moments farfelus, drolatiques, souriants, ou au contraire tristes et exprimant la détresse des protagonistes, et la caméra se veut tantôt lointaine, limite elliptique et laissant hors champ l’action, tantôt inquisitrice. Scrutant alors les visages en plein désarroi, comme cette séquence très marquante ou Hana avoue son imposture au jeune Miyamoto.
Iwai est d’ailleurs toujours à limite du « je me regarde filmer », mais sans jamais y tomber, trop intelligent pour sombrer dans l’autosuffisance, et privilégiant le fond sur la forme, même si son sens du cadrage est impressionnant et la photographie de son film toujours aussi magnifique.Ainsi ce plan original et somptueux dans la salle de classe lors de la fête de l’école,ou nos jeunes héros dialoguent devant des baies vitrées derrière lesquelles flotte un gigantesque ballon à l’effigie du fameux personnage de dessin animé,ASTROBOY.Le résultat est d'une splendeur étourdissante.
Le jeu des deux actrices est essentiel à l’adhésion au sujet, et Anne Suzuki (Hana) comme Yui Aoi (Alice) sont parfaites de spontanéité et de fraîcheur. Face à un Tomohiro Kaku interprétant avec beaucoup de crédibilité le jeune Miyamoto, inhibé et timide. Les rôles adultes sont volontairement en retrait, mais participent à la cohésion de la distribution.
Si la profondeur de sentiments et ses éternelles variations constituent le centre du film, il se permet aussi une mise en abîme de son propre univers, celui des gens du spectacle.
La dernière partie propose ainsi un casting d’un magazine pour adolescentes, auquel Alice participe,aprés avoir été abordée dans la rue par une scout-talent et tenté sans succés quelques apparitions dans des spots publicitaires.
Pur moment jubilatoire, regorgeant de cameos de gloires locales, il égratigne gentiment au passage le show-biz nippon en une série de clins d’œil réjouissants. On y côtoie en assistante artistique Ryoko Hirosue, chanteuse et actrice justement découverte à travers un concours de "jeunes talents", les sosies du duo de jeunes chanteuses du groupe « W », et des jeunes femmes prêtes à beaucoup pour y arriver. Sous les yeux d’un photographe star blasé, interprété par le méchant au look étrange du film SKY HIGH de Ryhuei Kitamura.
L’intervention d’Alice qui fait une démonstration de ballet apporte alors une note de sincérité détonante qui lui permet d’être sélectionnée, instant totalement magique qui prouve que la pureté a peut-être encore une petite place dans le monde faisandé et factice du show-biz japonais(et d’ailleurs…).
Ce sera le morceau de bravoure final de cette œuvre si riche de moments forts en émotion et d’une richesse visuelle constante.
Comme pour LOVE LETTER, autre grande réussite, Shunji Iwai choisit de ne pas dramatiser outre mesure son propos, préférant adopter un ton doux-amer, parfois mélancolique, mais toujours apaisé et souvent souriant et bienveillant. Du coup, cette chronique des premiers émois adolescents y gagne en justesse et en force, portée par un score musical là encore si bien choisi, et d’une beauté sobre et minimaliste qui correspond idéalement à l’atmosphère impressionniste de l’ensemble.
Magnifique film sentimental au sens le plus noble, intelligent et novateur,et nouvelle preuve du talent d’un cinéaste en pleine maturité artistique, HANA & ALICE s’impose comme un authentique moment de grâce, à l’image de ses deux héroïnes si attachantes : une œuvre en apesanteur.
L'amour est aveugle
La naïveté n'a pas de prix, même celui des illusions, du faux, de la mimesis. Iwai c'est la candeur absolue, en plein dedans, à deux pieds, et joints. La mièvrerie c'est ce qu'il fait de mieux, de plus touchant, c'est son territoire. Alors avec Hana et Alice, il ne faut rien espérer d'autre, rien d'autre que la maitrise parfaite du réalisme et du symbolisme à hauteur d'adolescentes japonaises. Et c'est parfait, parfait parce que tout dans Hana et Alice est porté par des creux et des ruptures, des doutes et des erreurs, des tentatives réussies et des échecs. Tout Hana et Alice est une partition avec des mélodies poignantes ou ratées, et ça n'a pas d'importance. Pas d'importance parce que tout Hana et Alice fonctionne à l'émotion douce et chétive, grave et joyeuse. L'illusion, la fiction, le réalisme, le symbolisme, tout ça pour Iwai fait parti d'un seul et même monde, une représentation synthétique de l'actuel qui ne partage pas mais confond, lie. S'inventer une histoire d'amour ou le découvrir, c'est exactement la même chose, le début d'une fiction, d'une hsitoire qu'on s'invente, et ça Iwai l'a compris, le sait, et Hana et Alice, récit en rose d'amour d'eaux pures, n'est que l'image, le catalogue kawaï de ce récit. Il y a forcément trop de piano, trop de violon, parce que tout ce monde est trop. C'est une palette faite d'excès, mais d'excès qui se partage sans cesse avec la juste mesure la plus incroyable. Là les relations entre un père et sa fille, quelques mots échangés, et le beauté lacrymale des sentiments et des non-dits explosent en torrent de larmes. Hana et Alice est beau, et il faut savoir qu'aimer est la chose la plus bête, la plus stupide, la plus simple, la plus naïve du monde pour pouvoir regarder ce film d'Iwai. Ce n'est pas un film du jugement, de la critique, de la perception analytique, un objet de discours, c'est la simplicité nue d'une émotion simple et totale, quelque chose qu'on reçoit comme un cadeau dont on ne cesse de s'émerveiller, jusqu'à s'en aveugler.
Mouais...
en tant que fand d'Iwai, Hana & Alice m'a un poil déçu, mais juste un poil.
C'est son moins bon film, trop "adolescence fleur bleue" (même s'il s'agit du sujet du film) pour que j'y adhère complètement.
A part ça, plusieurs scènes boulversent néanmoins par leur grâce absolue, les deux actrices principales sont merveilleuses, et la bande originale est, comme d'habitude chez Iwai, de qualité,...
La fleur, le rat et le lapin...
Après le grandiose
All about Lily Chou-Chou,
Iwai retourne à un cinéma plus modeste (ce que les gens de peu de foi lui reprochent en y voyant autant une redite qu'une baisse de niveau, faisant probablement de
Hana & Alice son film le plus sous-estimé) et à un genre où il excelle, la comédie romantique. Comme chacune de ses précédentes incurtions dans le genre (
Love Letter,
April Story,...),
Hana & Alice est un film diablement intelligent et subtil, dont les enjeux comme la charge émotionnelle sont irréductibles aux mots rapides qu'on va vouloir mettre dessus comme aux genres (comédie romantique, film d'amitié,...) auxquels on essayera de le rattacher - je sais, je suis moi même le premier à dire que
Iwai fait les plus belles comédies romantiques du monde, mais faut croire que chez lui ce terme englobe bien davantage que chez les autres. Et comme d'habitude, même si on a vu mieux chez ce réalisateur, le sujet est transcendé par une mise en scène (pubeuse ? et alors ?) d'une légèreté rare, quasi aérienne.
20 janvier 2008
par
Epikt
comme d'autres je trouve aussi que IWAI commence à s'essoufler là.
maîtrise esthétique (quelques raccords photos pas top mais bon...), mais le fond est trop mince. je crois qu'il a atteint avec Hana & Alice un certains palier qui j'espère ne le bloquera pas indéfiniment.
petite déception donc, j'en attendais trop et pourtant le film n'est pas mauvais, juste insuffisant au niveau de l'histoire.
Iwai confirme... que son cinéma n'est plus ce qu'il était autrefois.
Iwai Shunji a développé son style, tout en photographie lumineuse et cuts incisifs, dès ses courts-métrages pour la télé, au début des années 90. Ca, il ne l'a jamais perdu.
"Hana & Alice" est visuellement sublime et garde donc une cohérence esthétique vis à vis de l'oeuvre du réalisateur nippon, s'approchant néanmoins plus de "Love Letter", "April Story" et "All About Lily Chou-Chou", à ce niveau, que de "Undo" et "Swallowtail Butterfly", qui présentent une face plus sombre du cinéma d'Iwai.
J'ajouterais que "Picnic" est son film qui présente le meilleur compromis entre poésie visuelle (quel final !) et noirceur (Chara en corbeau, les cauchemars de Asano Tadanobu, et le final encore une fois).
C'est pourquoi je considère que "Picnic" est cinématographiquement le meilleur Iwai, la quintessence de son cinéma en quelque sorte.
"April Story" n'en est pas loin, mais pour d'autres raisons. Pour sa simplicité qui cache en fait un aboutissement dans la mise en scène d'Iwai.
Et bien sûr, "Love Letter" est un film auquel on ne peut pas reprocher grand chose, que ce soit sur le plan technique ou narratif.
Quant à "Undo", son approche torturée de l'Amour m'a beaucoup touché.
En ce qui concerne la durée de ses films, là aussi ça varie assez.
"Undo", "Picnic" et "April Story" tournent autour de l'heure de film ; "Love Letter" a un format "classique" s'approchant des deux heures ; tandis que "Swallowtail Butterfly", "All About Lily Chou-Chou" et "Hana & Alice" dépassent allègrement les deux heures.
Et ce sont ces trois derniers qui me plaisent le moins dans sa filmographie, justement.
"Swallowtail Butterfly", parcequ'il est bordélique dans sa construction (passages sans liens, cf: la première scène avec les Yakuzas), que ses scènes d'action sont ratées, et que globalement, le film souffre de son ambition. Seul le segment situé vers la mi-film (l'ouverture du Yentown club), se révèle agréable, grâce au charme brûlant de Chara qui interprète successivement deux chansons.
"All About Lily Chou-Chou" est un bon film sur l'adolescence, traité assez originalement, ce qui le fait sortir du lot, mais qui préfigure déjà un peu le gros problème de "Hana & Alice", car il a en commun cette longueur excessive injustifiée.
Donc, on en arrive à "Hana & Alice". Avec 30-40 minutes de moins et plus de choses à raconter, ce film aurait pu être une agréable surprise.
Parceque Iwai Shunji renoue avec les histoires d'amour, parcequ'il met en scène des adolescents, et parceque l'idée scénaristique de la perte de mémoire dans le cadre d'un amour triangulaire est susceptible d'amener des tas de situations intéressantes à exploiter.
En gros, "Hana & Alice" avait tout les éléments pour être une bon Iwai, mais il manque, à l'arrivée, de concision dans sa durée et d'une densité scénaristique qui en aurait fait un parfait compromis entre "Love Letter" et "April Story", par exemple.
Iwai Shunji a t-il déjà dit tout ce qu'il avait à dire ?