Kitano Takeshi au sommet de son art
Lorsqu'un flic complètement dépassé par les événements décide de faire voyager sa femme malade, cela donne Hana-bi, oeuvre au titre aussi bizarre que magique.
L'inspecteur Nishi (Kitano Takeshi) n'a plus de repère et voit son entourage dégringoler comme un château de cartes. Son ami, fusillé à bout portant se retrouve en fauteuil roulant. Sa fille, décédée à cinq piges laisse derrière elle sa mère démoralisée et atteinte d'une grave maladie. Ses collègues tombent un à un sous les balles d'une crapule anecdotique. Les Yakuza lui demandent des comptes, non, c'est est trop. Las de ce train-train glauque, il décide de tout plaquer pour laisser libre cours à son envie principale : re-donner le sourire à sa femme dont les jours sont comptés. Entre deux trois tabassages, Nishi voyage en compagnie de sa femme. Il braquera une banque avant tout histoire de payer le "road trip" et rembourser une partie des dettes qu'il doit à la mafia. Ensuite, une improvisation de feux d'artifices près de la mer, qui malheureusement se transformeront en pétards mouillés (métaphore de la vie ratée de Nishi). Une ballade dans un parc près du Mont Fuji et une séance photo sont autant d'éléments formidables que ratés. Il ne lâchera pas tant que sa femme ne retrouve pas le sourire. Pendant ce temps, son ami paralysé peint de belles toiles histoire de passer le temps et de s'occuper comme il peut dans ce sinistre fauteuil. Une femme l'aime. Il passe devant un fleuriste et s'imagine, dans une superbe représentation imagée, des personnages, des mondes et des paysages à base de fleurs. La poésie prend le dessus, nous engouffre, nous submerge. Elle est encore plus forte car sans cesse accompagnée par la mythique bande son de Joe Hisaishi. Le moral revient peu à peu chez la femme de Nishi. Les premiers sourires apparaissent grâce à ce jeu de cartes improvisé dans la 4x4, puis la parole en toute fin de métrage, qui en guise de reconnaissance lancera un timide "merci" à son courageux mari.
Sous ses airs de tendre et d'attentionné, Nishi cache derrière lui toute cette infinie douleur. Ses proches morts, sa femme gravement malade, à la moindre parole mal placée, Nishi cogne, et dur. Mandales, écrasement facial, baguettes dans les yeux, head-shot, éclatement buccal, tout un joli programmes que Kitano apprécie dans ses films. Son personnage renfermé (son texte se résume à une dizaine de répliques maximum) lui confère un charisme que l'on ne lui soupçonnait pas. Le contraste est saisissant (peut être plus que dans ses autres réalisations), où chaque scène ultra violente s'accompagne l'instant d'après d'une image d'une poésie rare. Le film possède ainsi un cachet quasi mythique. Bercé dans un élan lyrique enivrant, sans cesse contré par une violence hallucinante, Hana-bi fait figure d'oeuvre importante dans la filmo pratiquement parfaite de Kitano. Jouant systématiquement entre polar Yakuza et comédie guillerette, Kitano a su une nouvelle fois apporter une atmosphère, une odeur particulière à son métrage pour le rendre définitif. Inoubliable Kitano, presque un cinéma de genre à part entière.
ULTRA SUBJECTIVITÉ
du flan, un vide cruel qui n'a d'égal que le regard de Kitano. Inutile de chercher des significations substancielles, du lyrisme, de l'humanisme et un quelconque rapport à la nature, tout cela sonne faux et ne rime à rien à part la mise en avant de Kitano lui-même plutôt que son personnage qui n'a rien d'attachant.
Je ne serais pas trop dur car il y a quelques bons passages relationnels "en suspension" mais pour le reste.... du flan.
Le sujet de Kitano est toujours plus ou moins le même (un professionnel du flingue qui se pose des questions relationnelles et existentielles) et ç'est profondément restrictif, pessimiste et saoulant. Je n'y vois aucun intérêt et aucune vérité. Je suis un grand optimiste, ça joue certainement.
Rose Fanée
C'est quoi un cinéaste en état de grace? Un cinéaste qui fait les choix les plus casse-gueule et réussit le temps d'un film tout ce qu'il entreprend, un cinéaste chez qui les choix les plus instinctifs sont aussi les plus pertinents. Cet état de grace de Kitano dans Hana Bi est pleinement visible dans le long travelling arrière du début du film dans les rues de Tokyo: bien avant que l'on voie physiquement les personnages qui discutent dans la voiture, il pose l'envie de quitter Tokyo, de laisser Tokyo derrière soi. Parce que bien plus que la quintessence du système Kitano (ce qu'était Sonatine), Hana Bi est le film d'un cinéaste qui oserait enfin les figures libres. Réalisé à l'instinct selon Kitano, le film est pourtant toujours élaboré autour de son personnage: depuis son accident de moto, son visage n'est plus seulement cet écran sans expression qui prépare le surgissement subit de la violence mais un visage scindé entre une partie expressive et une partie inexpressive qui coexistent.
Et toute la construction du film peut se voir au travers de ce prisme: simultanéité de la discussion sur le désespoir de Nishi et sa femme et du plan de Nishi jouant au base ball insouciant, enchainement abrupt de Nishi allumant sa clope et d'un coup de feu retentissant au meme moment entre autres. Mais c'est l'introduction des toiles peintes par Horibe qui donne une saveur particulière à ce choix: les toiles téléscopent le vécu de Nishi d'une façon d'autant plus pertinente que Nishi vit ce qu'Horibe ne peut vivre; là où Horibe est seul suite à son handicap, Nishi réussit provisoirement à ranimer son couple, là où Horibe est condamné par sa chaise roulante à ne faire que regarder la mer et rever de s'échapper, Nishi s'échappe véritablement et va profiter pleinement du rivage meme si cela n'effacera pas son désespoir. Parce que ce qu'il fait c'est exactement ce que fait sa femme dans un des plus beaux plans du film, à savoir arroser des fleurs déjà fanées. Ces fleurs-là, ce sont les survivants des sacrifices du miracle économique nippon qui sont désormais trop las pour se retourner ou repartir à zéro. On y fait un casse en forme d'ultime pied de nez à la société là où d'autres (les jeunes yakuzas du film) auraient plutot tenté la Bourse pour décrocher le jackpot. On s'évade, on prend son temps, cela ne solutionne rien mais permet au moins d'avoir quelques instants de bonheur ici bas.
De Hana Bi il faut aussi dire la grande liberté narrative et les changements de ton qui se font avec le plus grand naturel. On y passe ainsi de moments d'une grand drolerie (la roue de la voiture conduite par la femme de Nishi qui écrase la main d'un Nishi furieux, le garagiste qui sourit quand Nishi lui dit qu'il veut acheter sa voiture pour faire un casse) à des flash backs rendus intenses par leur silence (les souvenirs des coups de feu), du surgissement impromptu et très kitanien de la violence (la scène des baguettes ou le meurtre dans la voiture) à des passages où le désir de communion avec la nature se déploie (les plans maritimes kitaniens ici empreints d'un lyrisme absent des autres films du cinéaste), de séquences montrant des gangsters au professionalisme melvillien (la préparation de la voiture par Nishi) à des moments d'une grande liberté (la photo à l'hotel).
Et il y a la musique de Hisaishi Joe qui ajoute un élément absent des autres Kitano: le mélodrame (au sens originel de "drame avec de la musique"). On me dira que la situation de la femme de Nishi est une situation de type mélodramatique. Mais le film lui-meme ne serait pas dramatisé sans sa musique qui le rend véritablement poignant en installant de l'ampleur mélée à une certaine gravité dès le début du film. Du coup, le film transcende son genre comme peuvent le faire tous les classiques, il est polar, drame, comédie et commentaire social. A ce stade, on n'a pas parlé des acteurs: à la manière dont il réussissait à tirer parti de son jeu monoexpressif, Kitano transforme encore ici une contrainte en atout en utilisant superbement son visage à moitié immobile pour faire surgir une part d'humanité refoulée par la routine du quotidien de Nishi, Osugi Ren est poignant de jeu dramatique retenu et Terajima Susumu passe avec une virtuosité non ostentatoire de son style déterminé habituel à un registre plus grave ou décontracté.
Sauf que tout ce texte n'a toujours pas dit ce qui fait d'Hana Bi un classique. Il ne s'agit pas en effet d'un film à la fois accomplissement artistique total et date dans l'histoire du cinéma comme peuvent l'etre Citizen Kane, 2001, Mean Streets ou the Killer (ou meme Sonatine). Sauf qu'il appartient à une autre catégorie de classiques, celles des films qui réalisent de façon accomplie la somme de la vision d'un auteur (ce qu'est indiscutablement Kitano) tout en renouvelant son oeuvre, ce que peuvent etre des films tels que Mullholland Drive, les Affranchis ou Casino. Mais de toute façon Hana Bi est un film indispensable, un de ceux qui justifient à eux seuls le coup de projecteur des années 90 sur le cinéma asiatique. A l'heure où ce cinéma semble baisser en intensité et où la relève des Woo, Tsui Hark, HHH, Edward Yang, Kitano ne pointe pas le bout de son nez à l'horizon, il risque meme de devenir un des symboles d'un age d'or passé du cinéma d'Extreme-Orient.
Profondément ancré dans la crise économique japonaise, un portrait bouleversant d'une société qui perd ses repères
L'inspecteur Nishi qu'interprète Takeshi Kitano est un flic au bout du rouleau: il voit s'effondrer petit à petit tous ses repères sans qu'il ne puisse rien y faire. Sa fille tout d'abord, décédée à 5 ans, sa femme atteinte d'une leucémie et qui n'en a plus pour très longtemps, 1 collègue mort et 1 autre paralysé après une fusillade sanglante. Ajoutez à cela les yakusas qui lui demandent avec les manières de rembourser ce qu'il leur doit, et le tableau est complet...
Ce qui frappe dans ce film, c'est cette volonté de se couper du monde moderne et de retourner aux choses simples de la vie. Le modèle de société à la japonaise a fait son temps, maintenant de moins en moins y croient. Alors on se remet à prendre son temps, à peindre, à regarder la mer ou à rester avec sa femme pour partager quelques moments de bonheur. Mais le plus triste, c'est qu'il faille attendre d'être paralysé ou d'être condamné à mourir dans les prochains mois pour se rendre compte que c'est ça la vraie vie.
Comme l'a très bien dit François, Hana-Bi peut déconcerter, notamment par son montage qui entremêle pensée, présent et flash-backs. Il faut le voir plusieurs fois pour bien en saisir toute la puissance et l'émotion. Ne vous attendez pas non plus à des débordements de violons, de larmes et de lamentations comme les américains en sont les specialistes. Non, chez Kitano, tout est intériorisée, de la parole (la femme de Nishi dit 5 mots dans le film...) aux larmes, en passant par le rire. Et paradoxalement, c'est en montrant le moins possible que Kitano touche au plus profond son spectateur.
Soutenu par la très jolie mélodie de Joe Hisaishi, le film ne fait pas seulement pleurer, il fait aussi sourire grâce aux quelques gags que se permet Nishi pour redonner la joie de vivre à sa femme. Il possède en outre une violence sourde, brève mais intense que l'on retrouve dans les précédents films de Kitano (l'occasion ici pour moi de fustiger la bêtise de l'affiche américaine, qui annonce en gros "un chef-d'oeuvre de violence". Ok, ça fait vendre, mais ça prouve aussi qu'on n'a strictement rien compris au film...) . Car la violence n'est qu'un élément en marge de la véritable histoire: vous aurez droit par exemple au braquage de banque le moins spectaculaire du cinéma mondial; il fallait le faire... Quant aux seconds rôles, fidèles parmi les fidèles, ils sont forts en gueule et tiennent parfaitement leur place.
Dire que Hana-Bi est une oeuvre magnifique est trop galvaudé pour la qualifier. C'est par contre une oeuvre très personnelle, parsemée des tableaux du peintre et dessinateur Kitano, qui a obtenu le Lion d'Or à Venise en 1997, et qui s'est imposé comme porte-drapeau de la nouvelle vague du cinéma japonais. Déjà un classique!
Un film magnifique, violent et grave, porté par son interprète principal
Hana-Bi n'est pas un film bavard. Takeshi doit y prononcer une douzaine de phrases, et j'exagère à peine. Hana-Bi n'est pas un film rapide. Pas de montage ultra-serré, pas de fusillades en mouvements, pas de travelling dans tous les sens.
Hana-Bi n'est pas un film à la construction linéaire. Les quelques flash-backs dans la première moitié ont de quoi dérouter un peu la première fois, mais la deuxième vision est beaucoup plus facile. Hana-Bi n'est pas une comédie, mais il possède la petite touche d'humour Kitanesque qui surprend un peu au début, mais qui est sans équivalent. Et surtout, Hana-Bi n'est pas un film facile à suivre au premier abord. Il peut dérouter le novice en matière de cinéma japonais et surtout de films de Takeshi. Pour toutes les raisons cités précédemment, et pour le film dans son ensemble. Mais la vision de quelques autres Kitanos permet peut-être de mieux comprendre Hana-Bi, peut-être son meilleur film avec L'été de Kikujiro.
Ajoutons à tout ça la musique de Joe Hisaichi, magnifique au piano, une interprétation silencieuse et interiorisée de Takeshi, quelques acteurs déjà vus dans ses précédents films, et surtout un magnifique scénario, grave, dramatique, intense émotionnellement. La mise en scène de Kitano est aussi simple et épurée qu'à l'habitude, avec des choix de cadres souvent très judicieux et les procédés classiques, du plan fixe très court, aux plans d'ensemble commençant ou finissant en dehors de l'action des personnages.
Evoûtant
Je pense que ce film restera à jamais graver dans ma mémoire come le fut « Old Boy » et d’autres. Hanabi représente une des réactions possibles devant l’impuissance et devant un destin tragique. Face à cela, on ne peut rien faire si ce n’est de s’exprimer par le silence. Seulement, la haine envers ce monde ingrat et contaminé par le désir de pouvoir, pousse parfois notre héros à utiliser la violence pour s’extérioriser. Il n’éprouve de la tendresse que pour les gens qu’il aime, pour sa femme atteinte d’une maladie qui l’emportera d’ici peu. Mais on ne peut s’épanouir dans ce cercle de violence, seule la mort permettra à Mr Nishi de pouvoir s’évader. La musique du film est tout simplement magnifique et s’élève au même rend d’importance que sont les acteurs. Cette ambiance nous plonge un peu dans les séries américaines des années 70 et 80. Par conséquent, Hana-bi est un superbe film à regarder encore et encore.
Le meilleur Kitano
Superbe film made by Kitano
Tout est beau dans ce film, la musique, l'histoire... tout
Pour moi le meilleur Kitano !!
Beauté triste
Hana Bi fait partie de ces films qui vous déconnectent de la réalité et vous nouent la gorge en se gardant bien d'user de tout artifice lacrymal. Kitano s'en fiche pas bien mal, de l'homogénéité, des liens entre les scènes, de la psychologie de ses personnages et des monologues que tout cela pourrait entraîner; pourtant, il arrive à bouleverser. Voilà pourquoi son cinéma ne ressemble à celui de personne d'autre et voilà ce qui en fait sa force. Les moins impatients trouveront ses manies barbantes, ennuyeuses, vides de sens, mais il faut comprendre que Kitano est un maître de l'onirisme, il transmet de l'émotion au spectateur par le biais d'un style absurde et glacé qui donne d'une certaine manière l'impression de vivre un rêve sur pellicule. Pas un rêve enchanteur ou un cauchemar atroce, non, mais plutôt de ces rêves un peu moroses, un peu grisants, un peu malsains, un peu touchants, dont on ne se souvient que par bribes au réveil. Plus rationnellement, ce qui fascine dans
Hana Bi, c'est cette noirceur dépressive et pessimiste, douloureuse en même temps que sublime. Un lyrisme et des décors froids, ternes, qui ne sont pas sans rappeler l'atmosphère de
Jugatsu (incompris, l'un des sommets de son auteur), mais l'émotion amère de
Hana Bi fait que les similitudes entre les deux œuvres s'arrêtent là. Il faut dire que la musique de Joe Hisaichi, d'une élégance indescriptible, participe grandement à cette force d'implication ancrée au plus profond de l'univers kitanien. Mon dieu que
Hana Bi est un film triste. Pourtant, de petites notes d'humour et quelques situations jouissives rappellent l'imaginaire du clown brutal de
Violent Cop et même – une fois encore – de
Jugatsu. Pour notre plus grand plaisir (coupable), les minables et les inexpérimentés n'auront jamais de chance, on les insulte, on les rabaisse, on leur casse les dents ou on leur crève un œil si on ne les descend pas. Rock'n'Roll Kitano! Cela dit, ces éclats de cruauté jouissive et malsaine typique des premiers métrages du cinéaste sont rendus ici à un état de futilité permettant de décompresser entre les instants sobres et dramatiques, rien de plus. La mise en scène se veut si simple – accumulation de plans fixes, aucune véritable recherche formelle – qu'elle nous permet au mieux de s'immerger à l'intérieur du film, définitivement une qualité de celui qui se surnomme par ailleurs Beat Takeshi. Nourri par les singulières peintures de son auteur, symboles de grossièreté picturale métamorphosée en poésie visuelle primitive,
Hana Bi est un objet de cinéma à la fois beau, grave, mélancolique et particulier, qui laisse étourdi, de surcroît bercé par la formidable partition de Joe Hisaichi. De la belle ouvrage, mais un film qu'on ne regarderait pas non plus tous les jours.
MOYEN
Si l'oeuvre de Maître Kitano est certes originale, maîtrisée et d'une profondeur indéniable, il n'empêche que l'histoire apparaît fréquemment opaque et a provoqué chez moi l'ennui à plusieurs moments du film. Cependant, le dénouement restera à jamais ancré dans ma mémoire.
Bad lieutnant !
Le meilleur de Kitano: l'amour, la fidélité, la violence, l'amitié, la maladie, la mort, le rire, le désespoir, l'humanité quoi! La subjectivité absolue, la plongée dans les errements de conscience. Quel film!
Film parfait
Kitano, dans son style, réalise ici un film parfait. Triste, amusant, poétique, tragique... toutes les émotions y passent. En plus de sa réalisation excellente, Beat Takeshi y joue le rôle principal et est vraiment fantastique. Hisaishi parvient enfin à se sublimer. Sa musique colle parfaitement à l\'action et à l\'ambiance. Que dire de plus, si ce n\'est que c\'est le meilleur film de Takeshi Kitano.
Le meilleur
Le meilleur film de Takeshi Kitano, c'est déjà beaucoup vu la qualité de sa filmographie.
Le meilleur film japonais qui m'ait été donné de voir, ce qui est pas mal vu le nombre que j'ai regardé en grand fan du cinéma japonais que je suis.
Le meilleur film tout court, c'est possible, en tout cas ex-aequo tout là-haut avec ce qui s'est fait de mieux depuis l'invention du cinéma.
Il n'y a rien d'autre à en dire. Il faut juste le voir.
Et le revoir.
Et le revoir encore une fois.
Kitano office........
Toujours la meme chose avec Kitano, jamais décu ; transporté par ces films , renversé par la fin brutale de ces polars dramatiques qui touchent ici la grâce des monstres sacrés du cinéma de part une fin non pas choquantes, mais touchante,bouleversante ,on est à la limite de pleurer ;du tres tres grd Kitano mais j'ai tt de même une préférence pour Sonatine qui reste pour moi le numéro 1 des ces films.
Très caractéristique de Kitano : Bon, très bon même, mais parfois lent...
Ce n'est pas vraiment le meilleur de Kitano non plus, pour ma part je préfère largement Sonatine, dans un autre registre évidemment, avec pourtant une ambiance équivalente.
ENCORE PARFAIT
le chef d'oeuvre ultime! toute la puissance et la finesse du style KITANO.
certains pourront être decouragé par le rythme assez lent mais ca en vaut vraiment la peine! scenes cultes, humour tres drôle (ça c'est bien), réalisation rien à jeter, vous pouvez commencer à l'étudier en ecole de cinema,
l'histoire est comme souvent ultra dramatique mais KITANO met toute sa sauce pour nous servir ça sur un plateau. Avoir, revoir encore et encore!!
pessimiste et pénible
Ce film est bien du Kitano, violent et pessimiste.Le seul détail émouvant est la relation entre le flic Kitano et sa femme condamnée par la maladie,une relation pudique où chacun se plonge dans ses pensées et son chagrin.Le reste est confus et oppressant : règlements de comptes des yakusas, tabassage de la part des policiers,dérapages d'un Kitano imprévisible.Longuet et pénible.
A part L'été de Kikujiro subtilement mélancolique et tendre, j'avoue ne pas arriver à apprécier les oeuvres de Kitano qu'on dit grand cinéaste.
Somptueux
Ce kitano est vraiment impressionnant. Déjà, l'idée de départ est formidable puisqu'elle est basée sur une histoire qui semble banale mais qui devient exceptionnelle dans la mesure où le personnage principal est d'une complexité étonnante et est tellement fermé sur lui même que le spectateur peut se faire lui même son opinion... Cela signifie que 100 personnes peuvent avoir 100 interprétations de l'attitude de cet homme, et que voir 100 fois ce film peut aboutir à 100 réflexions différentes.
La manière de filmer est poétique et originale: flash back, lenteur envoûtante... Le cadre est magnifique: paysage enneigé, jardin japonais...
Et tout cela mélangé à l'univers de la violence sèche des yakuzas confrontés à un ex-flic plein de rancoeurs et qui doit mener de front sa vie avec ses regrets, mais aussi vivre les derniers instants avec sa femme malade ce qui nous donne le plaisir de voir une véritable histoire d'amour qui paraît très VRAIE et qui apporte son lot d'humour au film (les célèbres gags Kitanien).
Un film formitable, que l'on ne peut manquer...
Une histoire d'amour
Ailleurs ou ici...
Kitano croit trop au cinéma pour ne pas en rire. Pour ne pas multiplier les infractions à l'image, les parasitages et les effets de distance. Dans Hana-bi, chef-d'oeuvre d'un cinéma que le cinéma fait bien rire, Kitano filme la mer et les arbres (avec Tarkowski, il est un de ceux qui filment le mieux la végétation : elle bruisse, elle crisse, elle irradie - il y a toute une érotique de la végétation chez Kitano) comme s'il s'agissait de personnes, les personnes comme s'il s'agissait de dessins, et les dessins comme s'il s'agissait du cosmos. Parler de films, chez Kitano, ce serait l'insulter : pour qu'il y ait "film", il faudrait trop de compromissions, trop d'ordre, trop de légalité (de l'"intrigue", des "personnages", etc.). Et Kitano, sous ses dehors paisibles de maniériste post-zen (le zen, dans notre époque, est recyclé comme tout le reste), est un hors-la-loi. Les diktats imbéciles de la critique mondiale, son imbécillité permanente, son irrespect envers le cinéma, Kitano les rejette. Au contraire de la prostitution "alternative" d'un Lynch, Kitano laisse filer les images comme si c'était vital. Comme si toute la vie y était. Comme si le monde s'était inversé. La réalité, ce n'est pas ici, c'est dans l'écran. Et cette réalité-là, elle demeure radicalement incompréhensible. La "vérité" des images est suspendue dans leur mystère. Et c'est tout. Kitano, finalement, c'est très simple. Mais la musique, alors ? Qui sait ?
EXCELLENT
le meilleur de kitano
Excellent
Le meilleur film de Kitano. A voir absolument.
SIMPLE
Hana Bi va à l'essentiel et j'en ferais donc de meme, simple, sec, beau, touchant et créatif.
L'oeuvre d'art totale de Kitano, mais...
On va passer le rayon des qualités, car elles ont déjà été maintes fois rabâchées; c'est à dire...: la poésie intrinsèque de la réa de Kitano; la douceur mélancolique qui se dégage de ses peintures et de ses décors, à l'unisson; le fatalisme émouvant, l'incapacité à la communication, ces deux caractéristique de l'humanité Kitanienne, en proie à ses démons, les yeux rivés sur un rêve absolu mais lointain... la composition de Joe Hisashi atteint des sommets, et les acteurs (dont surtout Ren Osugi) ont fini, contrairement à Violent Cop, de se faire au style du maître...
Ce qui me frappe le plus chez Kitano, c'est cette facilité avec laquelle il nous fait entrer dans son monde, mais non sans risques (voir ma critique de Violent Cop); en clair... même si c'est ce qui fait la force de son cinéma, c’est toujours aussi perso au MAXIMUM et c’est (un peu) embêtant, parce que parfois, c’est (un peu) long: quelquefois, c'est justifié; mais dans d'autres cas, est-ce vraiment utile?
Cela dit, ça reste très grand. Sans oublier la fin, et la dernière réplique de sa femme, une des rares scènes du cinéma de Kitano qui m'aie ému profondément.
Navrant
Ce que je retiens de Hana Bi c'est l'absurdité et l'insignifiance pathétiques des personnages, le jeu complètement atrophié des acteurs, l'inconsistance navrante du scénario, l'absence totale de croyance en quoi que ce soit de Kitano, hormis en sa propre capacité à tourner en rond...
Si quelqu'un voulait bien m'expliquer le sens de ce film, je serais tout ouïe. En l'état, je considère plus Kitano comme un clown vaguement comique.
Le meilleur Kitano du moment
On trouve dans ce film tout ce qui fait le cinéma Kitano, une violence sèche à l'opposé des ballets de John Woo, les longues séquences où rien ne se passe mettant en valeur la mélancolie du héros, des scènes hilarantes permettant au film de ne pas sombrer dans la sinistrose.
Le film repose sur un scénario de la taille d'un timbre poste : un flic responsable de la mort d'un de ses collègues, de l'invalidité d'un autre et de la mort inexorable de sa femme voit sa vie volée en éclats. Braquant une banque, il dédommage la veuve de l'un et redonne goût à la vie à l'autre et part sur les routes avec sa femme.
Une trame simple, mais Kitano donne à ses personnages une profondeur que l'on ne retrouve dans les films au scénarios similaires. Tout d'abord Ren Osugi, impressionant dans le rôle de l'imfirme ayant une sorte de lien télépathique avec Nishi, les toiles qu'il peint réflètent les pensées de Nishi. Ensuite, Nishi, interprété pas Kitano, excellent dans le rôle du flic ayant tout perdu, de plus son tic nerveux au visage rend son personnage encore plus pathétique. Enfin, Susumu Terajima, incontestablement le seul pouvant tenir le rôle du flic tiraillé entre sa mission, arrêter son ami coupable d'un hold-up, et sa sympathie envers son collègue , le même homme, la fin du film montre de quel côté penche son âme.
La musique de Joe Hisaishi est magnifique. Kitano montre aussi qui le silence est aussi éloquent que n'importe quel dialogue (dixit la scène de l'Hôpital entre Kitano et sa femme durant la fusillade où Ren perds ses jambes).
En bref, un film culte, le Kitano à posséder.
Le chef d'oeuvre nihiliste de kitano...
tres grand poeme d'amour, requisitoire contre la mort...en un mot : Magnifique.
De l'émotion pure?
un monument
A mes yeux, tout simplement un des plus grands films de l'histoire du cinema ... drole, triste et violent ...
MON film culte
Excellent quoique surfait
Le meilleur Kitano?
Surement pas!
kitano au plus au de sa forme!
film magnifique, calme et violent,j'adore les plans de kitano: ils sont souvent tres simples sans artifices, et on voit tres vite ce qu'il veut nous dire.
a voir absolument!!!
film culte
kitano au sommet de son art ,tour a tour drole ,tragique ,violent ,mais jamais melo;une esthetiaue a toute epreuve ,assurement un film culte .
22 décembre 2001
par
bardu
Un Kitano nihiliste et désespéré d'une grande beauté.
Mélancolique, désabusé, triste, poignant... "hana bi" est une oeuvre forte et marquante, qui laisse beaucoup de souvenirs. Qu'on adhère ou non à l'univers de Kitano, force est de constater qu'il a un univers, unique et très particulier.
"Hana-bi" est une chanson, dédiée à la vie, à son amertume, mais aussi à ce qui la rend belle. L'art sous toutes ses formes y a une place prépodérante. Que ce soit dans la technique du réalisateur, dans les peintures ou dans la musique, il est question d'art comme alternative, ou comme échappatoire à un monde d'une grande violence. Violence qui explose dans des scènes d'une sécheresse incroyable.
Dominé par l'interprétation d'un Kitano au sommet de son art, le récit, lent, est limpide et criant de vérité. Un film que ne regarderai pas 50 fois, mais qui fait réfléchir et qui se ressent avant tout.
Une pure aventure kitanienne.
Mourir dans la fleur de l'âge...
Un bouquet d'émotions, un feu d'artifice de quiétude, Hana-Bi est un voyage crépusculaire.
L'inspecteur Nishi laisse son coéquipier Horibe seul et se rend à l'hopital le plus rapidement possible au chevet de sa femme, le medecin lui apprend que sa femme va mourir dans un délai assez proche et, comme un malheur n'arrive jamais seul, Horibe a été attaqué, il restera paralysé des deux jambes. Après avoir venger son ami, Nishi fait tout ce qui en son pouvoir pour rendre meilleur la vie d'Horibe et de sa femme...
Takeshi Kitano, toujours aussi minimaliste dans son interprètation, reussit une fois encore à toucher le spectateur. Bien qu'il soit violent, vache et distant, Nishi possède un très bon fond, c'est un homme d'action et c'est pour cette raison qu'il met tout en oeuvre pour rendre les derniers jours de sa femme agréables.
Il offre à Horibe un necessaire de peinture très couteux et c'est par ce biais que les deux hommes vont communiquer leurs émotions et leurs aventures. Horibe peint plus ou moins directement ce que Nishi découvre au gré de son voyage avec sa femme. Visuellement cette idée est extrêmement interessante, la nature, la peinture et le cadre sont associés de manière merveilleuse.
L'utilisation des ellipse est une nouvelle fois très interessante mais plus encore est l'utilisation des flash-back réccurents.
Une oeuvre riche et d'une sensibilité rare.
(note: ce film prouve incontestablement l'influence du Godard de
Pierrot le fou sur Kitano dont le
jugatsu était déjà parsemé de références.)