Quoique l'on en pense, les productions In-gear films sont toujours des films attachants.
Qu'il s'agisse de Wong Kar Wai, de Joe Cheung, de Clarence Ford ou de Jeff Lau, peu importe le talent derrière la caméra. Peu importe aussi de voir si l'élégance est au rendez-vous ou si, comme avec l'ami Clarence, un joyeux bordel sera de mise. Car au fond, ce qui fait la qualité de ces productions, c'est la générosité.
Alan Tang s'est fait plaisir, le bougre. Non content de rallier à ses côtés un casting maxi best of big mac (Andy Lau, Simon Yam, Leon Lai, Carrie Ng, Loleeta Lee, Chan Wai Man), le bonhomme se met en avant en devenant le ninja warrior du gunfight. C'est bien simple, la première demi heure met la patate niveau gunfights. Alan (oui, sa doublure, vous m'aurez compris) saute dans tous les sens, enchaine les saltos, le tout en défouraillant tout ce qui a un costard noir (car en Asie, le costard noir est réservé aux triades et aux yakuzas). Des séquences exagérées particulièrement fun mais qui ont apparemment avalées tout le budget. Car une fois atteint la trentième minute, il ne reste plus grand chose jusqu'au final.
Tout cela serait peut être la faute au scénar de Wai Ka Fai, à moins que... j'ai une théorie !!! Et si la première demi heure et la deuxième moitié du film (celle qui a un sacré ventre mou) étaient en réalité deux films distincts ? Pas le même cadre, pas les mêmes persos (Alan Tang mis à part), pas le même scénar. C'est à se demander si, voyant que la In-gear films allait mettre la clé sous la porte, Tang n'avait pas repris deux films arrivés à peine au tiers du tournage pour les assembler en un au bout de la première heure de film.
C'est peut-être méchant, mais ça ne justifie pas pourquoi il ne se passe rien et qu'on s'ennui en voyant les rivalités d'Andy Lau et de John Ching. Bon, Andy on lui pardonne, notamment parce qu'il nous gratifie à la fin d'un beau tir au lance roquette pendant un saut sur trampoline. Quand je vous dit que ce qui caractérise les prods Alan Tang c'est la générosité...
Comment planter un film
Vous prenez un scénario classique mais béton (Alan Tang se fait écarter sans ménagement pas son frère d'arme Simon Yam, il se mets a l'ombre quelque temps avant son retour vengeur, ca vous rappelerait pas quelque chose ?...), des acteurs qui tiennent la route et M. Clarence Ford et vous obtenez: un film incompréhensible. Incroyable de louper à ce point son sujet, les transitions sont inexistantes, on ne sait jamais où l'on en est alors que le scénario est simplissime. Si encore on pouvait se rattraper avec les scènes de guns fight, mais là encore c'est indescriptible, Alan Tang flingue tout le monde en 20 secondes, c'est filmé à la va vite et les figurants ne sont même pas crédibles. Qu'est ce qu'il reste pour sauver le film? Andy qui en fait 2 tonnes mais ca lui va bien finalement, Léon dans un rôle assez surprenant pour lui. Ca fait bien léger au bout du compte...
Clarence Fok : c'est la classe !
Neo-heroic bloodshed avec Alan Tang et Andy Lau en vedette, et du bon gunfight ultra-cablé qui ferait passer Ching Siu-tung pour un rigolo... Pour les fans du Maître !
J'ai pour Clarence FOK une sympathie¨particulière. Son style demanderait certes à être épuré mais le bonhomme est généreux.
Souvent plein de bonnes intentions, il n'atteind pas toujours son but (euphémisme?) et ce Gun'n'Rose en est un bon exemple: il veut faire un film sans temps morts, esthétique et avec des scènes d'action over the top. Bien, on ne s'ennuie pas, Clarence nous balance moults filtres, grand angles, gunfights expéditifs, cascades câblés outrancières... mais le tout est ruiné par un scénario effectivement bâclé, confus donc finalement accessoire. La partie comédie est assurée par Andy se voulant CHOW sing chi, malheureusement seul son "jeu" d'acteur' est drôle. Bref que reste-il? Eh bien la FOK's touch, une sorte d'énergie viscérale qui le mène à monter son film au hachoir et sous cocaïne.
Avec un casting pareil, le film bénéficie d'une côte de sympathie assez élevée mais Clarence ne se montre pas à la hauteur.
Ceux qui veulent voir un bon film repasseront, Gun'n'rose étant à réserver aux fans ayant déjà vu les films "réussis" du réalisateur, à savoir BLACK PANTHER WARRIORS, ICEMAN COMETH, HERNAME IS CAT, CHEAP KILLERS.....
Du bon "n'importe quoi débilos" !
Un cas, ce Clarence Ford ! Le bonhomme a plus d'idées de "mise en scène" à la bobine que Tsui Hark, mélange allègrement tous les genres, et collectionne les faux racords comme BHL collectionne les tartes à la crème dans la gueule. Résultat : un film incompréhensible, au rythme décousu, où Alan Tang flingue tout ce qui bouge en frimant comme une bête pendant que Andy Lau fait le pitre, mais surtout un film complètement fun pour qui apprécie ce genre de couillonades !