Une incursion originale dans une période politique trouble, avec panache mais sans originalité
Le plus grand mérite, à mon sens, du réalisateur, est ici d'aborder une des pages les plus sombres de l'histoire coréenne, c'est-à-dire la dictature de Park Chung-hee, alors que la population estudiantine allait bientôt commencer à s'élever contre le pouvoir en place. Et ce indirectement grâce à la musique, et plus particulièrement le rock'n'roll, musique à forte connotation puisqu'étant occidentale et prétexte à la "débauche et la dégénérescence". Les mini-jupes et les cheveux longs masculins vont être traqués par les forces de l'ordre, et les groupes arrêtés fissa.
Après toute cette lutte au nom du rock, comment ne pas être déprimé en voyant que le paysage musical actuel de la Corée est essentiellement constitué de pop sirupeuse et du trot des "ajummas"... En effet, "rock" y est presque devenu synonyme de "indépendant".
Revenons donc au film. L'histoire n'est en elle-même pas très originale, on suit l'ascension d'un groupe de rock, à travers ses déconvenues et ses coups de chance. Celle-ci est pas tellement développée, on aura droit à quelques événements emblématiques de leur course à la reconnaissance, mais tout le reste est rapidement résumé. Le récit prend de l'ampleur lorsque les premières réactions du gouvernement se font sentir. Mais dans l'ensemble, on reste dans du conventionnel, avec très peu de prises de risques. On ne risque donc pas d'être surpris par la réalisation, ni même par ailleurs par le jeu des acteurs, qui s'en tiennent à ce qu'ils savent faire.
Heureusement, l'excellente musique est là pour nous faire apprécier le tout, entraînante, enjouée, et avec là de belles images pour les accompagner. Mon plus grand regret restera donc que ni l'histoire du groupe, ni le contexte politiques, n'aient été plus développés.
Quand la musique est bonne.
Racontant l'histoire d'un célèbre groupe de rock coréen des années 70, le film met en avant les problèmes rencontrés par ces musiciens sous la dictature et une période où la musique rock était considérée comme décadente et les auteurs reprimés. Le petit groupe né à Daegu et jouant dans les bars fréquentés par les GI américains, commencent à convoiter la possibilité d'aller à Seoul et de faire carrière dans la musique, voir devenir des stars du rock. À leur arrivée, leur musique est mal reconnue, trop bizarre, trop américaine, et personne ne s'y intéresse. C'est alors que leur amie, qui les suit partout, prend l'initiative de danser devant la scène où il joue. Elle devient la première Gogo dancer de Corée et sa danse bizarre passe bien chez les Corées qui l'imitent aussitôt.
D'un point de vue technique, il n'y a rien à reprocher à Gogo 70. Tout est propre et efficace. L'histoire est bien racontée, même si l'on peut regretter un certain manque de risque. Par ailleurs, la grande surprise vient de Shin Mina, qui compose vraiment, pour un rôle qui la met vraiment en avant. Les autres acteurs sont également bons, même s'ils n'apportent riende spécial par leur jeu et ils passent surtout leur temps à se balancer des insultes. Bref, un film sympa sur les débuts du rock en Corée.
23 septembre 2008
par
Elise
Rock'N'LoL !!
Avec "Go Go 70s", le réalisateur CHOI Ho réussit à concilier les revendications sociales de ses débuts (il faisait partie du collectif indépendant "Jang San Got Mae" au début des années 1980 et avait notamment coproduit le sulfureux "Opening the school gate", qui avait évoqué la "Korean Teachers Union", sujet hautement sensible à l'époque) et un cinéma plus commercial entamé avec son précédent "Bloody Tie" (sorti en DVD et BLU RAY France !!).
"Go Go 70's" se penche ainsi sur la mouvementée période politique coréenne des années 1970, où une dictature militaire réprimandait durement tout souffle de liberté…une véritable période de régression culturelle, mais qui aurait au moins eu pour conséquence d'enfanter à la décennie suivante des talents les plus intéressants, dont toute al génération de réalisateurs à contribuer à la "Nouvelle Vague du cinéma coréen" à partir de 1997.
"Go Go 70s" est loin de révolutionner le cinéma à un même niveau, mais aborde avec beaucoup de finesse une période autrement plus noire. L'épopée de ces pieds-nickelés du rock est donc racontée avec beaucoup d'humour (noir) et il est tout simplement impossible de résister aux véritables tranches, dont un à l'impossible coupe afro, qui gagne les faveurs du public pour paraître vraiment "trop comme un noir".
Dommage seulement, qu'après une première demi-heure hypra enlevée, le rythme s'enlise, comme s'il était lui-même empêché par le régime de pouvoir évoluer. On attendra également en vain de Choi de dynamiter le genre de la comédie musicale avec des "zéros aux héros" avec un finale entraînant, mais tout sauf prenant.