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Godzilla 28: Final Wars

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les avis de Cinemasie

7 critiques: 1.89/5

vos avis

21 critiques: 2.75/5



Ordell Robbie 0 Arrête de frimer...
Marc G. 3.25 Fun. Ni plus, ni moins
Ghost Dog 2 Accumulation finale
François 3 Complètement crétin, mais très divertissant malgré des longueurs Kitamuriennes
Elise 1.5 Même pas drôle
drélium 2.75 Brouzouf suceur à deux têtes (trop compliqué bicéphale ^^)
Arno Ching-wan 0.75 D-War n'était finalement pas si nul !
classer par notes | date | rédacteur    longueurs: toutes longueurs moyen et long seulement long seulement


Arrête de frimer...

Film tourné pour célébrer les 50 ans de la série Godzilla, Godzilla: Final Wars a plus le goût du cadeau empoisonné que celui du cadeau d'anniversaire. La faute à un Kitamura Ryuhei toujours aussi mauvais cinéaste. Quel que soit le type de scène d'action ici présent, Kitamura se révèle incapable d'apporter une solution formelle ne relevant pas de l'esbroufe. Les scènes "catastrophe" sont ainsi gâchées par du surdécoupage, des gros plans inutiles dans les face à face entre monstres et une surenchère d'explosions et d'effets spéciaux en forme de pur plein la vue. A ces défauts s'ajoutent des ralentis ou accélérations inutiles ou des mouvements de caméra/effets de manche dans les course poursuites motorisées et les combats à mains nues. Hors action, le film manque de rythme tandis que mise en scène et cadrages ne diffèrent en rien du "travail" du premier exécutant hollywoodien venu. Quand ce n'est pas le cas, Kitamura nous offre des cadrages rapprochés mangaesques confondant cinéma et planche de BD live. Le jeu des acteurs oscille lui entre plat et minable. Il faut dire que de ce point de vue le film est "aidé" par des jeunes acteurs prenant la pose sans avoir le charisme pour dans des fringues de très mauvais goût et cabotinant outrageusement. Pour couronner le tout, le script se vautre dans des punchlines qui ne feront pas oublier les bons vieux Schwarzy et dans un humour lourd. Le character development nul? De toute façon on n'attendait rien de ce côté-là... Les références aux autres volets? Peu importe aussi... Même si le premier Godzilla de Honda avait au moins la naïveté pour lui à défaut d'être du grand cinéma.



20 juin 2005
par Ordell Robbie




Accumulation finale

Il va sans dire que l’on attendait beaucoup de ce 28ème épisode anniversaire de l’une des séries les plus populaires au monde, 50 ans tout juste après le premier opus, avec un des réalisateurs les plus en vogue du moment aux commandes, KITAMURA Ryuhei. Personnellement, je me l’imaginais radical, tranchant avec le reste, une sorte de renouveau pour une nouvelle ère, de résurrection d’un monstre culte qui avait bien failli disparaître des écrans dans les années 70 tellement le niveau était tombé bas et qui avait quand même été relancé il y a 15 ans avec un succès populaire mi-figue mi-raisin.

Hélas, Kitamura n’a pas choisi le renouveau, mais l’accumulation foutraque et bancale de ses références kaijesques et de son savoir-faire en matière d’action. Pour bien montrer qu’il connaît et aime la série dans laquelle il s’immisce, il rappelle sous ses ordres la quasi-totalité des monstres ayant déjà croisé le chemin de Godzilla auparavant (dans le désordre : Gigan, Mothra, King Caesar, Angilas, Rodan, Kamacuras et même son fils Minira), rend hommage à la Toho en reprenant son logo d’origine lors du générique de début, et fait le choix plutôt discutable de conserver les monstres en latex au lieu du numérique qui lui tendait pourtant les bras. On peut certes approuver l’option de la continuité, mais reste qu’on est en 2005, qu’il faut peut-être vivre avec son époque et que le Godzilla de Roland Emmerich, même affublé d’un scénario minable et d’un couple de héros pitoyable, possédait des scènes de destruction très spectaculaires d’un niveau infiniment supérieures à ce nouveau champ de bataille en maquettes miniatures d’un autre temps.

Mais comme si ça ne suffisait pas, Kitamura met en scène une seconde histoire parallèle autrement moins excitante faisant s’affronter une poignée de soldats de « l’armée mondiale » et des extraterrestres venus prendre le contrôle de la terre en maîtrisant le pouvoir des monstres, avec courses de motos, arts martiaux et gunfights en prime, vernie d’une couche d’humour second degré très bas de plafond ; on reste souvent sans voix, notamment devant le clin d’œil appuyé à la volonté nippone de siéger de façon permanente à l’ONU et ce remplaçant nippon de Koffi Annan qui appelle son chien Clinton, devant des répliques comme « désolé, je suis végétarien » ou encore devant les tribulations de Minira, sorte de Casimir gris à la recherche de Godzilla. L’interprétation est parfois plus que douteuse, avec certains acteurs mauvais comme des cochons ou ne possédant tout simplement strictement aucun charisme, ce qui n’aide pas à adhérer à l’intrigue.

Cette histoire s’intègre assez mal à l’affrontement des monstres, à tel point qu’on se demande si Kitamura n’a pas réalisé 2 films en 1, idée illustrée par ce plan où 2 hommes s’affrontent dans un vaisseau spatial tandis que Gozilla et Gigan en font de même par écran interposé. En préférant tout mélanger, la « old school » d’un côté avec les monstres + quelques acteurs qui ont fat l’histoire de Godzilla (Takarada Akira, Mizuno Kumi), et la « new génération» de l’autre avec des acteurs venus de la télé, du hard rock plein les oreilles et un montage à la Michael Bay, en privilégiant le côté fun, insouciant et second degré tout en négligeant le message politique et humaniste du 1er épisode, Kitamura a le comportement d’une équipe de football de CFA qui doit affronter Lyon au Stade de France et qui, devant l’enjeu et la pression, se braque et se met à jouer au rugby. « Ce n’est pas la fin, ce n’est que le début », affirme Ozaki sur un champ de ruines lors du plan final… C’est effectivement un parfait résumé de la mission du réalisateur qui lui succédera sur un hypothétique 29ème Godzilla : créer le véritable renouveau d’une série qui a atteint les limites de l’accumulation ici.



20 juin 2005
par Ghost Dog




Complètement crétin, mais très divertissant malgré des longueurs Kitamuriennes

Soyons clair, Godzilla Final Wars n'a rien d'un Kubrick. C'est un best of de 50 ans de Godzilla, on met tous les monstres les plus connus, on prend un réalisateur hype, et on s'amuse comme des fous pendant deux heures. Malgré ce que Kitamura veut nous faire croire, le scénario du film reste complètement crétin, avec une partie 'humaine' plus développée que d'habitude, mais finalement presque indépendante de la partie monstre. Laquelle est assez classique, monstres en latex à l'ancienne, on pète des maquettes à qui mieux mieux, Godzilla se farcit tous les monstres un par un, deux par deux, trois par trois. Le tout est fait sur un ton volontairement très années 80, avec ses héros balançant des punch lines toutes les 3 minutes, notamment le commandant Gordon, sorte de croisement entre le Jesse Ventura de Prédator et Snake Plissken. La plupart des répliques ne sont pas d'un très bon goût, mais il faut prendre le film au 2 ou 3ème degré et pour ce qu'il est: un gros délire bien jouissif fait par un fan de cinéma qui n'aura jamais le talent de ses modèles, c'est évident, mais qui y met de la patate.

Pourtant malgré le rythme très soutenu des scènes d'action, Kitamura retombe toujours dans ses travers, à savoir des scènes calmes trop nombreuses et trop longues. Le scénario est ultra convenu, inutile de tout expliquer, tout le monde s'en fout de toute façon. La romance est complètement inutile, les explications pseudo scientifiques également. Surtout que Godzilla met presque une heure à arriver, c'est un peu long car sans aucun suspense. Reste alors les scènes d'action, plus convainquantes niveau humain que niveau monstre. On retrouve bien là le style Kitamura, montage MTV ultra serré, bons gros délires notamment lors d'une poursuite à moto jouissive. Le partie monstre fait preuve de quelques délires également, mais avec des mecs en costumes de plusieurs kilos, impossible de faire tout et n'importe quoi. Il y a certes quelques délires, mais aussi des longueurs. Le combat final est à ce titre un peu trop long, car répétitif.

Au final, malgré ces défauts qui ne feront jamais du film un chef d'oeuvre mémorable, la touche Kitamura met à mal le genre et lui donne un nouveau souffle. Les monstres passent au second plan, les humains reviennent au premier plan, le mythe Godzilla est usé, Kitamura vient probablement de l'achever. Est-ce un mal? Après 25 films d'un intérêt tout relatif si l'on sort du trip "mythe Godzilla", pas forcément. Le cinéma japonais peine à sortir des blockbusters vraiment divertissants, comme en témoignent hélas le plus que bordélique Casshern ou le mou du genou Returner. Godzilla Final Wars est un gros trip 80's fait par un fan, speedé à mort à défaut d'être innovant. Mais il remplit au bout de 2 heures son but premier: divertir. Et il le fait sans se prendre trop au sérieux. Comme les actioners des années 80...

30 juin 2005
par François




Même pas drôle

Pourquoi, d'entrée, Kitamura nous sert une scène de combat inutile ? Deux types qui se tapent dessus ; la raison : ce sont des mutants d'élites ultra-fort qui s'entraînent. Oui, et alors ! Il ne vont tout de même pas se battre contre Godzilla directement aux poings (ne riez pas, je croyais vraiment qu'ils allaient le faire). Finalement, c'est pour se battre contre des extra-terrestres qui vont envahir la Terre, et on se rend compte (au bout d'une heure, ca fait long de l'intro) que Godzilla est en fait là pour défendre les Terriens menacés par de gros méchants monstres. Alors bien évidemment, Kitamura ne pouvant pas se passer de scènes de combat ultimes, on y a droit encore, mais d'une manière totalement gratuite. Autant dans Alive, l'ajout par rapport au manga était relativement bien amené, et ne choquait pas, surtout qu'il se fondait dans l'ambiance, mais déjà la même manipulation était franchement douteuse dans Sky High (qui à la base est tout simplement une collection de petite histoires banales). Mais alors dans Godzilla, c'est à se cacher de ridicule, surtout qu'il empeste la facilité dans les retournements de situation. Concernant Le Godzilla, on peut se dire qu'on a échappé à ce qui aurait pu être un truc informe en image de synthèse ; mais finalement, c'est le bon vieux costume traditionnel du Godzilla, moche mais si familier.


A regretter encore, la musique rock. Kitamura a bien retenu la leçon de son père spirituel Michael Bay, et l'américanisation du réalisateur japonais s'est déroulée avec succès (et je ne vous parle même pas des bruitages pas vraiment naturels). Certes Kitamura a donné son style dans ce film, avec sa photo soignée et ses ralentis dans les scènes de combat, mais justement comme ces scènes de combats, on les accepte bien dans un film débile comme Versus ou dans une ambiance particulière à la Aragami, mais pas dans une histoire de gros monstres. Et pire encore, le fait de vouloir enterrer la série ; comme s'il pouvait se permettre d'être celui qui donne l'épisode final à cette saga cinquantenaire, dans un final parfaitement stupide et un peu trop facile. Quel gâchis ! Je préfère encore le film de Roland Emerich où, en mettant l'histoire à la sauce américaine, il a su mettre une certaine cohérence très occidentale qui donnait son charme. Bref, pas réellement une grosse déception puisque l'attente n'était pas viscérale, mais une belle impression de perte de temps.



09 septembre 2005
par Elise




Brouzouf suceur à deux têtes (trop compliqué bicéphale ^^)

L'oeil curieux et frétillant, le sourire presque moqueur en coin, le cerveau dans la pièce d'à côté, c'est bon, toutes les conditions sont réunies pour appréhender Godzilla selon Mister "pop frime" Kitamura. Et c'est parti, le logo de la Toho, le générique clipesque en forme de rétrospective enflammée, la musique techno neuneu à fond, Final wars démarre à plein régime. Approchez ! Approchez ! Ils sont venus, ils sont (presque) tous là, chaque mégalopole planétaire est bientôt affublée de son monstre légendaire à elle toute seule. Une première demi heure comme on l'espérait au minimum, avec ses monstres rugissants fiers comme des taureaux, ses maquettes qui pètent, son latex qui sent bon la nostalgie, ses explosions pyrotechniques en cascades, ses foules en panique et déjà un premier pied de nez au Godzilla US qui balaie d'une rafale enflammée une meute d'innocents, sadisme bienvenu et bien vu car totalement absent de la version Emmerich, autre tâcheron notoire.

Kitamura est en confiance et semble à son aise avec le sujet. Certainement un peu trop sûr de tout se permettre, une équipe de super futals moulants bardée de maquillage top fashion se chargent bientôt de réduire à néant Ebirah à grands coups de sauts virtuels et de rafales laser. L'erreur est en marche. Nous sommes en 2005, les choses ont changées, ce Godzilla se veut un nouveau cru. Les humains mis en jeu ne sont plus de petits soldats ou de pauvres spectateurs incapables d'empêcher la bataille en marche si ce n’est par la ruse. Aujourd’hui Kitamura introduit sa galerie préférée de beaux, bêtes et surentraînés qui (ne) savent (que) frimer même la tête à l’envers et le maousse laser au côté. Jusque là, pas trop de casse à part pour Ebirah qui se prend une belle avoine.

Mais l’erreur se poursuit et s’enfonce vers l'actioner SF "humain" façon Kitamura pour mieux relèguer au second plan le saurien radioactif que l'on attend tous. Des extra terrestres humanoïdes tout aussi beaux, bêtes et surentraînés font leur apparition et confisquent purement et simplement les bébêtes. Une bonne grosse partie du film se tourne alors vers le face à face entre ses deux équipes de jeunes super héros clinquants opposant à leur tête un parfait Keanu Reeves nippon et un Gary Oldman (période Cinquième élément), sans oublier Douglas Gordon, le gentil/méchant capitaine molosse, croisement entre Bison et Zangief, et quelques autres. En bref, des acteurs et des répliques globalement pitoyables mais quelques faciès d'énervés qui montrent une certaine motivation à jouer pour le cinquantième anniversaire de la bête.
Oui mais ce qui est oublié par contre et du coup, c’est Godzilla et sa bande de monstres ! En voulant faire deux films en un, car il s’agit bien de cela, Kitamura tire assurément la couverture vers les jeunes premiers (plus faciles à mettre en scène déjà), et délaisse le bestiaire qu'il ne connait que trop mal de toute façon, et qui refait péniblement surface après plus d'une heure de métrage, lors d'une petite poignée de combats balayés en à peine 10 secondes chacun, où Godzilla se la joue très facile et humilie au passage le Godzilla US (va coucher ! sale bête). Et Mister pop frime d'insister. Le face à face Keanu / Gary est bien le mieux servi dans les grandes largeurs, et dans cette fameuse image révélatrice du film tout entier et du ricanement de Kitamura face à la légende, c’est bien le duo humain qui se bat avec le duo de monstres à l’arrière plan sur un écran, et non l’inverse, comme il se devrait.

Qu’à cela ne tienne, il reste encore de l'attaque spatiale où la nuit n'est plus qu'une nuée de tirs et une bonne demi heure pour offrir du catch en latex sympathique qui fait beaucoup penser à l’ambiance finale de Destoroyah et plus encore à l'inimitable délire façon Mégalon qui n’est pas de refus (big up pour l'arrêt à la Barthez et le Gigan tronçonneuse).

Godzilla final wars est évidemment plus que rase moquette, pas encore assez nanar pour être véritablement involontaire et donc incontournable, mais bénéficie d’un rythme élevé et de scènes d’action resucées dans les moindres recoins malgré tout efficaces, car sans à priori, surtout pour du Kitamura qui ne propose d’habitude que du rien ou pas loin. Ainsi, 360° ouvertement Matrix, frime à deux balles, combat sur moto, attaque de vaisseau mère ultra connue, tout sent le super réchauffé à 200 000 kilomètres, mais cela reste débridé et plutôt marrant, au moins pour s'en moquer, surtout qu’une légère touche d’humour traîne ici et là, assez pathétique mais pas toujours.

Bref, ce nouveau cru, avant tout mauvais et très con, se caractérise par un bordel scindé en deux films qui suce à tous les rateliers sans aucune finesse, mais Kitamura n'y est pas déshonorant comparé à son niveau habituel. Dans son souci de se lâcher, il offre du rythme et parvient presque à obtenir l’effet escompté, c'est-à-dire une joyeuse envie d’être bis au milieu d'une énorme purée commerciale. La mise en scène très "gros doigts dans la gouache" fait tout juste passer le tout sans gros dommage et évite de pester contre le réalisateur le plus surrestimé de la planète. La photo reste dans le ton des précédents opus, assez SF des familles, et la musique techno neuneu façon Mortal Kombat est pitoyable mais colle bien au cachet général. Le pari s’approche du niveau d’un Black mask 2 ou pourquoi pas d’un Battle royale 2, en moins mâture. C’est dire que la réussite totale est loin, très loin, mais pas mal de Godzilla sont aussi loin derrière, et ce même si la plupart sont bien plus ancrés et au fait de l'univers du dinosaure radioactif. Cette tambouille typique de Kitamura a au moins le mérite de rajeunir la franchise de par l'ignorance de son réalisateur en matière de Godzilla.

Il y a donc du bon à prendre et du fun pour les amateurs et les jeunes qui n'en veulent. Et puis garder des effets spéciaux artisanaux pour les monstres est une très bonne idée quasi primordiale en ce qui me concerne.

28 juin 2005
par drélium


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