un film moyen mais fondateur
Visible en Occident dans son montage original grace à HKvidéo, Godzilla n'est pas le classique comparable à King Kong dont parlent certains cultistes mais bien plutot le précieux représentant d'une idée révolue du divertissement correctement mené et ne cherchant pas à en mettre plein la vue au spectateur. Honda Inoshiro offrait un film fondateur du kaiju eiga en meme temps qu'une de ses grandes réussites. Il faisait ainsi oeuvre d'artisan correct mais cet artisanat basique est tellement préférable à un certain calibrage actuel du cinéma mondial. Certes, Honda Inoshiro filme de façon tout juste correcte et sans le souffle classique de Cooper et Shoedsack mais il fait preuve d'un certain talent lorsqu'il s'agit de saisir l'effroi sur le visage d'une femme ou de filmer les foules. Ce talent-là se retrouvera d'ailleurs dans les sketches atomiques de Reves de Kurosawa qui portent sa marque indéniable. A l'époque, la série ne connaissait d'ailleurs pas encore la dérive kitsch qui en fit la favorite des amateurs de série Z. Car malgré un coté ultracheap des scènes de monstre et des trucages qui pourraient aujourd'hui preter à sourire, Godzilla tire sa force de sa gravité. Gravité d'un Shimura Takashi offrant une belle performance dramatique portant à elle seule le film et un personnage d'un bel humanisme cherchant la compréhension plutot que la destruction de Godzilla. Gravité des personnages qui semblent porter sur leur visage le trauma atomique dont le film est une belle allégorie. Gravité des beaux travellings sur un Japon en flammes et en ruines ainsi que sur des enfants chantant dans une église. Gravité des bruits de pas glaçants de Godzilla et du beau score de Ifukube Akira. Gravité enfin du sacrifice final du savant fou. Et c'est ce sens dramatique ainsi qu'une certaine naiveté qui réussissent à compenser un peu les défauts béants du film mentionnés plus haut, à en faire un de ces divertissements corrects que peut produire une industrie cinématographique durant son age d'or. Cette naiveté et ce sens dramatique que le cinéma perd irrémédiablement une fois les ages d'or achevés.
Le classique du film de monstre réalisé par le pape du genre
Inoshiro Honda est l’auteur du premier opus de la série des Godzilla qui a dépassé les 20 suites (seul James Bond peut prétendre à autant), le dernier épisode datant de 1999 (Godzilla 2000)… Autant dire que les japonais sont friands de ces histoires de destructions massives et de combats de monstres tout droit sortis de la préhistoire, même si la qualité moyenne est très médiocre. Le Godzilla original et originel date de 1954 et frise le kitsch à chaque instant, ce qui fait en partie son charme. La bête monstrueuse qui vient des fonds marins, réveillée par la bombe atomique et plus tard détruite par une arme encore plus vicieuse lors d’un final à la signification très ambiguë, n’est ni plus ni moins qu’un lézard géant en caoutchouc, qu’un déguisement enfilé par un acteur qui, filmé en contre-plongée marchant sur des maquettes, paraît gigantesque. Elle n’est ainsi pas crédible un seul instant, et l’utilisation parfois désastreuse de miniatures (train, hélicoptère, ponts,…) limite l’efficacité d’un film d’épouvante finalement honnête pour l’époque.
Les scènes de destructions s’enchaînent classiquement avec les réactions des habitants et des scientifiques, les ressorts scénaristiques sont assez convenus et ne laissent pas beaucoup d’espace aux rebondissements. On aura cependant le plaisir de retrouver dans un rôle d’expert l’acteur fétiche de Kurosawa qui collectionne les apparitions dans de nombreux films, j’ai nommé Shimura Takashi, dont les traits fatigués collent parfaitement à la gravité de la situation fictive. A noter l’excellente bande son qui accompagne les scènes d’action. Au final, Godzilla 1954 est l’un des meilleurs épisodes de la série même si les défauts sautent aux yeux. En tout cas, il n’a rien à envier à son ignoble remake US commis par Roland Emmerich en 1998, summum de stupidité hollywoodienne.
Bien
Godzilla est un bon film qui a très peu vieilli . Ce film illustre avant tout la peur de la bombe atomique et ses conséquences .
16 septembre 2003
par
X27
Souvent copié jamais égalé
Même encore aujourd'hui Godzilla surprend encore grâce à un scénario solide et une réalisation exemplaire pour l'époque. Le cri du monstre accompagné de la musique d'Akira Ifukube fait toujours sont petit effet. Les suites qui suivront (changeant radicalement de ton) ne lui arriveront jamais à la cheville.
Définitivement un classique.
Et si Ultraman défendait la planète Terre contre Godzilla?
ULTRAMAN: SHYO WATTCHI!!!!!!( cri d'Ultraman!)
Vas y! Fonce Ultraman!
La marque que tu portes qur la poitrine, un météore symbôle de justice!
Tu combats les pires ennemis, ULTRAMAN, ULTRAMAN, héros de la galaxie...
Au sujet de Godzilla, on peut dire qu'il est la matérialisation de la crainte et du traumatisme profond des Japonais par rapport à l'arme nucléaire dont les villes de Hiroshima et Nagasaki ont été victimes les 6 et 9 Août 1945. Monument national (Akira Toriyama, par exemple, qui est un grand fan, ne manque pas de faire référence au célèbre lézard dans ses mangas), Godzilla, malgré des effets spéciaux vieillots mais qui restent terrifiants, est un chef d'oeuvre du genre, avec une certaine poésie qui fait son charme. Poésie qui manque cruellement au Godzilla Hollywoodien de Roland Emmerich, qui ne présente qu'un déluge d'effets spéciaux sans intérêt.
Un grand film (au sens noble du terme)
Comme cela a été dit, nous ne parlons pas ici d'un kaiju-eiga parmi tant d'autres ni même du fondateur du mythe mais bel et bien d'un film (du moins dans son montage original). Il est vrai que techniquement il n'apporte pas grand chose par rapport au king kong réalisé 20 ans plus tot mais en termes de profondeur il le dépasse largement. Rappelons qu'Honda a travaillé avec Kurosawa et que, sans évidemment arriver à la maitrise de ce dernier, la qualité de la photo s'en ressent. Rappelons qu'il partageait le même humanisme que ce dernier... cet humanisme désespéré du Japon d'après-guerre qui a vécu l'horreur à 2 reprises. Bien au-delà des scènes de destruction et de panique urbaine, de la dénonciation de la bombe/guerre, des utilisations militaires de la recherche... c'est humainement que ce film est grand. Le film tire effectivement sur le sentimalisme, comme dénoncé précédemment, mais sans tomber dans le mélo... c'est juste qu'on assiste à de sérieuses remises en question provoquées par des situations exceptionnelles. Je n'aurais qu'un conseil : oubliez tout ce que vous savez et vos à-prioris. Regardez-le comme un film... non comme un film de genre.
Un franc parler mais pas de francs...
Voila ce qui resume le film...Il y a bien une vague denonciation(HIROSHIMA, NAGASAKI), mais bon, le film se noie dans une realisation pour le moins approximative qui met en evidence les defaillances techniques du cinema de l'epoque: tout cela manque de moyens...
Enfin, c'est toujours mieux que la version americaine du film...
Métaphore sur la bombe H
Excellent film dans sa version japonaise. Rien à redire, c'est un chef d'oeuvre qui lutte contre les méfaits de l'utilisation guerrière de la science. Un film noir pessimiste et réaliste, à ne pas confondre avec les kaiju eiga qui suivront. Ce film là est définitivement destiné aux adultes.
La terreur.
La terreur provoquée par quelque chose d'énorme qui n'est pas contrôlable et qui détruit tout sur son passage.
Tel est la teneur de ce pamphlet profondément désabusé.
A ne pas confondre avec les kaiju eigas qui suivront. Ici on vit la torpeur que peut provoquer un cataclysme.
Film moyen mais par moment très réussi! Capital pour l'histoire du cinéma à sa manière.
Ce film a bien des défaults: un message pacifiste pour le moins naïf voire par moment larmoyant, des longueurs infernales,... mais quel brio dans les séquences de destruction de masse! C'est dans ces séquences que ce film donne toute sa (dé)mesure. Deux trois moments sont ainsi à inscrire dans les anales godzillesque: ce sont ces séquences puissantes qui sont à retenir de ce moment dans film par ailleurs assez souvent médiocre.
Classique
Je l'avais déjà vu il y a un bon moment déjà, mais là après avoir découvert des Godzi plus récents, je suis resté sur le cul !
Déjà le petit charme d'un film NB des années 50 joue beaucoup. Ensuite, c'est encore plus 1er degré, un véritable drame, et l'interprétation est bien meilleure que dans les autres Godzilla. C'est simple on a l'impression de regarder un Kurosawa période contemporaine (Honda a été l'assistant de Kuro) d'autant plus que l'un des acteurs principaux n'est autre que le grand Takashi Shimura (l'un des acteurs fétiches de l'Empereur >>> Vivre).
La mise en scène est cette fois vraiment travaillée. Pendant une demi-heure on ne voit pas le monstre on le ressent (Honda joue beaucoup sur le son et le hors-champ). La séquence de l'attaque du village côtier, vue en grande partie de l'intèrieur d'une maison qui s'écroule, est un modèle du genre.
Ensuite les séquences de destruction (une bonne grosse demi-heure d'action très efficace) sont plus inventives que ce que j'ai pu voir dans les 10 autres Godzilla ultérieurs que j'ai vu !! Ces derniers se contentent souvent d'un plan d'ensemble pour montrer les dégâts.
Ici il y a des plans très inventifs (contre-plongées sur les habitants avec un bout de Godzi en amorce, gros plan sur ses pattes, plans à l'intérieur des maisons, etc...). L'attaque de la tour de télécommunications par ex est très bien rendue. De +, le NB rend le monstre assez impressionnant et pas du tout ridicule, ainsi que certines maquettes crédibles.
Enfin, l'avantage de celui-ci au niveau histoire humaine, c'est que Godzilla est encore inconnu. Ainsi nous avons droit à pas mal de scènes classiques de découvertes d'indices et d'explications, mais elles sont efficaces et bien meilleures que les scènes d'expositions des autres films où on nous explique pendant une heure comment on va détruire (où alors on nous fait un film d'espionnage bidon comme dans Megalon ou Biollante). Bref, on ne s'ennuie pas. Le montage très dynamique de Honda et surtout la naissance d'un genre cinématographique (le film de grands monstres ou kaiju eiga) achève de faire de ce film un véritable classique, que l'on aurait tort de mépriser sans l'avoir vu, car il dépasse le simple plaisir infantil de détruire des maquettes.
Réalisé à peine 9 ans après Hiroshima et Nagasaki, Godzilla a une vraie portée sociologique pour les japonais tentant d'exorciser le traumatisme de la bombe (l'administration américaine occupant le pays interdisant que l'on dénonce cet évènement trop explicitement).