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FLCL

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les avis de Cinemasie

3 critiques: 3.17/5

vos avis

8 critiques: 4.34/5



Ordell Robbie 4.25 Sous acides. Sous références. Visuellement culotté. Rock'n'roll.
Astec 4.25 Idiot et Cool !
Ikari Gendo 1 Un anime déjanté qui ne peut pas plaire à tout le monde...
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Idiot et Cool !

Réalisé après la période Evangelion du studio Gainax, la série d’OAV Fooly-Cooly (ou Furi Kuri) en est autant une sorte de prolongement thématique qu’elle en est le contrepoint par son traitement graphique et l’ambiance résolument « loufoque hardcore » de son intrigue. Sortie sur l’archipel voilà bientôt 2 ans, FLCL reste encore aujourd’hui un véritable ovni dans le paysage de l’animation japonaise et un véritable casse-tête pour qui veut en cerner le(s) sens. Ces OAV échappent donc ostensiblement à l’analyse du critique, en raison d’une structure du récit faisant d’un violent mélange des genres un leitmotiv aussi bien visuel que narratif.

FLCL demande, de fait, au moins deux visions pour pouvoir en apprécier les nombreuses qualités. Lorsqu’on découvre la série pour la première fois il est difficile de se faire un avis tant nos habitudes sont heurtées par la liberté de ton qui semble avoir présidée à sa réalisation. Malgré un concept qui n’est pas sans faire penser à la série Lamu (ou des dizaines d’autres) pour sa situation de départ (une E.T rencontre un jeune garçon) et l’humour omniprésent, l’histoire de Naota et Haruko joue sur une gamme de ton bien plus variée qu’à l’accoutumé, en une alternance certes folle mais parfaitement orchestrée : entre deux combats bien rythmés de mécha aux designs saugrenus, les scènes de comédie nonsensique se mêlent aux monologues introspectifs d’un Naota dépassé par les évènements, perdu entre les délires otakistes de son père et les sollicitations féminines parfois ambigües de Haruko et Mamimi... Et le spectateur d’être aussi perdu que le personnage principal, perdu mais séduit par des situations comiques faisant souvent mouche et ressentant, derrière la folle exubérance de la mise en scène, le spleen du personnage de Naota. Car à douze ans ce dernier est à la porte des émois amoureux d’adolescent et la brutale arrivée dans sa vie d’une E.T de huit ans son aînée, aussi fantasque que délurée, ne fera que l’y précipiter avec fracas. Ajoutez-y l’ombre écrasante d’un grand frère parti en Amérique, l’absence d’une figure maternelle tout comme l’absence de dialogue avec un père qui semble en être resté au stade adolescent (voir leur « compétition » amoureuse ponctuée d’un règlement de compte !) et nous obtenons le garçon taciturne, plein d’incertitudes qu’est Naota. Dès lors, la relation qui s’installe entre ce dernier et son amie extra-terrestre se construira également à l’aune de l’incertitude et de l’ambiguïté, nourrie par le caractère du jeune garçon et le mystère qui plane autour des agissements loufoques de Haruko (personnification du mystère féminin aux yeux de Naota?). Finalement et de l’aveu même du réalisateur Kazuya Tsurumaki, « FLCL est l’histoire de la rencontre entre un garçon et une fille. Pour moi c’est aussi montrer combien c’est bien de se sentir stupide ». En somme FLCL serait une ode à l’incrédulité et à l’idiotie heureuse dont le téléspectateur, ahurie par le spectacle qui lui est proposé, en devient une parfaite illustration.

Le traitement graphique de cet anime est aussi libre de ton que son traitement narratif. Les délires visuels auquel se livrent les animateurs sont tout aussi hilarants que parfois innovants sur les plans technique et artistique. Ainsi lors de la première rencontre fracassante entre Naota et Haruko, au moment où cette dernière après l’avoir violement percuté avec son vespa jaune tente de le ranimer au moyen d’un baiser « mouth to mouth », la scène bascule t-elle d’un mode de représentation en 2D à une perspective en 3D avec caméra virtuelle et personnages en SD tridimensionnels : novateur et comique ! Encore plus déroutantes et limites sont les scènes entièrement représentées comme des pages de mangas légèrement animées : toujours drôles, elles impriment un rythme fou tant les vignettes et les dialogues s’enchaînent vite. Et encore, en tant que non japonisants on n’a pas à faire cas du texte dans les dessins... Si de telles orientations artistiques peuvent sembler extrêmes et casses gueules sur le papier, elles trouvent finalement parfaitement et naturellement leurs places dans l’univers déjanté de FLCL, prolongeant également sur un mode plus burlesque la démarche d’un film comme Mes voisins les Yamada, où la technologie de l’animation numérique sert à défricher des voies encore inexplorées dans l’animation : « C’est la première fois que j’ai utilisé de l’animation digitale et ces scènes manga ( tape à l’œil) n’auraient pas été possible en animation traditionnelle. Personnellement je ne suis pas si intéressé par l’utilisation des ordinateurs pour une animation plus réaliste. Je suis parfois impressionné par ça mais je m’intéresse bien plus aux ordinateurs pour faire ce qui était impossible jusque maintenant (...). Je veux être moins réaliste. » (K. Tsurumaki). Alternant jusqu’auboutisme stylistique et réalisme élégant, FLCL est le fruit d’un travail de qualité dont le résultat n’est jamais aussi manifeste que dans les moments d’exposition où les dessins de décors le plus souvent banals, à l’exécution simple mais juste, alternent les teintes aquarelles au rendu délavée avec des couleurs plus prononcées, à la lumière également plus travaillée. Ces dessins sont rehaussés par une « photo » qui capte régulièrement la normalité des divers lieux de la ville de Mabase. Cette normalité mal vécue par Naota est mis en relief par le seul élément anormal qui trône dans le paysage environnant : l’usine, en forme de fer à repasser, du mystérieux fabricant de médicament Médical Mechanica. Comme se plaît à le répéter Naota dans le premier épisode, « il n’y a rien d’excitant, juste la norme... »

Aussi étonnant que cela puisse paraître en regard à ses antécédents stylistiques, c’est Sadamoto Yoshiyuki qui s’est occupé du character design, explorant une facette inconnue de son dessin. Entre rendu « réaliste » et exagération toonesque, la palette de traits est diverse : la ligne est souple et sans fioritures pour une expressivité appuyée sur une animation sans failles dans les passages « rationnels », tandis que les moments de basculement comique se caractérisent par des brisures prononcées de styles graphiques. Si l’animation japonaise est coutumière de ce mode de narration tout en rupture de ton, FLCL se distingue de la masse des autres productions par la diversité des formes employées, allant des traditionnels personnages Super Deformed au SD en 3D, en passant par le « manga animé », les dessins à la South Park, les perspectives déformées à la One Peace... Quant aux nombreuses références, aussi bien scénaristiques que visuelles (Gundam, Lupin III, Initial D...), truffant les six épisodes de FLCL, si elles participent à l’entreprise de perdition qui frappe le téléspectateur lambda, elles feront également le bonheur du fan passionné d’animation qui se fera une joie de tenter de les décrypter (« I deliberately selected very obscure J-pop culture and anime sub-culture jokes and references. » K. Tsurumaki). Les productions Gainax sont coutumières de cette pratique qui comble les otakus et laisse souvent perplexes les néophytes, mais cette fois la tendance à l’autocitation (Evangelion, Otaku no video, Karekano...) est particulièrement présente, dépassant la simple valeur du clin d’œil nostalgique pour s’ériger en une histoire symbolique du studio Gainax : « Pour FLCL je (Kurumi) voulais retracer l’entière histoire de Gainax, chaque épisode véhiculant des symboles liés au évènements derrière chaque production Gainax. L’épisode un possède beaucoup d’éléments de Karekano ; l’épisode deux a de nombreuses références à Evangelion, etc ». On peut dès lors aussi « lire » FLCL comme le retour sur une mémoire imaginaire collective régie par des règles surprenantes mais néanmoins cohérentes. Technique de voyage intersidéral ( !) dans le récit, les robots littéralement créés par le cerveau de Naota prolongent aussi le processus de création à l’œuvre sur cet anime. Kurumi aime à nous voir considérer « FLCL comme de l’imagination devenu physique et tangible, comme ça l’est pour moi lorsque je prends tous ce qui me passe par la tête et le dessine. »

Produit en partenariat avec le fameux studio Production IG, Furi Kuri ne déçoit aucunement sur le plan technique et l’utilisation massive de l’animation numérique sait rester discrète pour se faire plus originale, sans jamais perdre en fluidité. Quant au scénario, à travers le délire et l’étrangeté de l’univers de Mabase, se dessinent des relations parfois complexes entre la galerie de personnages formant le quotidien de Naota. Tous ces éléments et bien d’autres détails (dont l’intrigue de « surface ») font de FLCL bien plus qu’une brillante farce, lui conférant d’emblée une place à part dans l’histoire de l’animation japonaise. Mais cette même richesse est ce qui rend la série difficilement accessible au grand public et pourtant, l’exemplarité de la réalisation et les musiques –pour partie- du groupe de pop japonaise The Pillows, méritent assurément l’effort...



18 juillet 2002
par Astec




Un anime déjanté qui ne peut pas plaire à tout le monde...

Une production Gainax... De quoi se jeter sur le DVD pour arracher le blister et s'empresser d'enfourner le disque dans le lecteur, tant le studio nous a donné de grands moments de l'animation !

Pourtant... Pourtant cette fois Gainax fait pour moi un excès de Gainax. Certes, l'animation est impeccable. Les dessins, les couleurs, les mouvements, les cadrages... Un petit bijou technique, parsemé d'idées originales, comme l'utilisation du style "planche de BD". Peut être déjà un peu excessif parfois, mais disons que sur la forme il n'y a pas grand chose à redire. C'est plutôt au niveau de l'intrigue que le bas blesse. Sans queue ni tête, totalement incompréhensible, on s'ennuie à mourir devant une suite de scénettes dont le seul intérêt est l'aspect visuel et le jeu de références à des animes plus ancien. Rien. Pas même de quoi porter à réflexions comme dans Lain. Le néant. Même le dénouement ne permet pas de donner de relief à une histoire qui n'en est pas une... Attention, l'overdose des ingrédients qui ont fait le succès des précédentes séries guète ! A réserver aux fans avides de nouvelles sensations graphiques, pour tout ceux qui regardent avant tout un anime pour découvrir une histoire, mieux vaut éviter.



26 juillet 2004
par Ikari Gendo


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