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Fu Bo
les avis de Cinemasie
2 critiques: 2.25/5
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4 critiques: 2.94/5
Le film réfléchi par excellence
Curieux film, intellectuel mais pas dans le sens péjoratif du mot. Le scénario se base sur les histoires croisées des personnages à partir de deux lieux principaux: la morgue et le couloir des condamnés à mort. Autant dire que les parallèles sont nombreux entre les morts en sursis et les morts en chambre froide, de même le parallèle avec ceux qui les cotoient. Ce film se veut ouvertement une reflexion sur la mort et donc le sens de la vie. Il faut reconnaître que malgré une réalisation correcte même si parfois un peu sobre, le film pêche par un manque d'intensité qui occasionne quelques passages à vide. Mais le sujet est suffisemment unique pour justifier l'intérêt qu'on peut porter à ce film. En bonus on a droit aux petits rôles d'Anthony Wong et de Eric Tsang qui valent vraiment la peine d'être vus.
S'en fout la mort...
A l'instar de The Runaway Pistol, Fu Bo est un de ces "films à part dans le paysage cinématographique hongkongais" qui ne pésent pas grand chose cinématographiquement. Certes, les scènes de dissection offrent un étalage saguignolent gratiné (un bébé en sang...) qu'on ne verrait pas dans les cousins occidentaux du film. Mais derrière ce vernis "category III" on trouve rien de moins que quelques uns des travers auteurisants trop vus dans un certain cinéma de petit malin. Le dispositif du film fait le va et vient entre trois personnages: Fu Bo qui travaille à la morgue, un pretre/cuisinier pour condamnés à mort et un tueur professionnel. Fu Bo est un personnage exécutant bien son travail mais arrivé au point où sa vie est tellement monotone qu'il ressemble à un mort ambulant. Le pretre déclame quant à lui en voix off toute une série d'aphorismes sur l'existence. Quant au tueur professionnel, il incarne une figure de "gangster avec tourments moraux en option" devenu une figure cliché du cinéma de genre depuis Scorsese et Ferrara.
Mais dès qu'on gratte derrière ce vernis auteurisant de "film explorant l'ame humaine" on ne trouve pas grand chose d'autre que de la philosophie de comptoir. Les aphorismes du pretre n'ont ainsi pour la plupart rien à envier à un fameux "temps qui détruit tout". Le tueur professionnel n'a pas un développement psychologique assez consistant pour dépasser le cliché. Quant à l'idée qu'une vie extremement monotone et solitaire n'est pas si loin de la mort, elle fait existentialisme de supermarché. Fu Bo se donne ainsi de grands airs de "film qui a quelque chose à dire" alors qu'il sent à plein nez le clinquant thématique. Ce clinquant, on le retrouve malheureusement en partie sur le plan formel. La mise en scène alterne ainsi filmage planplan, effets éculés et tape à l'oeil. L'usage récurrent des superpositions d'images ne rime ainsi à rien d'autre qu'à faire différent. Et certains effets de mise en scène à l'épate MTVesque semblent hors de propos dans un tel film. Enfin, le score est digne d'un mauvais téléfilm.
Alors que Crystal Kwok n'a pas donné de suite à son beau premier film et que Fruit Chan déçoit, Fu Bo a tendance à confirmer l'incapacité du cinéma d'auteur hongkongais actuel à produire une vraie relève des Ann Hui, Stanley Kwan et Wong Kar Wai.
Jusqu'à ce que la mort les sépare
Premier long métrage du futur "wonder boy" du cinéma hongkongais, WONG Ching-po. Dans la parfaite continuité de ses deux premiers moyens-métrages "Bamboo Doors, Bamboo Doors" et "The Dogs", WONG Ching-po continue à mettre en images les scéanrios noirs et oppressants de son ami et collègue Simon LAI. Partis pour représenter le métier méconnu d'un coroner et de ses sbires, le réalisateur et son scénariste imaginent la représentation de la mort des différents protagonistes directement en lien. WONG ne peut s'empêcher d'avoir à des recours parfois oniriques, parfois trop esthétisants de cette morbide réflexion. En résulte un résultat forcément bancal, où le problème majeur est le scénario - ou plutôt son adaptation sur grand écran. Réflexion véritablement intellectualisée, WONG - le faiseur d'images - n'a pas suffisamment de maturité pour traiter d'un tel sujet. En revanche, outre son sens de l'image déjà léchée et chiadée, WONG s'attaque à une de-construction narrative du meilleur effet, qui est indéniablement son premier signe de reconnaissance, effet de style récurent dans toutes ses oeuvres et carrément le ressort de son suivant "Jiang Hu" !
Reste, qu'il s'agit là d'un véritable film auteurisant au sein d'une production HK autrement plus commerciale. Sa seule diffusion 3 semaines durant dans une seule salle HK n'aura certainement pas suffi à lancer la production HK indépendante toujours aussi dévastée, mais aura au moins lancé la seule carrière de WONG. Eric TSANG, tenant un petit rôle d'un condamné à mort, a été tellement impressionné par le style de WONG, qu'il en a parlé à son ami Andy LAU, qui a illico presto engagé le réalisateur pour réaliser le mega-blockbuster "Jiang Hu" (version 2003). Depuis WONG est entré dans la cour des grands.
pour un premier long c'est encourageant
le film n'est pas exempt de défauts mais démontre déjà que WONG ching po est un réal esthétisant et ce avec une certaine réussite (les scènes de morgue).
il est à regretter des séquences soporifiques en milieu de métrage qui font perdre le fil à qui n'est pas absolumlent concentré, mais on a là un film qui sort vraiment de l'ordinaire, surtout à HK. plus chiadé, social et glauque qu'un cat.3, FU BO comporte des scènes marquantes et un univers personnel, à voir pour les curieux et les amateurs de films dark.