Moyen
Faire un court-métrage sur cette fabuleuse série qu'est Green Hornet représente plus un petit plaisir personnel qu'une véritable intention de faire du spectacle ou de démontrer toute preuve de talent. La série originale étant un monument de kitsch et d'humour, fleuretant souvent avec le nanar, ce court de Poitrimoult s'avère finalement à des années lumières de l'esprit originel.
Déluge d'effets spéciaux numériques pour les décors dark punk, effets de mise en scène inutiles mais plutôt jolis (l'effet de blur lors des séquences de courses poursuites) et ambiance à la Matrix histoire de donner un quelconque cachet à cette production inodore et terriblement laide. Bon sang de bon matin, où est donc passé l'esprit Green Hornet (que l'on retrouve finalement que dans le look des deux agents)? Où sont les chorégraphies approximatives, les poursuites en bagnoles typiques de la série, la musique permanente au saxo à la Al Hirt? Au lieu de ça, on se retrouve avec une démo technique au petit budget, au scénario raté et aux pirouettes et scènes de baston certes classes, mais bien loin de ce que proposait la série.
On terminera sur un générique long, qui pouvait très bien laisser la place à une meilleure finition au niveau de l'intrigue, mais sûrement difficile à assurer compte tenu du budget. Le court métrage prend fin avec le générique culte de la série, ré arrangé pour le coup. Il y a du talent et de l'envie dans ce "très" court, mais question hommage, on repassera.
Esthétique : 2.5/5
Musique : 2/5
Interprétation : -/5
Scénario : -/5
Les + :
- Bastons réussies
- Belle recherche de l'esthétique...
Les - :
- Mais pas vraiment en adéquation avec Green Hornet des 60'
Bonne ambiance
Avec cette adaptation de la série culte américaine, Aurélien Poitrimoult prouve qu’avec un tout petit budget mais beaucoup d’imagination et d’astuce, on peut réaliser un court métrage de très bonne facture technique. On se prend en effet à l’ambiance des bas fonds de cette mégalopole inquiétante grâce à des effets spéciaux très réussis, ainsi qu’à l’énergie dégagée par les courses-poursuites, les combats et la bande-son. Dommage que le générique final trop long (un quart du total !) ne vienne couper dans son élan un épilogue quelque peu expédié.
Frustrant... dans le bon sens du terme
Les super-héros sont à la mode, les remakes aussi. On nous a servi du Marvell jusqu'à plus soif, des XMen, du Daredevil, Les 4 Fantastiques, du bon (parfois) au très mauvais (Ben Affleck qui fait des arts martiaux, on y croit tous très fort). Deux bonnes raisons de se réjouir tout de même: Bryan Singer nous apporte son Superman Returns pour l'été, et une petite bande de frenchies nous propose un court métrage sur le Frelon Vert. Point commun aux deux projets: un respect de l'oeuvre original tout en apportant une touche de modernité. Bref, un vrai sens de l'hommage, sans pour autant faire dans la photocopie.
Ce court métrage surprend principalement par son niveau technique. Ce n'est clairement pas de la DV tourné dans le jardin de mémé. Le travail sur la photographie est conséquent, les effets spéciaux sont de bonne qualité, il y a une vraie ambition artistique. Le côté numérique de la DV est presque complètement gommé grâce à la post-prod, comme 4-16Prod avait déjà réussi à le faire sur 6 Hours. Le scénario est évidemment assez succint, mais ne cherche pas midi à quatorze heures. La durée est trop courte pour espérer développer une vraie intrigue, le film cherche donc plutôt la simplicité: le Frelon Vert et Kato veulent un nom, et finiront pour l'avoir. Le film se concentre donc plutôt sur la scène d'action centrale. Les connaisseurs du dynamique duo Manu Lanzi / Patrick Vo ne seront pas surpris de la très bonne tenue des chorégraphies de cette scène. Une nouvelle fois c'est énergique sans être maniéré, dans un style rappelant évidemment les films HK. On pourra reprocher quelques cadrages un peu trop rapprochés qui entâment un peu la lisibilité, mais autrement c'est de la très bonne scène de baston, surtout quand on ramène ça au budget. Le dynamique duo se complète à merveille, Kato le virvoltant avec ses coups de pieds, et Le Frelon Vert plus à l'aise avec ses poings. A noter aussi un échange à l'arme blanche tout à fait sympathique où les deux combattants interagissent très bien.
C'est finalement la fin du film qui le rend assez frustrant. On attend un bon gros affrontement final annoncé qui plus est par le "big boss" de fin de niveau, mais on obtient au lieu de ça un générique certes très soigné, mais un générique de 2 minutes 30 tout de même. Un seul combat, c'est assurément la déception de ce Frelon Vert. Mais la frustration montre ici qu'on en voudrait volontiers plus. La conclusion laisse la porte entrouverte, le succès de ce court pourrait finir de l'ouvrir. Un succès qui serait mérité, ce Frelon Vert made in France respire l'envie de bien faire, et s'en donne les moyens. En plus c'est gratuit, que demande le peuple? Cliquez mes amis, cliquez, c'est
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Un petit court qui en a sous le pied !
Tourné à Paris avec des moyens dérisoires (1500 euros de budget !) et reprenant le légendaire duo de la série le Frelon vert, ce trop court métrage de 10 minutes (en lien ci-contre), mérite amplement le détour et un peu de promotion tant la maîtrise générale y est bluffante. Passons outre la teneur toute relative du scénario qui n'a le temps de poser qu'un échantillon de film noir d'action à base de super justiciers, Aurélien Poitrimoult et son équipe offrent avant tout une réalisation stylée, dynamique et très soignée en forme de démonstration de leurs capacités.
Filtres verdâtres Matrixien, mégalopole abstraite et cieux tourmentés Gotham Cityesque, contre plongées vertigineuses très Dark City dans l'âme, pluie esthétique à la Coréenne, mise ens cène inventive sans excès de gratuité, les SFX certes limités y sont très réussis et utilisés avec mesure pour porter l'ambiance sans jamais tomber dans le tape à l'oeil. Non content de dégager une maîtrise technique et esthétique digne de louanges, surtout avec des moyens aussi minimes, l'action chorégraphiée par Emmanuel Lanzi, vu dans les bonnes tataneries françaises du moment, y est très engageante bien que trop courte. Le combat (trop court !), serré, réaliste et hargneux à souhait, déploie une belle palette de spin kicks impeccables pour Kato, de poings réalistes et terriens pour le Frelon Vert, d'angles bien choisis et de bad guys eux aussi convaincants, toujours sans en faire des tonnes. Il faut encore ajouter la classe du duo de super justiciers, peu bavard mais respectueux de l'original, constitué d'Emmanuel Lanzi en frelon vert, classe indéniable et trogne saillante bien spécifique, et de Patrick Vo, petite bombe martiale déjà vu dans HK et 6 Hours notamment, bien imprégné du Kato de Bruce Lee. Les costumes impeccablement coupés, repassés, sobres et stylés ajoutent encore au bel hommage du duo tout droit sorti des 70's remis au goût du jour avec une fraîcheur chorégraphique et une ambiance sombre réaliste et Comics à la fois qui montre un beau respect du genre. François Ferracci aux SFX et autres matpaintings, David Goldenberg à l'excellent montage sonore, Dominique Legitimus à la musique originale, autant d'intervenants supplémentaires de qualité qui permettent eux aussi d'élever le niveau technique général.
Visant la démo fignolée et bétonnée dans presque tous les compartiments, à la différence d'un nombre incalculable de courts d'action qui n'ont que leurs combats à offrir, ce Frelon Vert est une belle surprise qui n'a pour limite que son budget et sa tendance à passer pour un teaser, nous laissant clairement sur notre faim tout en donnant très envie d'en voir plus. La déception viendra donc de son générique final 70's en bichromie vert et jaune de presque 2min30 (!), certe avenant et lui aussi maîtrisé, mais un peu trop envahissant. On ne peut s'empêcher de penser qu'il squatte la place à un combat final que l'on attendait avec une délectation non dissimulée. En 10 minutes, Aurélien Poitrimoult, ses acteurs et son équipe, parviennent néanmoins à nous plonger dans l'ambiance de leur court jusqu'à pester contre le manque de moyens qui nous privent d'une oeuvre plus longue. A suivre donc.