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Femme dans un enfer d'huile
les avis de Cinemasie
2 critiques: 2.88/5
vos avis
6 critiques: 2.92/5
Un superbe adieu artistique, mais un Gosha globalement ennuyeux
Le plus rageant avec Femme dans un enfer d'huile ce n'est pas parce qu'il manque d'originalité ou qu'il n'est qu'une redite de ce que l'on a déjà pu voir dans les mélodrames tragiques de l'âge d'or du cinéma japonais (Chikamatsu oblige), non le plus rageant est de savoir que Gosha tirait définitivement sa révérence la même année, emporté par la maladie. Le film nous enivre de son parfum artistique à chaque plan, rappelant à quel point la photographie de Morita Fujio et les décors de Nishioka Yoshinobu ont apporté une sacré valeur ajoutée à une oeuvre que l'on caractérisera de mineure. Quoique, en y repensant, Gosha signe sans doute son premier -et dernier- vrai film sur l'adultère, un peu comme le beau Crucified Lovers de Mizoguchi, reprenant cette trame d'amour caché, de hantise et de désire cette fois-ci d'une femme mure envers l'enfant qu'elle a élevé pendant des années devenu à présent "homme". Le film est aussi le théâtre de querelles féminines distancières sans la moindre rage, à titre de comparaison les femmes dans Yohkiro ont bien plus de charisme et le spectateur se sent davantage impliqué que dans ce film là. Femme dans un enfer d'huile n'est pas un mauvais film, c'est une évidence, mais Gosha n'apporte pas ce qui peut faire la différence sur le papier malgré la présence de quelques séquences à la beauté tragique évidente : la séquence d'amour entre Yohei et Okichi en clair obscur, la séquence finale filmée en partie au ralenti et uniquement rythmée par les bruits de craquement du bois, il fallait bien ça pour éviter à l'oeuvre de sombrer dans l'ennui le plus total. Pensons également à la musique de Sato Masaru, rare mais d'une grande beauté, qui nous fait encore plus regretter la disparition de Gosha tant ses partitions donnaient une âme supplémentaire à l'ouvrage. Testament artistique certain, mais un film au final loin d'être inoubliable.
Les amants
Ce dernier film de Gosha est globalement une déception. En dépit d'un matériau solide, issu de la pièce classique de Chikamatsu, qui est toujours au répertoire du théâtre kabuki ou bunraku, le scénario manque de force et, plus grave, la mise en scène de passion et de flamme. A rebours de la pièce, Gosha a choisi de ne pas centrer l'action sur le jeune héros, archétype du fils de marchands qui dilapide l'héritage familial, mais sur sa tante (par alliance) qui se découvre une passion interdite pour son écervelé neveu. La magnifique Kaneko Higuchi a beau être brillante dans ce rôle difficile, l'alchimie ne prend pas.
Miné par la maladie, Gosha est un peu en roue libre et la direction photo assez terne, proche de la télé, ne l'aide pas. On cherche (et on trouve) quelques très beaux plans, ici ou là, mais l'ensemble se compare défavorablement aux films des années 1980. Et que dire de la scène finale, et de ces indéfendables ralentis... J'ai beau avoir passé, quand même, un bon moment, quel dommage de terminer ainsi une si grande carrière.