Yeaah, Hit me Baby.
Ce Female Yakuza Tale a du style et de la chaleur délurée à revendre, bien plus délurée que
Sex and Fury, oscillant entre de vraies idées d'ambiance visuelle "Suzukienne" et un rythme maintenu teinté de n'importe quoi énervé très
Teruo Ishii et de petites balances comiques qui lui donne de la vie et de l'énergie, tout comme son héroïne, la craquante
Reiko Ike, montre un charisme certain et propre à elle la démarquant nettement de
Meiko Kaji bien plus monolithique. Elle se permet des petits commentaires taquins entre elle et le spectateur, use de son regard malicieux en coin, remue ses lèvres rougeoyantes et son corps tatoué de feu avec un charme potelé qui la rend plus vulnérable, plus humaine aussi, tout en restant follement sexy et dangereuse. Preuve en est pour mettre directement dans le bain, ce combat d'ouverture sous la pluie, typique, où la belle tranche du mâle entièrement nue en passant devant son ombrelle aux moments opportuns. Pour autant, ses qualités de sabreuse sont très secondaires et n'auront cours qu'au début et à la fin du film.
Le bien barré Teruo Ishii n'a pas grand chose à faire valoir sur le fond et reste avec sagesse linéaire et simple mais niveau forme c'est autre chose. Il s'approprie le cadre pour réchauffer tout ça à sa manière. Primo, la musique aux petits oignons contrairement à Sex and Fury, qu'elle soit atmosphérique, psychédélique ou groovy, flûte, gimbarde, scie ou saxo typique du genre, le score a la frite et le premier 1/4 d'heure enchaîne le mix avec délice, de la chaleur en boîte. Chaleur accrue par la mise en scène à l'arrache mais variée et chercheuse. Les spots colorés bien typiques du genre et de Suzuki tranchent le cadre mais jamais à outrance. La variété est de mise, poursuite vue en grosse plongée du haut des ruelles colorées et bordéliques, plans à terre dans les appartements enchevêtrés, caméra à l'épaule, gros plans chaotiques particulièrement efficaces et bien trouvés dans les scènes chaudes régulières, et des instants déviants comme ce court plan vu de l'entre jambes d'où part de belles bottes en cuir ou ces ombres qui s'agitent derrière les aplats colorés. Tout cela se marie à merveille avec la volonté de délurer la chose au sens propre (la drogue en flacons fourrée à la chaîne dans les entre jambes des prostituées en est le meilleur exemple), et d'échauder le mâle de l'époque avec des scènes de poignasse (les beaux blacks à l'oeuvre). De l'excès comique très exploit' aussi avec ce lancer fulgurant de crotte de nez où ce lancer de balle dans le nez, c'est au choix, deux petits exemples d'idées pas fines qui font mouches. Et puis ce final orgiaque forcément, aussi furieux que filmé à l'arrache qui clôt le métrage avec un panache coloré et "crache à la g." qui fait plaisir.
Bon à part ça, l'histoire de prostituées utilisées comme transporteuses de drogue qui finissent par se révolter sous l'impulsion de la Sasori de service (qui a du charme aussi, notamment avec sa belle voix caverneuse) et de la fine lame Reiko n'offre rien de bien nouveau au pays de l'exploit nippone (enfin, je ne suis qu'un amateur), mais ce Female Yakuza Tale fait plaisir grâce à son équilibre entre style et arrache sans souci. Il sait ne pas s'embourber en cherchant à tout prix l'ambiance rigoureuse, l'héroïne tiraillée et la tristesse qui l'accompagne le plus souvent, notamment grâce à Reiko en effet qui se rit bien de ces mâles à un neurone, une galerie de personnages excités dont des trafiquants patibulaires et une meute de nibards tout frais démoulés, mais aussi grâce à Teruo Ishii qui balance franchement bien la sauce, avec style et générosité.
Du Ishii Teruo haut de gamme
Précoce Ike Reiko… Non seulement elle était apparue dans position compromettantes à l’écran très tôt à la fin de l’adolescence, non seulement elle en était déjà au bout d’un an à un second volet des aventures d’Ocho mais elle se retrouve à déjà avoir beaucoup gagné en charisme d’actrice par rapport au volet précédent. Si Female yakuza tale surpasse le premier volet alors qu’Ishii Teruo a moins de potentiel comme metteur en scène que Suzuki Norifumi, elle en est en partie responsable.
L’autre point ayant nettement progressé est celui du score. On se souvient à quel point un certain cinéma de genre seventies a eu une inclinaison pour le crossover. Inclinaison qui n’a d’ailleurs pas toujours eu des résultats heureux. Ce désir-là, on le retrouvait dans le mélange japonais traditionnel/influence hispanisante du combat sous la neige du premier volet. Il est ici prolongé de façon bien plus convaincante par un score alternant passages jazzy, guitares rock psychédéliques et influence blaxploitation. Pourquoi cela fonctionne ici ? Parce que cela fait écho à un traitement narratif et formel proche des polars contemporains ayant fait la gloire d’Ishii cinéaste de genre. Sans vraie ambition thématique et finalement proche dans sa progression narrative d’une série B standard, le film est porté par une mise en scène de bonne facture faisant souvent des détours vers un style (gros coups de zooms, usage récurrent du grand angle, courses poursuites au style caméra à l’épaule heurté) rappelant un Sexy Line. Ishii fait même parfois preuve d’un vrai sens du cadre en Scope. En partie du fait du cahier des charges pinky violence, on retrouve le versant érotisme/torture du cinéma d’Ishii avec quelques idées flattant le public male de l’époque : la drogue planquée dans les partie intimes des femmes, Ocho jouant les voyeuses d’une scène de sexe entre une Japonaise et un Noir, Ocho se déshabillant quand un yakuza lubrique le lui demande…
Quelques personnages hauts en couleurs et quelques idées narratives d’un n’importe quoi plaisant relèvent la sauce : comment obtenir une tenue de prêtre de manière très spéciale pour échapper à ses poursuivants, comment humilier un homme en couchant avec lui, le clone sasorien débarquant en plein milieu du récit… Les seconds rôles masculins caricaturaux cabotinent parfois mais c’était le défaut assez récurrent du cinéma d’exploitation nippon de l’époque. Et puis ce final autant bourré de n’importe quoi que monté à l’énergie… Spoilers Soit des filles vengeresses en rang faisant le signe de la croix avant d’attaquer et enlevant le haut pour ce faire, un vrai sens du grotesque de de l’exagération, une jubilation communicative de ces « guerrières ». Soit un reflet de la fascinante schizophrénie du cinéma d’exploitation japonais d’époque : tout pour exciter le spectateur male, tout pour que les hommes finissent humiliés à l’écran… Avant ce plan final où, ayant exécuté leur « contrat » Ocho et cette armada dénudée s’en va sur fond de chanson à la Urami Bushi sans avoir oublié de faire un petit coucou malicieux au spectateur. Promis Ocho, on sera là la prochaine fois…Fin Spoilers
Cinéaste irrégulier ayant parfois eu des tendances à bâcler ses films, précurseur du jitsuroku moins inspiré que certains de ses suiveurs, Ishii Teruo sut se révéler bon artisan dans ses bons jours et ce film d’exploitation de bonne facture a le mérite de nous le rappeler.
Putes pas soumises mais assez souvent à poil quand même
Le titre
Female Yakuza Tale: Inquisition and Torture est plutôt bien trouvé. Il y a de la
femelle qui fait mal (qui female ?), entendez par là de la fesse (beaucoup), des nibards (à la pelle) et des bras (euh…) armés de couteaux (à la fin). Il y a aussi du
yakuza, c’est à dire des tatouages et des doigts coupés, avec comme instant majeur cette femme insistant pour qu’une autre femme armée d'un... couteau (suivez) épargne le majeur de son homme, à deux doigts (euh...) d’y passer.
« Faveur de femme faite à une autre femme » nous dit-elle... Nous avons ensuite un peu d’
inquisition, un moine se fait piquer sa bure et une fausse nonne se signe avant de zigouiller des vilains z’hommes (ça compte ça?), et l'on termine par la
torture, notamment lors de la scène la plus réussie du film, celle où une jeune adolescente se fait tuer d’une bien malsaine manière dans un hôpital psychiatrique de pacotille, un passage décalé avec ces fous impossibles et son décors peu crédible mais un passage dramatiquement fort où, enfin, des personnages existent vraiment, par-delà leurs frusques et mimiques exagérées, typiques. Plus généralement, la narration de l’œuvre est trop décousue, la faute à un scénario globalement inexistant dans lequel tentent de cohabiter trop de personnages et trop d'impératifs contradictoires liés au genre pour que le spectateur ait la moindre chance d’accrocher vraiment à ce gros n'importe quoi. Ce joyeux bordel emporte quand même l’adhésion au gré de ses quelques scènes paillardes rigolardes où des gardes y dardent des femmes qui se fardent. Autant dire que ça barde ! Le top du top : le final, évidemment, décomplexé à souhaits et formidablement exutoire.
Merci à la MJC d'Olivet et à sa cave où, à défauts de spiritueux, on trouve des films spirituels et des bières rafraîchissantes.
PS : Ca manque de « tale » tout ça, mais à part Yves du tale « c’est une langue belle avec des mots superbes », je ne vois pas. Encore que ce film-ci étant un héritier mutant de Elle s'appelait Scorpion, peut-être à la rigueur pouvons nous dire quelque chose du genre : « tale père tale fils », même si c’est un peu exagéré. Si, c’est un peu exagéré quand même. Oh bah si, quand même hein… Ooooaaah l’autre eh...
Exploit' à mort !
Sexe et violence filmés comme d'habitude au Japon avec une grande inventivité formelle. On pourrait même dire une certaine classe devant la beauté du cadre, des éclairages et de la photo. Une folie de tous les instants, portée aussi par la musique très variée et inspirée (et pas du tout "japonais traditionnel" ! ).
Vraiment un sommet du film de genre. Le combat final porte à croire que Tarantino est fan.
Premier Teruo Ishii et pas déçu du voyage !
Un film d'esthète (si si si!)
Ishii ne fait qu'accumuler les bons points dans cet opus: décontraction, absence totale de complexes, second degré, inventivité formelle,... autant d'éléments qui font de FYT un film d'exploitation dans le sens noble du terme (ce qui sonne un peu comme un paradoxe mais c'est voulu, c'est pour me donner un genre). Alerte, vif, servi par une casting qui a l'air de bien s'amuser, le film est un très agréable moment de jouissance sans arrière-pensée. Après tout, que demande le peuple si ce n'est de l'action, de la fesse, des gonzesses qui se battent à poil et des histoires de trafics louches mais alors très louches?
Femmes au bord de la crise de guerre
Tout pareil que les autres: un film d'exploitation de haute volée, qui - tout en se réappropriant certains codes inhérents du genre - va mettre un cachet bien personnel en réadaptant l'histoire aux folles années post-68'. Ca swingue des uppercuts, ça groove dans les bas-fonds et les filles n'ont pas froid aux oreilles (ni ailleurs).
Retour gagnant
Suite directe du Sex and Fury de Norifumi Suzuki, Female Yakuza Tale narre les nouvelles aventures de la belle Inoshika Ocho. Plus qu'une simple itération dans la série, ce nouvel opus marque le passage du témoin à Teruo Ishii, le réalisateur extravagant de la Toei. Le film constitue un bel exemple de la liberté créative qu'autorisait alors le studio au plus fort de la vague psychédélique pinky violence. En effet hormis le contexte historique et une tendance certaine à l'inflation érotique, ces deux opus témoignent de deux approches bien distinctes d'un même matériau de base. Là où Suzuki offrait une relecture distanciée et irrévérencieuse du genre, Teruo Ishii offre une variation moins froide et théorique en la détournant selon ses canons personnels. Bien que situé au début du XXème siècle, Ishii débarrasse son script des éléments inhérents au genre du ninkyou eiga à savoir héroïne romantique et ancrage profond dans les traditions du milieu yakuza et ses immuables cérémonies et rituels. On retrouve là la touche toute personnelle du réalisateur qui offre une relecture beaucoup plus moderne du récit se rapprochant à s'y méprendre de ses nombreux polars noirs contemporains des années soixante. En effet, la trame, ses situations, ses personnages sont de purs décalques tirés de ses anciennes réalisations agrémentés des inévitables excès érotiques et violents typiques de l'ère de fin de règne du studio. Contrairement à Sex and Fury et son script ambitieux traité par dessus la jambe, Ishii offre un canevas simple et linéaire qui va à l'essentiel. Bien rythmé et sans gros déséquilibre narratif, pourvu des personnages caricaturaux mais mémorables, Ishii confirme son statut de solide artisan capable de transcender un matériau ouvertement opportuniste et commercial . En fait de ninkyou eiga, Female Yakuza Tale diverge vite le film de détective typé 60's tels ses opus de la série Chitai avec qui l'œuvre en question entretient de troublantes similitudes. Au niveau des lieux tout d'abord, l'héroïne se retrouve baladée dans un Tokyo populaire avec ses ruelles étroites et encombrées, sa population pauvre, braillarde et extravertie. On retrouve également ces ambiances d'arrières cours, d'entrepôts et de zones portuaires chères au réalisateur ainsi que les typiques figures de prostituées et petites frappes fortes en gueule. Au niveau de la réalisation ensuite, les caméras posées de Suzuki font place à d'efficaces caméra portées à l'épaule qui restituent bien la promiscuité et l'agitation de l'environnement urbain. La caméra se perd dans les ruelles labyrinthiques en offrant un rythme alerte et ludique. Ishii recours aussi à de convaincants jeux d'appareil-voyeur pour illustrer l'ambiance de manigances et de secrets qui se trame. Caméras cachées derrière des fenêtres entrouvertes offrant ainsi des angles distordus lorsque les personnages s'épient ou se filent. Utilisation de la caméra subjective lorsque Ocho s'attarde dans un bordel en regardant dans le détail les ébats des clients, une méthode efficace pour introduire les scènes érotiques sans rupture de style. La photographie rehausse un beau et vibrant patchwork de couleurs électriques et témoigne d'une attention quasi-maladive portée à l'esthétisme des décors et vêtements, véritable trademark du genre. Moins maniéré et porté sur l'expérimentation visuelle que Suzuki, Ishii ne se prive pourtant pas d'accentuer la tendance avec des plans graphiques purement gratuits jouant avec les reflets, l'éclairage et les teintes du décors. On remarquera aussi quelques travellings bien exécutés et cadrages soignés qui font mentir sa réputée réalisation brouillonne . Le script somme toute banal séduit par son extravagante et ses parti pris assumés. S'il s'agit d'un énième histoire de trafiquants de drogues, Ishii en profite pour introduire une dimension érotique omniprésente. En effet, les trafiquants de drogues recrutent des femmes qui prêtent leur entre-jambes afin de dissimuler la précieuse marchandise ! En découlent des situations hénaurmes pas toujours très finaude mais indéniablement drolatiques. Dans une veine moins sensuelle que Suzuki, Ishii reste assez éloigné de ses perverses tortures dont il s'est fait le chantre avec sa série Tokugawa quelques années plus tôt même s'il ne rechigne pas devant quelques ligotages bien exécutés ou des allusions coquines (les godemichés disproportionnés qui traînent dans le repaire des passeurs de trafiquants de drogue, ou encore ce long majeur d'un bandit qu'Ocho renonce à trancher sous la pression de son épouse suppliante...). La dimension humoristique bien présente et le traitement ironique du récit insufflent une revigorante fraîcheur irrévérencieuse à l'ensemble sans pour autant dérégler l'ensemble. S'ajoute à cela un large casting féminin mené par une Reiko Ike au délicieux accent lascif, une simili Sasori déguisé en nonne, un détective et des malfrats lubriques formant une microcosme aussi inattendu qu'irrésistible. Ishii se repose avant tout sur un canevas ludique bien troussé qui compense en partie l'absence de dramaturgie et d'enjeu. Les inévitables scènes labellisées 'cultes' sont ici mémorables et bien intégrées au scénario. La scène d'introduction, par exemple, qui fait écho au combat nu du précédent opus ainsi qu'à l'ouverture de son Blind Woman Curse, on retrouve là une force graphique pleine de panache où Ocho se bat avec sabre et ombrelle sous la pluie et ses filtres psychédéliques pour finir par se retrouver nue sans pour autant stopper la joute. Autre scène mémorable rappelant certains moments d'Orgies of Edo ou Horror of a Malformed man, une étrange disgression surréaliste dans un asile-fantôme perdu dans le brouillard où une patiente infortunée se fait torturer à l'électricité. Ses tortionnaires dérangés et engoncés dans de curieux accoutrements clownesques exécutent de théâtrales danses mécaniques en couvrant les cris de la suppliciée par un phonographe et sa comptine mélancolique offrant un beau contraste du rapport son/image. Enfin l'inévitable affrontement final qui vient rappeler in extremis l'ancrage du film dans le genre du ninkyou, Ocho et sa bande de femmes énervées prenant l'assaut du repère des malfrats, une étrange back-room surréaliste enveloppée par l'obscurité et des paravents pourpres avec en son centre un curieux jacuzzi verdâtre où flottent des cadavres en plastiques. Inspiration évidente du combat du pavillon bleu de Kill Bil Vol.1, un Ishii jubilé se répand dans les poses cultes et bravades. Après les présentations de mise, Ocho et sa bande s'en vont nues pourfendre l'ennemi dans une mémorable et brouillonne mêlée générale. Enfin, et au risque de se répéter, le score de Sou Tsuguki constitue une des plus belles réussites du genre. A l'instar des blaxploitations, les bande sons pinky violence (ainsi que leurs homologues made in Nikkatsu) sont l'écho représentatif d'une bouillonnante et talentueuse scène groove japonaise 70's encore trop méconnue en Occident. Beaucoup plus présent que dans Sex and Fury, le brassage classieux et expérimental de sonorités hétéroclites tire constamment le film vers le haut : groove jazzy entêtant appuyant l'action, sonorités suspendues accentuant les moments de suspense lors des traques dans la ville et aussi nappes mélancoliques plus classiques dans les moments dramatiques. Curieuse manie aussi de faire à tout prix chanter le thème principal par l'actrice, même si celle ci n'est ici manifestement pas douée pour l'exercice. Recyclage 70's de ses polars d'antan, Teruo Ishii ajoute encore une variation à son arc après le ninkyou classique Gendai ninkyoushi et le surprenant ninkyou matiné de fantastique Blind Woman Curse. Rythme alerte, réalisation solide et inspirée, l'ironie palpable compense un script efficace mais sans implication. Au final et par leur large spectre de variations, les aventures méconnues d'Inoshika Ocho sous la houlette de Suzuki et Ishii représentent par leurs qualités et défauts l'essence même d'un certain cinéma populaire et irrévérencieux perdu à jamais. Retrouvez les critiques illustrées du dyptique Sex and Fury/Female Yakuza Tale sur
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