Fade renaissance
Réaliser une suite à The Eye n'était pas évident d'emblée car le film se suffisait à lui-même, et reprendre la même histoire de greffe d'yeux et de visions de revenants était pour le moins impossible. En cela, la parade trouvée par les frères PANG n'est pas déshonorante pour ce second opus : on garde l'ambiance, les revenants et les images floues au second plan, mais on change l'actrice principale (Shu Qi, qui ne se défend pas trop mal) et on exploite l'idée pas idiote de femme enceinte et suicidaire confrontée à des postulants à la réincarnation, une idée qui, si elle laisse franchement perplexe dans la première partie, s'avère plutôt crédible sur la fin.
Seul problème : l'effet de surprise du premier épisode est passé, les fantômes ne sont jamais inquiétants, l'émotion n'arrive jamais à poindre le bout de son nez. The Eye 2 génère au mieux une relative indifférence, au pire un agacement certain devant ce qui ressemble quand même beaucoup à une exploitation purement commerciale d'un effet de mode horrifique qui semble avoir fait son temps depuis The Ring.
Etait-ce vraiment nécessaire?
En donnant une suite à son succès surprise, The Eye, Applause Pictures peine à prendre la succession de son studio "père", UFO. Plutôt que de donner des suites à Golden Chicken et au film des frères Pang, un peu d'originalité serait bienvenue, surtout qu'aucune de ces deux suites n'a remporté de gros succès au box office. Il faut dire que le public commence à être sérieusement saturé avec tous ces films de fantômes post Ring (les filles à cheveux longs) et Sixième Sens (nécessité d'un twist). The Eye 2 ne fait hélas pas preuve de beaucoup d'originalité.
L'histoire n'a bien sûr plus rien à voir avec le film original, à moins qu'on ose me dire que le fait que quelqu'un voit des fantômes suffise à justifier une suite... Ici on capitalise clairement sur le film original, en s'ouvrant encore plus au marché mondiale: crédits en anglais seulement, tournage entre Hong Kong et Bangkok, compositeur également thaïlandais, touche "exotique" avec le concept de la réincarnation, mais bien expliqué pour les spectateurs néophytes (via le personnage bien inutile de Philip Kwok). Bien sûr, techniquement, c'est soigné, les frères Pang livrent une réalisation une nouvelle fois de qualité, même si moins inspiré que celle du premier film. Mais l'ensemble fait un peu trop "américain", dans le mauvais sens du terme.
Le scénario de Jojo Hui est clairement le gros point faible, l'histoire pâtit d'un rythme très moyen lors de la première heure, et surtout d'un manque d'originalité assez confondant. Bref, on s'endort, malgré les effets de frousse très bruyants mais surtout téléphonés. C'est bien fait techniquement, mais ensuite? Où est la dramatisation, quels sont les enjeux? On peine vraiment à répondre. Heureusement, le rythme s'accélère sur la fin et le film retrouve un minimum d'originalité en exploitant le concept de la grossesse. Mais quelques fautes de goût viennent contrebalancer cette évolution positive. Dommage, car Hsu Chi jouait plutôt bien et le ton du film restait très dramatique et pesant.
Au final, on retient quelques plans et cadrages réussis, une Hsi Chu faisant preuve d'une belle intensité, mais surtout le manque d'originalité de l'ensemble. Oui, certains passages font un peu peur, mais 1h30 n'était pas nécessaire pour un résultat si maigre. Applause Pictures déçoit très clairement avec ce projet bien trop commercial.
Quelques merites
D'abord je dois avouer ne pas etre un grand amateur du genre, mais comme il n'y avait pas grand chose d'autre en salle et que Shu Qi etait a l affiche....
L'histoire présente certaines longueurs mais la présence de Shu Qi à l'écran suffit à faire passer le temps. Le final est particulierement bien fait et finalement assez touchant pour ce genre de film. Le film reste dans une categorie assez imprecise, surement pas horreur, ni film romantique, ce mélange des genres lui aura d ailleurs couté surement un certain succès. En effet à la seance à laquelle j'ai assiste, j'etais le seul spectateur dans la salle. Dommage, il meritait mieux que ca, même s'il n'invente rien.
Je ne l'avais pas revu depuis sa sortie dvd en 2004, et j'en avais gardé une bonne impression qui s'est confirmée hier au revisionnage.
L'ambiance est prenante et lourde, quelques effets tombent à l'eau à cause des sfx ratés mais certaines scènes font vraiment bad trip. Le scénario n'est pas mal une fois les enjeux dévoilés, on va au delà du simple film de spectre asiatique post Ring. Ici, les spectres ont des motivations valables et des émotions, ce qui ajoute un point.
Shu qui est absolument divine et son rôle n'est pas mauvais, nous ne sommes pas dans le cliché de la femme qui passe son temps à hurler et incapable de prendre des décisions sans l'aval d'un homme. Ici, elle évolue, devient mature tout en affrontant l'épreuve de la maternité et les apparitions des fantômes.
Danny et Oxyde Pang ne sont pas des cinéastes de génie mais c'est leur meilleur film pour moi.
Re-Cycle
A la sortie de "The Eye 2", fans, comme détracteurs de l'original avaient de quoi manifester leur mécontentement: cette séquelle n'avait en commun que le personnage principal capable de "voir les morts"; une fois de plus la forme passe largement avant le fond; et le scénario – justement – ne brillait ni par son originalité, ni par son rythme.
Avec un peu de recul sur le temps et en prenant la filmographie des jumeaux réalisateurs dans son ensemble, "The Eye 2" mérite une révision du premier jugement.
"The Eye 2" n'entretient donc qu'un lointain rapport avec son prédécesseur. On n'y retrouve ni les personnages principaux, ni même un postulat similaire (en-dehors du fait, que l'héroïne peut voir certaines âmes). "The Eye 2" n'appartient même pas réellement à la catégorie du film horrifique – ou plus précisément du film de fantômes – mais s'apparenterait davantage à un thriller psychologique. Shu Qi interprète donc une femme névrosée, surtout suite à la rupture d'avec son petit ami (homme par ailleurs marié), alors qu'elle se retrouve enceinte de lui (et qu'elle n'assume nullement sa maternité). Loin de la finesse d'un "Rosemary's Baby" ou du personnage de Ripley dans les premiers épisodes de la saga des "Alien", "The Eye 2" interroge pourtant les angoisses d'une femme confrontée à une première maternité. Alors qu'elle va tout d'abord chercher à se débarrasser du corps étranger qui la "ronge" de l'intérieur, Shu Qi va ensuite tout faire pour "protéger" son bébé d'une menace extérieure; elle va donc traverser le difficile chemin de croix d'une jeune femme insouciante et surtout focalisée sur son propre bien-être (partager un amour avec un homme) avant d'accepter le fait de donner naissance à un enfant. Alors que cette évolution est très, très mal esquissée (malgré le très bon jeu de son interprète principal, qui aurait très certainement su donner la palette émotionnelle nécessaire du moment que scénario, mise en scène et direction d'acteur aurait été beaucoup plus travaillé), la fin gagne autant en efficacité par la terrible révélation finale.
"The Eye 3" constituera un nouveau changement de genre dans la franchise particulière des frères Pang, en s'essayant à la comédie (horrifique pour adolescents) – mais avec beaucoup d'insuccès.
Une fois accepté le principe de la "séquelle" sans aucun lien direct, le film gagne déjà beaucoup à être (re-)vu sous un angle inédit.
Second principal reproche, la forme primant sur le fond. A considérer l'entière filmographie des frères Pang (en solo ou en commun) à ce jour, il ressort clairement, que le duo de cinéastes est bien moins préoccupé par les tréfonds psychologiques de leurs personnages, plutôt que de donner libre cours à leurs visions débridées. En cela, "The Eye 2" constitue une nouvelle preuve de leur indéniable talent, autant dans l'image (de toute beauté), que dans leur montage (des nombreux "effets de style" inédits, bien trouvés et sans esbroufe). L'image de l'esprit "flottant" littéralement dans les airs (même technique que celle utilisée dans un célèbre clip du second album des "Portishead") ou les cadavres qui pleuvent (ultérieurement repris avec plus de bonheur et d'intelligence encore dans une des plus marquantes scènes de leur "Re-Cycle"), nombreux sont les effets réussis.
Maintenant, on peut effectivement regretter la redondance de la structure scénaristique et la simple succession des scènes plus ou moins horrifiques; en revanche, "The Eye 2" regorge de suffisamment de scènes bien meilleures à la plupart des films de même acabit pour combler les moments moins réussis. Tout comme la brillance du postulat en soi et – surtout – de l'explication finale (et, effectivement, de son incroyable approche de l'une des principales notions du bouddhisme), qui compensent largement les faiblesses scénaristiques par ailleurs.
Un film à déconseiller aux jeunes femmes enceintes!!!
Une bonne surprise
J'avais lu beaucoup de mauvaises critiques à propos de ce film, et j'en ai lu une bonne qui m'a donné envie de le voir : très bonne surprise ! loin du cinéma d'horreur façon US, mais aussi loin des Ring-like ! (quoiqu'on peut le rapprocher de Darkwater, ou d'un Memento Mori, pas dans le traitement, mais dans la 'profondeur')
Alors, comme dans The Eye, une femme, suite à un evenement particulier, va avoir des visions de morts, d'esprit...et comme dans le premier opus, elle mettra du temps à le remarquer, à s'y faire, pour enfin chercher la cause de ces visions...
Les frères Pang ont décidé cette fois ci de faire une réalisation plus posée, un montage plus classique, avec cependant quelques bonnes idées visuelles, même si ce n'est pas éclantant comme dans The Eye ou Bangkok Dangerous : normal, l'ambiance du film est tout autre ici.
Shu Qi est vraiment à la hauteur en plus, alors que tout le film tourne autour d'elle (et pas de son physique, mais de sa prestation).
Par rapport au 1er opus, l'histoire est bien plus travaillée et originale, on est pas dans un film d'horreur (il ne faut pas s'attendre à faire des bonds, le film utilise certaines techniques simples et habituelles, comme une action se passant d'un coup avec une musique plus forte, pour faire (ou essayer) sursauté...mais ce n'est pas la l'unique aspect du film, loin de là, ce serait dommage de n'attendre que cela (et donc d'être alors déçu du résultat !)), on est pas dans un film mélange à base d'horreur comme l'était The Eye, on est plutot dans un film fantastico-poétique...enfin, difficile de donner un genre, de classer le film (c'est pour cela que je le rapproche plus d'un Darkwater ou d'un Memento Mori, pour le mélange ambiance/sentiment)
Donc si vous ne cherchez pas un film d'horreur 'pur', ou un film lent à la Ring, ne vous fiez pas aux mauvaises critiques, et faites vous votre propre opinion, vous serez peut être surpris...
c est une vraie poesie ce film en fait!
j ai adore ce film sur la reincarnation,les scenes pour faire dans sa culotte sont la.
la facon dont les fantomes se reincarnent est vachement bien amené .en plus l actrice est tres jolie.par contre je ne vois pas le rapport avec le premier (qui etait tout aussi bien)
extrèmement vain
autant le 1er m'avait bien plu, sans être excellent ça se reguardait bien. cette suite n'apporte rien, et c'est un film bâclé, surtout au niveau du scénario. très difficile à avaler, cette histoire manque de cohérence, de développement et tout simplement d'intérêt. on a meme droit à des poncifs éculés des films d'angoisse, bref ce film ne présente pas d'intérêt pour moi, malgré SHU qi et les PANG qui livrent une réalisation plus fade que BANGKOK DANGEROUS, et qui ne suffit pas à sauver le film de la médiocrité.
Running from karma
The Eye 2 est inabouti et inégal. Tout comme le sont à mes yeux quasiment tous les films de la nouvelle vague horrifique made in asia de ces dernières années. Ring reposait sur un pitch génial et une mise en scène brillantissime, mais laissait pas mal de bonnes idées inexploitées en chemin (le coup des photos notamment). Ring 2 était une succession d’idées géniales pas très bien développées ou carrément oubliées en cours (à la rigueur, le remake de Gore Verbinski corrigeait pas mal d’errements scénaristiques des originaux, sans posséder la même force ni la même retenue décisive dans les scènes chocs).
Ce qui a fait la richesse et l’impact indéniable de cette vague horrifique asiatique n’a jamais été la précision chirurgicale des films qu’elle a produit (on n’est pas chez Shyamalan), mais la capacité des réalisateurs et scénaristes à constamment trouver des petites idées ingénieuses, pas forcément révolutionnaires, qui même si elles ne renouvellent pas le genre, procurent encore des surprises (souvent), voire des sueurs froides (hélas plus rarement).
Les frères Pang n’ont jamais fait un seul film abouti et complètement réussi, mais on ne peut pas leur reprocher de manquer d’idées. The Eye ne fonctionnait plus très bien sur la fin, le film en faisait des caisses, mais le twist du milieu, proprement hallucinant, suffisait à tenir en haleine jusqu’à la fin.
C’est certainement ce qu’il manque à The Eye 2. Malgré une Shu Qi qui se donne beaucoup (peut-être trop), un début plutôt intrigant et une mise en scène toujours assez visible et efficace chez les Pang, The Eye 2 ennuie et lasse. Déjà parce que la représentation des fantômes est restée la même depuis le premier épisode, et leurs apparitions ne surprennent plus, malgré la volonté évidente des réalisateurs de les faire surgir dans les endroits et les moments les plus incongrus.
D’autre part, The Eye reposait sur un enjeu fort : les yeux. Angelica Lee retrouvait la vue, et les fantômes étaient l’élément qui rendait ses yeux insupportables et impossibles à conserver. Dans The Eye 2, Shu Qi est enceinte. Elle ressent les fantômes comme une agression possible contre son enfant : c’est le syndrome Rosemary’s baby. Sauf que dans le film de Polanski planait une ambiguïté qui faisait tenir tout le récit et le suspense : les crises d’hystérie paranoïaque de Mia Farrow étaient-elles dues au fait qu’elle vivait mal sa grossesse, ou au fait que le Diable menaçait réellement son enfant? Dans The Eye 2, aucune ambiguïté. Nous savons qu’il y a bien des fantômes (vision du 1er oblige + explication de Philip Kwok expert ès fantômes), alors que Shu Qi, elle, n’en est pas certaine. Elle se croit dingue. On sait qu’elle ne l’est pas. Cette absence d’ambiguïté est d’autant plus rageante que tout le monde autour de Shu Qi (personnel médical ou police) justifie ses crises comme un effet de sa grossesse.
On est donc condamné à supporter toutes les crises d’hystérie de l’héroïne, qui au 9ème mois de sa grossesse ne s’est toujours pas habituée à la présence des fantômes. Tout cela est très répétitif. D’autant plus que cette fois-ci, il n’y a aucun personnage secondaire pour soutenir l’héroïne dans sa mésaventure. Shu Qi est désespérément seule au monde, et elle s’en prend plein la gueule.
Vraiment plein la gueule.
Tellement plein la gueule que tout finit par sentir carrément le forcé, et qu’on n’a finalement plus aucune empathie pour elle, petit jouet malmené par des réalisateurs sadiques. Et à ce stade, on a du mal à pardonner aux réalisateurs les invraisemblances d’un scénario SPOILER qui laisse Shu Qi multiplier les pathétiques tentatives de suicide dans une maternité incompréhensiblement sans surveillance FIN SPOILER. Tant d’atrocité dans le masochisme attribué à une femme enceinte laisse pantois. On a presque envie de la voir perdre son enfant pour qu’on lui foute enfin la paix (SPOILER enfant qu’elle ne souhaitait pas au début d’ailleurs, avant qu’une ellipse un peu facile laisse place à une Shu Qi farouchement déterminée à garder sa progéniture FIN SPOILER).
The Eye 2 est donc ennuyeux et pénible. En plus, la sous intrigue n’est pas passionnante. The Eye 2 n’a donc aucun intérêt ? Eh bien non, car évidemment les frères Pang ont toujours une idée géniale sous la main, une idée suffisamment forte pour retenir l’attention et faire qu’au final le film retombe plus ou moins sur ses pattes. Une idée suffisamment retorse pour ressentir un certain plaisir devant The Eye 2.
Car The Eye 2 est avant tout un film sur la réincarnation. Sur la réincarnation dans la religion bouddhiste. La voilà l’idée géniale. La réincarnation on a déjà vu ça au cinéma, mais dans le cadre d’un film horrifique avec des fantômes, je ne crois pas. Les fantômes, désespérés, cherchent à se réincarner (et visuellement, la manière dont ils procèdent est assez terrifiante). Conséquence : c’est la réincarnation elle-même qui devient une menace. Et c’est donc l’un des fondements de la religion bouddhiste qui devient une menace insupportable, pour des personnages bouddhistes. L’idée est incroyablement perverse et culottée. The Eye 2 en devient extrêmement dérangeant, et culmine dans un dernier plan de folie, un dernier plan tellement malsain et pernicieux qu’il justifie à lui seul la vision du film. Je crois que si j’étais bouddhiste je détesterais ce film.
Cela ne suffit pas à faire de The Eye 2 un bon film, loin de là, mais il fallait oser.
La grosse déception... prévisible.
Le scénar du 2 n'a évidement que le nom en commun avec son prédécesseur, ormis le fait de voir des fantômes partout comme "Le 6ème sens" :(
Bon, j'excuse ce mauvais pas aux frères Pang, mais faudrait pas qu'ils nous remettent un film aussi mauvais à l'écran.
La réalisation n'a rien à voir avec ce qu'ils m'ont habitué à voir, notemment avec Bangkok Dangerous !
Bref, passez votre chemin, ce film d'après moi est bien en dessous de ce qu'il se fait de bon en Asie actuellement... :x
Second Eye
Pas grand chose à retenir de cette fausse suite du sympathique "The Eye", si ce n'est une très bonne Shu Qi dans le rôle principal, malgré donc une mise en scéne et un scénario un peu trop convenus.
Quelques analogies avec The Eye premier du nom qui n'empêchent pas ce second volet d'être tout à fait regardable, mais qui peine à surprendre et à se différencier de ce premier, bien que les frères Pang aient signé une fois de plus une oeuvre très soignée visuellement, et vu le niveau général des "suites" de film, The Eye 2 peut se vanter d'être une suite correcte.